Bazinga!

« Tu devrais regarder The Big Bang Theory », m'avait conseillé Zapata il y a de cela trois ou quatre ans. « Quand j'ai vu les premiers épisodes, j'ai tout de suite pensé à toi : "Ça, c'est une série qui plairait à Hamilton !" » Et Zapata de me raconter cette scène au cours de laquelle Sheldon Cooper explique à son ami et colocataire Leonard Hofstadter ses dernières réflexions sur le voyage temporel : s'il avait fabriqué une machine à voyager dans le temps, il serait revenu dans le passé pour se la donner, éliminant de la sorte la nécessité de l'inventer en premier lieu ! (Début du quatrième épisode de la première saison, « The Luminous Fish Effect », 2007.)

Oui, le contenu semblait très alléchant, mais j'ai toujours eu quelques difficultés à adhérer au format de la sitcom : une vingtaine de minutes destinées à s'intercaler entre de nombreuses pauses publicitaires ; des saynètes à l'humour immédiat acceptant mal les longs développements... Un argument que Yama détaillait tout récemment dans le train de retour vers Bruxelles : les sitcoms ne permettent que très rarement la mise en place d'une histoire suivie et transversale. Elle ajoutait néanmoins : « À part Seinfeld, évidemment. » — À part Seinfeld, oui, évidemment, mais... mais... je n'ai jamais vu un seul épisode de Seinfeld ! (Une confession qui avait fait sursauter Flippo environ un an plus tôt dans le même train de retour vers Bruxelles : « Comment ? Tu n'as jamais vu un seul épisode de Seinfeld ? ») Terriblement gêné, j'ai donc préféré taire mon ignorance devant Yama afin qu'elle découvre par elle-même en différé l'horrible vérité via mon blog : non, je n'ai jamais vu un seul épisode de Seinfeld... mais je ne demande qu'à apprendre, n'est-ce pas ?

Depuis des semaines, j'étais à la recherche d'une simple série (par « simple série », comprendre : une série constituée de courts épisodes faciles à digérer et non une histoire de très longue haleine « à la The Wire »). Depuis des semaines, pour me détendre la nuit, je regardais en boucle de vieux épisodes de South Park déjà vus des dizaines de fois. Mais un statut de Doëlle dans lequel elle affirmait vouloir devenir la meilleure amie de Sheldon Cooper m'a remis en mémoire The Big Bang Theory. — Doëlle sera-t-elle contente d'apprendre qu'elle a légèrement modifié le cours de ma vie en me rappelant indirectement l'existence de cette sitcom qui était depuis des années sur ma liste d'attente virtuelle des « choses à découvrir » ? Je suppose que oui.

The Big Bang Theory est sans doute la chose la plus diablement comique que j'aie vue depuis très, très longtemps. Je crois même que je n'ai pas été sujet à de pareils fous rires depuis l'époque où je visionnais l'intégrale du Monty Python's Flying Circus. C'est dire ! Il faut préciser que le personnage de Sheldon Cooper, interprété par Jim Parsons, est particulièrement bien conçu et que ce dernier porte presque toute la série à bras-le-corps : physicien surdoué spécialiste de la théorie des cordes, doté d'une mémoire exceptionnelle et d'une culture hors norme, sociopathe, vénérant le personnage de Spock dans Star Trek, conscient de son génie, un brin hypocondriaque, détestant l'inattendu (par exemple, il a un emplacement de prédilection dans chaque appartement qu'il fréquente et ne veut/peut s'asseoir nulle part ailleurs), cultivant l'analogie et l'ironie, il est parfait. Et en plus — ça fera plaisir à Léandra —, il est grand et effilé.

Et ces rires que l'on entend constamment en arrière-plan, est-ce grave docteur ? — Non, ça fait partie du jeu. D'ailleurs, les brillants Monty Python utilisaient ce même procédé dans leur cirque, sans que cela ne nuise en quoi que ce soit à la qualité du show... De même que Seinfeld, apparemment. Amen !

« Why hast thou forsaken me, O deity whose existence I doubt? » :
voilà ce qui arrive quand Sheldon Cooper, alias Sheldor, elfe de sang niveau 85,
se fait pirater son compte sur World of Warcraft.

Laisser un commentaire