... Et en plus, comme si cela ne suffisait pas, je dois donner deux communications ce soir, à Bruxelles : l'une sur l'utilisation du Web par les partis politiques ; l'autre sur les liens entre Internet et la démocratie. Je n'ai pas eu le temps de préparer grand-chose ; je vais devoir improviser !
Lorsqu'il prend la parole, cet étudiant dans le public ne fonctionne que par recours au particulier, alors que je suis dans l'excès inverse, à savoir la généralisation à outrance. Cela donne lieu à des échanges assez comiques, car complètement déphasés... Moi : « Le problème de l'accès à l'information peut se poser de deux façons : soit par un trop grand silence, soit par un trop grand bruit. Dans le premier cas, le danger vient du manque flagrant de données ; dans le second, il vient au contraire d'une trop grande masse d'informations à digérer d'un seul coup. Il y a donc somme toute deux manières de censurer : en supprimant l'information ou au contraire en la noyant. » Lui : « Ouais, moi, j'ai le même problème sur ma tablette. Je choisis plein d'actualités que j'ai envie de suivre, mais même comme cela, il y a en que je n'ai pas le temps de lire... »
Un des membres du personnel de l'association organisatrice pose toujours de très bonnes questions. L'une d'elles : « A-t-on jamais eu, au cours de l'histoire de l'Occident, une organisation qui se soit rendue aussi nécessaire auprès de la population que Google ? » Je réfléchis un instant et je lui réponds : « Oh oui, j'en vois au moins une ! L'Église ! »