Archives mensuelles : juillet 2011

Pour ou contre l'étalage de culture-confiture ?

J'ai décidé de passer à l'anniversaire de Charles-Henri samedi prochain, tout compte fait. Je me suis dit que ça ne servait à rien de faire l'anxieux social de service. (Je change tout le temps d'avis, c'est ennuyant.)

Avant-dernier épisode de The Shield dans le train : cette série vire à la tragédie... L'ancienne équipe d'amis se tire dans les pattes. L'antihéros égoïste de service joue un triple (voire un quadruple) jeu pour se tirer d'affaire et les deux seuls détectives honnêtes de la série tentent de l'arrêter... Superbe fin en préparation.

Au boulot, je travaille à l'inventaire d'un fonds d'archives charbonnières et m'occupe actuellement d'une série organique en rapport avec la sécurité et l'hygiène dans les mines. Je ne peux m'empêcher de compulser de manière légèrement morbide un dossier contenant un descriptif détaillé des accidents graves survenus dans les mines liégeoises en 1962 : un plombier complètement désarticulé tombé d'un « cuffat » (sorte de tonneau servant d'ascenseur pour les mineurs ou le charbon) ; un ouvrier qui se coupe deux tendons en coupant du bois avec une hache ; le bras gauche d'un machiniste arraché net par le mécanisme de sa locomotive ; un pied malencontreusement accroché à une berline, le corps trimbalé sur une vingtaine de mètres ; et le meilleur pour finir : un pauvre type écrabouillé entre deux wagons et souffrant d'une déchirure à la fois du rectum et de l'urètre, mort huit jours plus tard. Beurk.

Au badminton, je joue en double, pas trop mal, mais je m'en fous. À la buvette du club, Lewis est en pleine conversation avec Gwendoline (une dame bien comme il faut, qui a la cinquantaine bien entamée, que Lewis apprécie — c'est le moins qu'on puisse dire). Moment fort, quand Lewis explique « ce qu'il convient de faire » quand il mentionne un événement dont il a déjà parlé : « il faut m'arrêter si je me répète, sauf dans un cas... » Et en regardant la Gwendoline en question droit dans les yeux : « ... sauf si je dis "je t'aime". Là, je peux le dire autant que je veux ». Du coup, il le répète plusieurs fois : « Je t'aime, je t'aime !... ». Gwendoline a l'air enchantée. (Je note la situation pour mon prochain article.) Et moi, et moi, je tiens la chandelle.

Ensuite, Mary arrive et je me sens moins seul. La discussion bifurque sur l'histoire de l'art. Lewis dirige la conversation, ou a en tout cas l'impression de la diriger. Il parle du David de Michel-Ange (encore et toujours) et du fait qu'il a pleuré quand il l'a vu la première fois. Je comprends totalement (j'ai été moi aussi estomaqué la première fois — la seule fois d'ailleurs — que je me suis retrouvé devant cette sculpture) et je lui dis que c'est le très étonnant syndrome de Stendhal : être pétrifié, voire tomber dans les pommes devant tant de richesse artistique... Il me dit que c'est « n'importe quoi » (alors qu'on en avait déjà parlé et qu'il était d'accord). Déjà, ça m'énerve. Puis il sort un truc gros comme une pastèque (voire un concombre) : « C'est difficile d'avoir des sensations devant le David depuis qu'il est protégé par une vitre pare-balles. » Forcément, je lui réponds : « Ce n'est pas le David qui est protégé, c'est la Pietà à Saint-Pierre », depuis (je cite ce que je lui ai dit, texto) qu'un « géologue polonais l'a abîmé avec un marteau en 1973 ». Bon, je me suis un peu trompé : l'agresseur était en fait Australien d'origine hongroise et c'était en 1972. N'empêche, Lewis a parié 500 euros que le David était protégé par une vitre pare-balles. Je suis sûr et certain d'avoir vu cet énorme gaillard en marbre, à la Galleria dell'Accademia à Florence, sans vitre pare-balles, mais peut-être la situation a-t-elle changé  depuis ma visite ? (Vérification sur Internet : bah non.) Peu importe : jamais je ne lui donnerai 500 euros, et jamais il ne me les donnera non plus. Par après, il veut faire le malin et parle de la seconde Pietà qui « comme tout le monde le sait... » Que je complète par « ... est à Bruges, oui, tout le monde le sait ». Cet étalement de culture à deux (vitres pare-)balles m'énerve. C'est seulement du déballage de connaissance stérile, sans discussion à la clé. Dernière question de Lewis : « Quelle œuvre vous correspond le plus ? ». Tout le monde essaie de répondre à sa question mais il parle déjà d'autre chose. Mary a le temps de sortir un truc du genre : « Moi dans le miroir ».

