Cette fois, je peux le clamer haut et fort : ce blog fête, de manière effective, sa première année d'existence. Techniquement, mon journal existe depuis plus d'un an (voir ICI), mais sous sa forme actuelle il a été lancé lors des fameuses vacances pluvieuses de juillet 2011, durant lesquelles tout le monde ou presque s'était ramené avec son ordinateur portable. — Un an d'existence donc ! Et alors quoi ? Et alors rien du tout : demain, un feu d'artifice aura lieu à Bruxelles, mais je ne pense pas que les deux événements soient liés d'une quelconque manière.
En un an, qu'est-ce qui a changé dans ma vie ? Eh bien j'ai arrêté le badminton, je vois beaucoup moins de monde, j'ai grossi et j'ai découvert Ludwig Wittgenstein. — Que du positif donc !
Passeport, épisode IV. — J'ai pris congé ce vendredi afin d'aller commander un nouveau passeport, mais je me suis ravisé au tout dernier moment : mon ancien passeport doit bien être quelque part, me suis-je dit, je vais donc encore attendre une semaine avant de me rendre à la Commune. — Deus ex machina : je rallume mon téléphone en fin d'après-midi et me rends compte que mes parents ont essayé de me téléphoner à de nombreuses reprises. Quoi ? Quelqu'un est mort ? Non. Les messages, vocaux et écrits, qu'ils m'ont laissés expriment la même réalité : ils ont retrouvé mon passeport ! « J'espère que tu n'es pas déjà allé en commander un autre ! », me lâche mon père. Non, non. (Encore un bienfait de la procrastination.)
Très intrigué par cette histoire de tonalités téléphoniques permettant de composer un numéro sans se servir du clavier (voir ICI), j'avais demandé hier à Charlotte de m'en expliquer le principe. Elle a posé la question à son compagnon et m'envoie la réponse aujourd'hui en début d'après-midi... Cette technique est rendue possible grâce au code DTMF (Dual Tone Multi Frequency), une combinaison de deux fréquences utilisée en téléphonie moderne. Chaque touche correspond à une sonorité particulière constituée d'une basse et d'une haute fréquence, impossible à reconstituer à l'aide de la voix humaine (par exemple, le "1" est composé d'une fréquence de 697 Hz et d'une autre de 1209 Hz). On peut ainsi, à l'aide d'un petit logiciel (comme celui-ci), réaliser une mélodie unique correspondant à n'importe quel numéro de téléphone. En plaçant cette mélodie contre le cornet d'un téléphone analogique, le numéro se compose tout seul ! (Il faut néanmoins que je fasse le test par moi-même pour être totalement convaincu.)
Le soir, il est question d'aller au Bal National place du Jeu de Balle, à Bruxelles, en compagnie de Léandra et d'Andrew. Léandra et moi nous donnons tout d'abord rendez-vous place Van Meenen pour prendre l'apéro en attendant Andrew. Pas de chance : les « Apéros Saint-Gilles » sont annulés pour cause de météo incertaine. Nous allons donc nous installer à la Brasserie de la Renaissance, qui donne directement sur la place. Andrew nous rejoint un peu après vingt heures et nous décidons de manger dans cette brasserie. Conclusion de cette pré-soirée : le Picon n'est pas bon, le demi de vin blanc est très cher et la nourriture, qui met longtemps à arriver, n'est pas bonne (pâtes difficiles à digérer et escalope pas assez cuite noyée dans sa sauce). Nous nous consolerons en écoutant la conversation de nos voisins de table, à la limite du surréalisme alcoolique : « La reine aux échecs, elle ne se déplace que d'une case à la fois, tchac, tchac, qu'elle fait ! », « Comment s'appelle ce jeu encore ? Ha oui ! Le... Le... Scrabble ! »
Nous finissons par nous rendre au Bal National en fin de soirée, non sans nous perdre au milieu de la Foire du Midi. Lorsque nous arrivons place du Jeu de Balle, le Grand Jojo est sur scène en train de chanter « La Mer du Nord ». Léandra accompagne Andrew dans la foule compacte. Quant à moi, je les suis un court instant, puis je m'arrête net : hors de question que j'aille plus loin ! Je regarde derrière moi et j'ai déjà le plus grand mal à discerner l'oxygène que représente à mes yeux la rue un peu moins noire de monde. Je reste figé un instant, légèrement pétrifié devant tous ces gens faisant la fête, puis je fais demi-tour. De nouveau dans la rue, j'angoisse. Je n'ai pas envie d'être ici. Je n'ai pas envie de rencontrer les gens que nous allons peut-être rencontrer. Je n'ai pas envie de passer pour un gros boulet acariâtre. Tout ce que je veux, c'est être dans un endroit calme. Seul, seul, seul, je veux être seul. Je veux me retrouver au plus vite dans le confort de mon appartement. (Entre quatre murs, un plancher et un plafond, comme dans un cercueil !) Je repars donc presque immédiatement vers le métro de la Porte de Hal, discrètement, sans prévenir mes amis. Lorsque Andrew me demande où je suis, je suis déjà en train d'attendre mon tram, et je réponds par un laconique : « Je me suis éclipsé. Bonne fin de soirée ! »
Pourquoi donc est-ce que je me force à aller dans ce genre d'endroit ? (Allez, allez, on se calme, Hamilton, ça va aller... Regarde un épisode des Simpson ! Mais l'épisode est-il à peine commencé que je m'effondre dans un profond sommeil.)