Loupe pour les oreilles. — Seul à l'appartement. J'utilise pour la troisième fois en un mois le casque audio de Mary, un Beats By Dre™ qui coûte la peau des fesses et qu'elle voudrait utiliser dans un futur plus ou moins proche pour mixer de la musique (enfin, peut-être). La qualité cristalline du son qui en sort restitue minutieusement chaque petit détail enfoui dans les diverses strates mélodiques mais aussi, quelquefois, la mauvaise compression audio de certains morceaux. — Écouter de la musique en ligne avec un tel matériel peut facilement devenir un cauchemar ; écouter un vinyle par contre...
Déjà-disparu. — Une fugace impression de déjà-vu : comme si j'avais déjà écrit quelque chose concernant ces casques-là dans mon journal, exactement dans les mêmes circonstances et avec les mêmes pensées en arrière-plan... Le temps de rédiger ce petit paragraphe et la sensation a déjà disparu ! Déjà-vu, déjà-disparu !
Wonderful, Glorious. — Mark Oliver Everett, fils du physicien Hugh Everett et cerveau derrière le groupe Eels, n'a jamais fait, dans tous ses albums, que décliner la même chanson des centaines de fois : de la mélancolie, de l'ironie, beaucoup de dépression et un soupçon de pâquerettes ! — Il suit en cela, mais dans un domaine complètement différent, la même trajectoire que son défunt père : tout comme lui, il invente plusieurs mondes à partir d'un seul.
Morts absurdes. — Je m'intéresse pour l'instant aux morts inhabituelles et insolites, celles qui, à la lecture du compte rendu, laissent dans l'esprit un sentiment d'ironie, de perplexité et d'absurdité face à la vie. L'encyclopédie en ligne Wikipédia francophone en propose une liste, mais on privilégiera la version anglophone, plus complète et mieux renseignée : du vieux Milon de Crotone (qui selon la légende s'est fait dévorer par des loups en essayant de fendre un chêne à moitié abattu) à Richard Sumner (artiste schizophrène et dépressif qui s'est menotté à un arbre afin de se laisser mourir de faim... pour apparemment changer d'avis après coup sans pouvoir se libérer), en passant par l'acteur Vic Morrow (décapité par des pales d'hélicoptère lors du tournage de La Quatrième Dimension de John Landis), la liste regorge de morts profondément ridicules et nous rappelle, si besoin est, que le diméthylmercure n'est pas bénin, qu'un cure-dent est une arme mortelle ou encore qu'il ne faut surtout pas sauter depuis le premier étage de la Tour Eiffel avec un parachute de fortune.
Chester Brown et les prostituées. — Chester Brown, le dessinateur de bandes dessinées canadien libertarien, auteur notamment du très documenté Louis Riel (lu dans l'avion au retour du Québec), raconte dans un assez long roman graphique sa décision d'abandonner toute forme d'amour « romantique » pour passer au sexe tarifé : Vingt-trois prostituées (Pay For It en anglais, 2011)... Un récit autobiographique transpirant l'honnêteté, dans lequel il décrit (et dessine) avec beaucoup de méticulosité l'avant, le pendant et l'après de ses relations avec des escort girls : les pensées, l'acte sexuel en tant que tel, les discussions... Qu'on soit ou non d'accord avec le gaillard, c'est un ouvrage à lire !