Plus tard, verre au Corto avec Emily, Mary, le chimiste et Walter. On arrive tous en même temps. Encore une fois, on a presque tous envie d'être en congé. Je dis à Emily que j'irai à l'anniversaire de Charles-Henri tout compte fait et elle me dit que ça lui fera vraiment plaisir de me voir, ce dont je doute un petit peu. Je caresse la tête de la « belle-chienne » (c'est-à-dire la chienne du compagnon) de la serveuse. L'animal, comme c'est souvent le cas avec les chiens, me présente son dos/son cul pour que je le caresse. Du coup, je sors une phrase mémorable (mais néanmoins vraie, je pense) : « quand un chien ou une chienne présente son cul à la caresse, c'est pour signifier qu'il ou elle a confiance ». Ma phrase fait rire tout le monde.

De retour chez moi, message de Charles-Henri, qui me dit grosso modo la même chose que ce que m'a dit Emily tout à l'heure. Je vais essayer de moins me prendre la tête, de vivre, etc. Je vais aussi essayer d'aller dormir et d'arrêter d'écrire dans ce putain de journal aujourd'hui.

Loreleï

Barbecue/vin/glace/tarte/café/bière chez mes parents. J'ai l'impression de bouffer et de boire toute la journée. Je continue néanmoins à apprendre à Gaëlle à aller à vélo (c'est un apprentissage que j'aime bien, un peu comme quand je lui apprendrai à écrire, bientôt...). 
Retour à Bruxelles. Je rejoins Léandra, Emily et Andrew à la Brasserie du Parvis, où la serveuse ressemble à une loreleï un peu vulgaire. On parle notamment des futures vacances en Ardennes. Emily a un peu le blues apparemment. Tout le monde a envie de se reposer. Walter nous rejoint plus tard (quand il arrive, on dirait un petit enfant fatigué qui se frotte les yeux, mais il sera plus en forme en fin de soirée). Léandra nous quitte pour aller manger des frites à la Porte de Hal. Le reste de l'équipe se rend dans un resto grec de la Place de Bethléem qui propose des plats aux fautes d'orthographe. Retour pas trop tard, en voiture avec Walter.

Psychorigidité

Je passe le début de la journée avec Léandra, qui me parle de Jonas et "des autres", ainsi que de psychorigidité (est-elle psychorigide ? Oui, mais ça va mieux. Suis-je psychorigide ? Il semblerait que oui, également). Soirée chez mes parents, puis au bowling d'Auvelais. Je gagne contre ma mère 119 à 70, 138 à 88 et 119 à 105. Ma fille est assez énervée/énervante ce soir...

L'échelle de psychopathie de Hare

Déclaration d'impôt en ligne ce matin (j'aime quand l'État me doit de l'argent). L'après-midi, fini le boulot ! Avant de me rendre chez Tom et Ophely, je glande et regarde la saison 7 de The Shield (c'est bientôt terminé) : "Dutch" a repéré le profil d'un éventuel futur serial killer chez un jeune homme de 16 ans. L'inspecteur fait tout pour essayer de le faire revenir dans le "droit chemin". Cette série ne vaut clairement pas The Wire (à part Dutch, les autres "héros" sont un peu trop bas de plafond) mais elle a au moins un mérite : montrer que la barrière est mince entre la psychopathie et la normalité. 
Juste pour m'amuser, je m'intéresse à l'échelle de psychopathie de Hare. C'est très simple à comprendre : tout le monde peut calculer son degré de psychopathie en 5 minutes (même si ce n'est pas cliniquement correct de procéder de cette manière), en donnant une cote de 0 ("ça ne me correspond pas") à 2 ("ça me correspond assez bien") à 20 affirmations simples, comme "Besoin de stimulation et tendance à s’ennuyer" ou "Insensibilité et manque d’empathie". En résumé : en dessous de 20 points, on n'est pas psychopathe et au-dessus de 30, faut commencer à s'inquiéter ; entre les deux, débrouillez-vous ! Je m'estime à 10 points maximum (ouf !).
En soirée, chez Tom et Ophely, je me retrouve avec Pat et Alizé, Jessy, Megan, Inger, Jyl et leurs enfants. FBsr et Alineke ne sont pas là, car cette dernière a la varicelle, ou un truc dans le genre. Ophely est de plus en plus enceinte (normale, vu qu'elle est enceinte). Pat n'a pas changé : il est toujours très "humour cul". On arrive quand même à discuter une heure du XIe siècle, d'Orchimont, de Chimay, de toponymie médiévale,  d'archéologie, de la nouvelle manière de voir la transition de l'ancienne haute aristocratie lotharingienne vers le système économique plus souple en vigueur au bas Moyen Âge, etc. C'est très rare que je puisse discuter d'un sujet aussi pointu (et pas très intéressant pour les autres convives, de fait), en rapport avec mes études, du coup ça me fait énormément plaisir. On mange bien, on boit bien, on rigole bien. (Chouette soirée.) Pat et Alizé me reconduisent en voiture jusque chez moi (ou presque). Il est seulement minuit, fichtre !

