Dimanche prochain, en Belgique, auront lieu les élections communales. Comme à chaque fois, quelques jours avant le scrutin, je me renseigne sur les partis qui seront présents sur les listes électorales de ma commune (en l'occurrence Forest) et épluche certains programmes. Par « certains », je veux dire que je ne lis que les programmes des partis et des personnes potentiellement de gauche. Depuis que je suis en âge de voter, je fais cela plus par acquit de conscience que par conviction. L'année 2012 ne déroge pas à la règle.
Vu que je tiens un blog désormais (depuis un certains temps d'ailleurs), j'ai pensé qu'il serait intéressant de livrer mes réflexions dans un article en ligne plutôt que sur une feuille de papier jetable. Dans le cas présent, étant donné la répartition des listes dans ma commune, quatre choix se présentent à moi : voter blanc, refuser de voter, voter pour Ecolo-Groen ou voter pour le parti socialiste. Mais aucun de ces choix n'est le bon à mes yeux ; il s'agit d'un choix par défaut.
Avant toute chose, pourquoi ai-je mentionné la possibilité d'un vote blanc ou d'un refus de voter ? Il ne s'agit pas du tout de je-m'en-foutisme de ma part mais plutôt, pour le premier cas, de la concrétisation d'un constat amer selon lequel aucune formation politique actuelle ne cadre avec ma vision du monde et, pour le second cas, de tout autre chose, à savoir ma détestation du vote électronique. Sur ce dernier point, je rejoins ce qui est dit dans ce blog.
Après de nombreuses réflexions s'étalant sur plusieurs semaines, dont je passerai ici les nombreuses évolutions, j'ai décidé que j'allais tout de même essayer de donner ma voix à quelqu'un. J'ai donc effectué la grille suivante, reprenant tous les partis « disponibles » :
1 N-VA (droite nationaliste flamande) : exclu.
2 MR (droite) : exclu.
3 FDF (droite) : exclu.
4 Ecolo-Groen (verts) : pas nécessairement exclu. J'entrevois cependant deux problèmes à voter pour ce parti. Premier problème : l'actuelle tête de liste Evelyne Huytebroeck, qui tirait la liste lors des précédentes élections de 2006, n'a pas siégé comme conseillère communale alors qu'elle avait été élue (ça arrive souvent, me dira-t-on, ce qui n'enlève rien au fait que c'est complètement honteux). Second problème : pour faire partie de la majorité, Ecolo n'est pas opposé à une coalition avec la droite. À ce sujet, le parti est d'ailleurs en parfait accord avec les principes fondamentaux contenus dans la motion de Neufchâteau-Virton de 1986 : « Tant par sa conception du progrès que par celle de la solidarité, le mouvement écologique transcende le débat gauche-droite qui a marqué la société industrielle et que tentent de perpétuer les forces politiques traditionnelles. » — Point positif : on trouve encore chez Ecolo de nombreuses personnes de gauche, issues du monde syndical, associatif ou culturel ; d'anciens communistes et des anarchistes aussi (paradoxe), même s'ils se font de plus en plus rares.
6 cdH (Centre démocrate humaniste, ce qui ne veut absolument rien dire ; ancien parti chrétien, ce qui veut déjà dire beaucoup plus) : exclu.
11 PS (droite gauche) : tout comme Ecolo, pas nécessairement exclu, mais, à nouveau, deux problèmes se posent. Tout d'abord, le parti socialiste semble en proie à des querelles de pouvoir intestines (voir ci-dessous) et par ailleurs, Marc-Jean Ghyssels, en tête de liste, est un transfuge du parti libéral, dont l'ambition politique est, je cite, « d'être utile » (sic) ! C'est vraiment du grand n'importe quoi !
12 Forest Plus (gauche [?] dissidente) : il s'oppose au PS et vise clairement une coalition avec le MR, le FDF ou le cdH. Exclu aussi, donc. En outre, c'est quoi ce nom ridicule ?
13 Nation (extrême droite) : définitivement exclu.
(À noter que, malheureusement, aucun parti de gauche radicale ne se présente !)
Au sein des deux partis retenus, j'ai scruté les listes de candidats et essayé d'en trouver au moins un(e) qui semblait en phase avec mes idéaux et — très important ! — qui ne faisait aucun prosélytisme sur les réseaux sociaux. Chez Ecolo, j'ai fini par tomber sur la candidature d'un docteur en mathématiques, ancien du Parti communiste belge qui, tant dans ses recherches que dans ses prises de position bien ancrées à gauche, semble avoir quelque chose d'intéressant à dire. Aucune chance qu'il soit élu vu sa place dans la liste (il s'agit clairement d'une candidature de soutien), mais l'important se trouve ailleurs.
Je rêve où je viens à l'instant de donner un avis concret sur la politique communale ? Non, je ne rêve pas. C'est assez incroyable. Peut-être est-ce la fin de tout ? Ou bien l'absence d'alcool ? Ou encore la maladie ? Demain, pour me laver l'esprit, je me remettrai à boire je parlerai de philo ! (De nouveaux livres m'attendent chez mes parents.)