Les grandes tables du réfectoire sont disposées par "groupes d'intérêt" : "Famille" (la table à laquelle je suis installé), "Chorale" (car mon cousin chante dans une chorale, CQFD), "Tennis", "Poker", "Amis", "Enfants", etc. C'est vachement bien organisé. Il y a un DJ mais nous ne le voyons quasiment pas avant minuit. Durant le repas, le rôle du DJ consiste à prendre son ordinateur (avec une playlist préétablie) et de le brancher à un système d'enceinte acoustique (de très mauvaise qualité, dans ce cas-ci).
Pour les quarante ans de son fils, ma tante (conteuse à ses moments perdus) a préparé, en collaboration avec la chorale, un discours qui fait rire tout le monde, sur l'air des Trois Cloches d'Edith Piaf. Ma tante conte la vie de son gamin et s'arrête de chanter à chaque couplet pour expliquer un détail croustillant ou une anecdote. Après ce discours qui n'en est pas vraiment un, le beau-fils (dix ans) de mon cousin lui lit un petit texte qu'il a préparé tout seul. C'est assez émouvant mais, de la façon dont c'est écrit, on a l'impression qu'il parle d'un mort, qu'il lit un discours funèbre. Fridric fait enfin un petit discours, qu'il termine par un mythique : "Et je tiens à saluer ici l'ainée de cette salle, ma grand-mère, cette vieille mijole" (en "belge", "mijole" désigne très vulgairement le vagin). Tout le monde éclate de rire. Mon père : "Roooh, il est vraiment taré. Il a osé dire ça devant cent personnes !"
Durant la soirée, un professeur de religion orthodoxe un peu hors-monde, qui a apporté pour tout cadeau un mug à deux euros, boit plus que de raison et tente d'emporter une partie de repas dans un aluminium...
Vers la fin de la soirée, Gaëlle commence réellement à fatiguer. Elle s'énerve pour un rien, pleure à la moindre contrariété... Nous nous en allons donc un peu après minuit. De toute façon, je commençais vraiment à avoir mal à la tête, avec tout ce bruit et tous ces gens...