L'Armée des ombres

À midi, j'essaye de convaincre mes collègues de la véracité de l'histoire de Mike le poulet sans tête (découvert grâce à un lien de Doëlle sur Facebook). Ils n'ont pas l'air d'y croire. Faut dire que moi même, pour une fois, j'ai du mal à déterminer s'il s'agit d'un faux ou d'un vrai. 
Je passe la soirée chez mes parents, avec Gaëlle. France 3 rediffuse "L'Armée des ombres" de Melville, que je prends en cours de route. Qu'est-ce que c'est sobre et beau ! L'épilogue de ce grand film donne des frissons : "Claude Ullmann, dit 'Le Masque', eut le temps d'avaler sa pilule de cyanure, le 8 novembre 1943. Guillaume Vermersch, dit 'Le Bison', fut décapité à la hache dans une prison allemande le 16 décembre 1943. Luc Jardie mourut sous la torture le 22 janvier 1944 après avoir livré un nom : le sien. Et le 13 février 1944, Philippe Gerbier décida, cette fois-là, de ne pas courir". 

Enigma

Je me rends à la gare à pied, depuis chez mes parents. Je suis fatigué. Au boulot, à midi, ma collègue Charlotte parle de son compagnon qui lui donne toujours des énigmes à résoudre à l'occasion de son anniversaire. Du genre : pour trouver l'endroit de son cadeau, elle doit déchiffrer un code à l'aide d'un algorithme informatique singeant le comportement d'Enigma, la machine de codage utilisée par l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. C'est beau l'amour...
Le soir, je prends le train (encore et toujours) pour aller jouer au squash avec Fred Jr. Je mange en vitesse un croque-monsieur chez lui. Au squash de Nivelles, je me fais battre, à nouveau (7 sets à 4). Je l'aurai un jour, je l'aurai.

Moissonnage

Ce matin, réunion de présentation des projets de numérisation patrimoniale en Belgique francophone, dans les locaux de la Communauté française, à Bruxelles. (Pour une fois que je suis dans son coin, Léandra n'est pas là.) On parle de moissonnage (de métadonnées), de balisage XML et de Dublin Core. Rien de nouveau donc. La grande boss à la Culture est là, elle ne me reconnaît même pas. À la réunion se trouvent aussi Anouk et Elven, avec qui j'ai l'habitude de travailler. Je profite aussi de l'occasion pour aller faire un petit coucou à Doëlle à son bureau. On se dit qu'il faudrait aller manger ensemble un vendredi midi, avec Léandra et du Pinot noir. Doëlle a l'air très stressée quant au fait de rencontrer enfin la Léandra (Léandra est énigmatique, du coup elle lui fait très peur ; ah, si elle savait !).

