Je me réveille en plein milieu de la nuit, vers 4 heures du matin, ce qui me permet de me souvenir du cauchemar que je viens de faire. À moitié dans les vapes, je me jure de le retenir, afin de le retranscrire dans le train. Sur le quai de la gare, trois heures plus tard environ, je ne me souviens plus de rien, si ce n’est justement que je devaism’en souvenir. Je fais un effort surhumain pour me rappeler un détail du rêve : un seul petit détail qui me permettrait – j’en suis convaincu – de tout faire revenir à la surface. Gagné : il s’agissait d’une pendaison. Et tout me revient d’un coup, comme prévu...
Je suis assis au dernier rang d’une petite salle. Il doit y avoir à tout casser 50 sièges, dont les rangées sont alignées à des hauteurs différentes, un peu comme dans un auditoire d’université, un amphithéâtre ou encore un cinéma. À ma droite, un peu en contrebas, les sièges laissent la place à une sorte de cercle, à l’intérieur duquel un bourreau passe une corde au cou d’une jeune fille. Je la reconnais ! Il s’agit de la fille de 14-15 ans, un peu "limitée", qui samedi s’amusait avec des enfants beaucoup plus jeunes qu’elle au Parc Reine Fabiola à Namur (voir la description de cette abominable journée par Léandra pour plus de détails).
La corde est installée : elle part donc du cou de l’adolescente, passe, telle une courroie, par une poutre en chêne située pas loin au-dessus de ma tête, pour terminer dans les mains de l’homme assis juste à côté de moi, à ma droite, qui s’apprête à tirer de toutes ses forces pour pendre/étrangler la jeune femme. Je reconnais soudain l’homme en question : il s’agit de mon père. Je lui crie une phrase du genre : "Tu es fou ? Ce n’est pas toi qui vas la tuer quand même ?". Il me répond par : "C’est comme ça, Hamilton : on ne fait pas ce qu’on veut dans la vie !". Je me lève pour sortir de la salle, totalement dégoûté. Le petit auditoire est rempli. Les autres personnes m’observent bizarrement, avec des regards réprobateurs. Je me dis qu’ils sont embêtés ; que de ma faute ils n’arrivent pas à se concentrer sur le "spectacle" qui va avoir lieu.
Une fois sorti de la pièce, je me retrouve dans un grand hall commercial, un peu dans le style de City2 à Bruxelles, mais en beaucoup plus gigantesque. Partout, des escalators en état de marche... Le hall est vide, totalement désert. Je marche longtemps et je finis par croiser une personne, dans un couloir. C’est Doëlle. Elle est debout, appuyée contre un mur, et me regarde avec des yeux tristes. Elle a l’air peinée pour moi. À ce moment, je me rends compte de l’horreur de la situation (une personne va être pendue) et m’exclame : "C’est interdit de tuer des gens. La peine de mort a été abolie, merde !" et je fais demi-tour pour essayer d’arrêter la mise à mort. Doëlle me suit. Quand nous arrivons dans l’auditoire, la fille est décédée, pendue. Toutes les personnes présentes ont désormais un regard épouvanté en regardant le corps inerte. Je crois que je me suis réveillé à ce moment-là.
Je serais bien curieux de savoir pourquoi j’ai associé tous ces éléments. Cette histoire de meurtre d’une personne innocente, sous le regard d’une foule qui ne se rebelle pas face à l’horreur de la situation... C’est con mais je me demande si ça n’a pas un rapport avec mes réflexions d’hier et d'avant-hier sur Salvador Allende. Ça peut paraître tordu, mais ça expliquerait notamment la présence dans le rêve de Doëlle, qui a posté sur Facebook le dernier discours du président chilien. Mais pourquoi est-ce mon père qui tient la corde ? Parfois, j’aimerais avoir un pote psychanalyste, juste pour savoir ce qu’il en tirerait comme conclusion.
* * *
À la sortie du boulot, coup de fil de Vinge pour me dire qu’il est "en balance pour le moment". Je ne comprends pas, alors il explicite (pas besoin de lui demander d’expliciter pour qu’il explicite, de toute façon) : il travaille en intérim actuellement et est reconduit chaque semaine depuis des mois, mais il a "terminé 3e sur 1250" à un test du SELOR : "Dans les marchés publics, faut aller la chercher quand même, la 3e place, hein ? Faut le faire, non ? Non ? Quoi ? Qu’est-ce que tu en penses, toi ? Hein ?". Il a également réussi un autre examen, toujours au SELOR : "9e sur 70" pour devenir conseiller en prévention, oui Monsieur !
Vinge me demande si j'ai repris le badminton. Je lui réponds que oui, mais que bientôt, je vais devoir arrêter un petit moment parce que je vais être opéré. En guise de réponse, il me parle de ses maux de dos, et finit quand même par demander : "Opéré de quoi ?". Il me propose d’aller boire un verre ce jeudi soir, du côté de Saint-Gilles.
* * *
J’arrive à la Maison du Peuple de Saint-Gilles (encore et toujours Saint-Gilles). Emily et Léandra sont déjà là, avec leurs portables allumés à la table (j’utilise un vocabulaire "andrewesque"). Andrew arrivera plus tard. Juste en face mais à une autre table, Vincent avec son iPad (frimeur ! Et en plus avec un vil produit Apple !). Mais pourquoi donc s’est-il installé à une autre table ? Au cours de la soirée, des amis à lui défilent, lui disent bonjour, mais il reste à sa petite table. À la fin, il viendra s'installer avec nous et partira en même temps que Léandra (qui oubliera son portable et devra revenir le chercher).
Le PC d’Emily n’arrive pas à se connecter à Internet. Le mien s’éteint et se rallume tout le temps. C’est la fin des temps ! Vais-je arriver à poster tous mes textes en attente aujourd’hui soir ? Mystère ! (La réponse est tombée plus tard : non, je n'en posterai aucun.)