La dame de Haute-Savoie. — Au retour du boulot, à la gare du Midi, j'effectue une partie du trajet avec Epiphany. « Mais au fait, me demande-t-elle, tu fais quoi comme travail exactement ?
— Euh... Eh bien, on est une petite équipe, donc je fais beaucoup de choses...
— C'est-à-dire ?
(C'est toujours aussi difficile d'expliquer ce que je fais dans la vie, en grande partie parce que je considère que tout cela n'a pas beaucoup d'intérêt, à tout le moins pour les autres.)
— Là, je fais de la recherche, en quelque sorte, mais parfois, je suis dans l'archivistique... Et quand j'ai été engagé, je me suis occupé du site Web de l'institution...
— Ha oui, moi aussi, je me suis occupée du premier site Web à mon boulot... »
Epiphany m'explique qu'elle a fait ses études en France dans le domaine des sciences et technologies de l'information et de la communication. Je le savais déjà mais, dans un détestable accès de malhonnêteté, je fais semblant de le découvrir.
« Tu viens d'où en France ?
— De Haute-Savoie.
— Et tu comptes rester en Belgique ?
— Non... Rien ne presse, mais je pense que je vais retourner dans ma région, un de ces jours...
— C'est plus joli, la Haute-Savoie, hein ?
— Oui et en plus, ici, il n'arrête pas de pleuvoir ! Ça ne donne pas envie de rester...
— Il faut sans doute être né en Belgique pour supporter ce climat...
(Hamilton est en mode « J'énonce des banalités »...)
— Oui, sans doute ! Cela dit, trouver un boulot comme celui que j'ai actuellement à Liège, ce ne sera pas facile là-bas, à mon avis...
— Bah !
— C'est quand même vachement paumé, tu sais !
— Oui, mais aujourd'hui, le monde est information ! Tu pourras donc toujours trouver un travail dans ce domaine... »
(... et il continue en plus !)
Écran géant. — Ils ont aussi installé un écran géant dans la salle principale du Potemkine ! Je suis maudit, maudit, maudit... Je m'installe avec le petit ordinateur (et son clavier de secours) en hauteur, dans les coursives. J'écris l'un ou l'autre paragraphe, sans vraiment arriver à me concentrer. La chaleur des spots est accablante, le public commence à remplir tout l'espace du café... Je me dis que l'horrible vision des supporters en rut est sur le point de (re)commencer et je préfère donc rentrer tranquillement chez moi. Tout au plus entendrai-je quelques klaxons à travers le double vitrage de ma chambre (rien de bien méchant donc).