Le parfait petit chimiste

La SNCB a supprimé le train direct Bruxelles-Liège pour les mois de juillet et d'août. Je dois donc me lever encore plus tôt pour me rendre au travail. (Soupir.) Je suis fatigué, mais alors fatigué... Je suis las, las, las (ça veut dire quoi "je suis lalala" ? Ceci est une private joke pour bédéphiles). J'ai trop bu hier soir et j'ai vraiment du mal à assurer ce matin au boulot. 
Au badminton, en soirée, pas beaucoup de monde, c'est sympa. Lewis est crevé et ne s'est pas déplacé. Pour ma part, je décide de pousser la fatigue jusqu'au bout : je joue 2h32 non stop (ou presque), en ne pensant à rien d'autre. Je rate plein de matches, sans pourtant jouer comme un pied. Pas grave. Vers 21h28, je retrouve Emily au Corto. Le chimiste est là aussi. Je m'ennuie. Le sursaut d'adrénaline est en train de retomber. Je suis fatigué. J'aurais préféré être seul avec Emily. Ou bien alors avec toute "l'équipe". Bref. Le chimiste ne parle que de lui, de sa vie, de lui, de ses voyages, de lui, de badminton, de lui et de voitures. Il arrive à comprendre pourquoi je n'ai pas de bagnole. Par contre, il ne pige pas pourquoi je n'ai jamais appris à conduire. Je lui sors un truc du genre : "la voiture, c'est sans doute une liberté, mais c'est également une prison technologique". (c'est ce que je pensais, mais je ne l'ai pas dit exactement de cette manière). 
Hier, Emily était à un barbecue chez Charles-Henri. Je n'étais pas invité. Mais pourquoi donc ? Tu te poses encore la question, Hamilton-ducon ? Coup de fil de Léandra aussi, vers 21h44. On ne sait pas encore très bien quand on pourra se voir (mercredi très tard, ou alors plus vraisemblablement samedi ?). Elle est/apparaît/veut apparaître plus zen avec Jonas (pour autant que Léandra puisse être zen). Elle me dit aussi, par rapport à une situation qu'elle a aperçue vendredi soir, que les femmes sont souvent "destinées" à attendre les hommes (enfin, en tout cas, ceux avec qui elles sortent). Je lui dis que c'est parce qu'elles ne choisissent pas les bons. Elle me répond que moi aussi, j'étais comme ça avec Maïté. Je ne sais pas quoi répondre sur le coup. C'est sans doute vrai. Beaucoup d'hommes considèrent l'amitié comme primordiale, et l'amour facultatif. C'est un schéma-type. En tout cas, c'est sans doute ce qu'ils pensent quand ils sont en couple... jusqu'au jour où ils (pourquoi est-ce que j'utilise la troisième personne du pluriel ?) se retrouvent célibataires et se rendent compte... du gouffre. Plus tard, je me dis quand même qu'il y a peut-être autre chose, qui n'est pas typiquement féminin ni masculin (qu'est-ce qui l'est vraiment de toute façon ?) : on ne se rend pas spécialement compte quand l'autre fait un effort par amour et du coup on se souvient plus facilement des moments où l'autre n'est pas là, des moments où ça ne va pas. Je prends mon propre exemple, le seul que je connais (et puis, c'est mon journal, merde !) : celui du gars qui, de retour d'un boulot fatiguant de guide touristique à Bois-du-Cul, se décarcassait pour proposer une cuisine variée tous les jours. C'est une goutte dans l'océan, je le sais. Mais je me demande si elle s'en est rendu compte. En fait, je crois qu'elle s'en foutait royalement. Ce n'est pas ça qui comptait à ses yeux. Conclusion : bien faire à manger, être raffiné, ça ne fonctionne pas. Demain, j'essayerai donc le training kappa, la chaîne en or et la drague bien trash au Quick de la Gare du Midi, minga ti

Guldenberg

À midi, barbecue chez mes parents avec une délicieuse viande de bœuf qui a mariné pendant douze heures dans une sauce à base de vin rouge, de moutarde et d'herbes... Avec ça, un bon petit Chablis. L'après-midi, Gaëlle va à l'anniversaire de son demi-frère avec mes parents. Je n'y vais pas, évidemment. 
Je retourne à Bruxelles. Dans le train, j'écoute du reggae (hein ?). Soirée au Parvis avec juste Andrew. Léandra est avec Jonas, je pense, et Emily "passe son tour". Quant à Walter, j'en sais rien. Je bois beaucoup trop (la Guldenberg, ce n'est pas aussi léger que l'Orval), à tel point que je serai un peu saoul à la fin de la soirée. On parle de sacré (Andrew trouve que tout le monde à besoin de sacré, c'est-à-dire de choses sur lesquelles on ne transige pas) et aussi des regrets (de ne pas avoir fait telle ou telle étude, etc.) et de plein d'autres choses. Je dis à Andrew qu'il a des côtés (ou qu'il aurait pu avoir des côtés) de Cordwainer Smith/Paul Linerbarger. Chez cet auteur de science-fiction, quand un astronaute revient sur Terre après un terrible voyage à travers l'Espace3, c'est pour réciter "Le Bateau Ivre"... Faudrait que j'écrive un article sur ce gars, un jour (faudrait que j'écrive un article tout court, en fait). Chose assez rare : je n'aurai pas vu Léandra une seule fois durant ce week-end.

Mort de Pol Caca

Gaëlle est très énervée. Elle fait une crise au magasin parce qu'on ne va pas voir tout de suite après une surprise pour elle. Plus tard, je lui apprends à rouler à vélo (c'est pas encore ça : elle tient quelques secondes toute seule puis perd l'équilibre). Sinon, Pol Caca, le chien de Matys, est mort. Il y a E.T. (encore une référence au caca) sur une chaîne de télévision : ma fille a un peu peur mais elle "adore avoir peur". Coup de fil de Vespertine, dont je n'avais pas eu de nouvelles depuis plus de six mois.