Ligne grande vitesse, mon cul !

Ce matin, dans le train vers Liège, je reçois un message de Flippo. Ce dernier fait également le navette vers la Cité ardente (quel drôle de nom) mais environ une demi-heure avant moi. Dès lors, s'il y a un problème sur la ligne "en aval", Flippo fait office d'éclaireur : il me prévient en temps réel ou presque que ça risque d'être la galère pour rejoindre le boulot... Flippo est un RailTime humain... Aujourd'hui, il est bloqué quelques kilomètres après Leuven. Un cas classique, connu de tous les navetteurs réguliers : après la ville flamoutche, les trains IC ("InterCity") rejoignent la LGV 2 (la "ligne grande vitesse" qui depuis 2002 relie Leuven à Liège via Ans) et changent de système électrique : avant Leuven, il s'agit d'un système en courant continu de 3 kV (comme les lignes ferroviaires "classiques" en Belgique) ; après, c'est un système alternatif monophasé de 25 kV et 50 Hz. Hé ! Je me suis renseigné, faut pas croire !

Je ne sais pas pourquoi ça coince à cet endroit, mais en tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est que quand ça coince, ça coince vraiment ! Je me souviens d'un matin de l'hiver dernier durant lequel mon train a commencé à trembler (littéralement) en passant sur la ligne grande vitesse après Leuven : de grands éclairs bleus menaçants partant du pantographe éclairaient la nuit glaciale (j'arrivais à les voir depuis les fenêtres de mon wagon). Résultat : nous sommes restés coincés plus d'une heure avant qu'une locomotive de secours ne vienne nous secourir. Même chose le jeudi 15 septembre 2011 : avarie de la motrice juste après le tunnel, pile au moment de passer sur la voie rapide "alternative monophasée", suivie d'une panne sévère et, enfin, d'un coït accouplement avec une locomotive de secours plus d'une heure après... Depuis que je travaille à Liège, l'événement s'est déjà déroulé quelques fois...

Aujourd'hui, j'ai de la chance : afin de ne pas accuser un trop grand retard à cause du véhicule en détresse dans lequel se trouve l'infortuné Flippo, mon train est dévié vers l'ancienne voie, celle qui porte le doux nom de "Ligne 36" et qui gagne Liège en passant par Tirlemont, Landen, Waremme, etc. : une des premières lignes de chemin de fer de Belgique, qui a même son article Wikipédia ! (La longue histoire ferroviaire du plat pays est passionnante, vraiment...) 

Lorsque j'arrive à Liège, avec vingt minutes de retard, Flippo, lui, est toujours exactement à la même place, c'est-à-dire un peu après Leuven ! Il attend d'être remorqué... Ha, certains signes ne trompent pas !


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La matinée au travail ? Une longue réunion d'équipe. Lodewijk, le Grand Manitou, a plein de choses à nous raconter, en relation avec les diverses réunions auxquelles il a assisté ces deux dernières semaines... D'habitude, je mémorise plus ou moins tout ce que je dois retenir mais là, je croule sous les informations... Après dix minutes, je repars donc dans mon bureau pour revenir trente secondes plus tard avec une page A4 blanche pliée en deux et un vieux bic rongé... Fou rire général du reste de l'équipe. M'enfin ! Lodewijk : "Mon Dieu, je ne le crois pas ! Hamilton qui va prendre note ! Alléluia !" Christiane : "Qui sait ? Bientôt, on le verra peut-être avec un agenda ?" Ouais, bon, y a des limites aux changements radicaux...

Le midi, c'est joyeux : ça parle de maladies, de mort, d'embaumement, d'enfants handicapés et d'avortement... Mais ce n'est pas grave car je mange des frites sauce andalouse et des "boulets sauce lapin".  

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Idée : les patrons de la Maison du Peuple de Saint-Gilles devraient lancer un grand concours des clients... Je pourrais concourir, pour le moment du moins, au titre du client le plus stable et le plus régulier... Les quatre personnes qui sont en face de moi sont quant à elles bien parties pour remporter le grand prix de la table la plus énervante : les deux hommes sont constamment en train de poser, font les cools en lançant des blagues plus ridicules les unes que les autres et se tapent virilement sur l'épaule de temps en temps, histoire de dire que quand même, hé, on est dans le coup, hein (c'est sans doute en partie vrai et c'est ça qui me désole peut-être le plus). Une des deux femmes rit à gorge déployée à chacune de leurs conneries. En plus, ils n'arrêtent pas de gesticuler chacun leur tour, pour aller fumer, pour aller aux toilettes, pour aller chercher à boire, pour... Mais pourquoi gesticulent-ils constamment ? Pourquoi ? Merde... Mais cassez-vous, cassez-vous !

(Mal tourné, moi ? Mais non, mais non...)

Ha ! Le présent texte doit receler certaines vertus prophylactiques car voilà-t-y pas qu'ils se cassent pour de vrai, ces couillons !

Et pendant ce temps, il y a une relativement nouvelle jeune serveuse brune qui n'arrête pas de sourire... Il faut que je lui trouve un surnom, non de non !

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