Lorsque Léandra arrive, les eurocrates sont partis mais l'ambiance est toujours assez bruyante. Léandra a du mal à se concentrer quand il y a trop de bruit. Moi, c'est l'inverse : quand il y a du bruit, j'arrive à me focaliser sur quelque chose, voire même à me détendre... Souvenir d'enfance (mais pourquoi est-ce que je pense à cela maintenant ? — peut-être parce que je n'ai rien de particulier à raconter ?) : un incendie se déclare dans la grange située derrière la maison de mes parents. Les pompiers arrivent, toutes sirènes hurlantes. La fenêtre de ma chambre donne sur l'allée de graviers qui mène à la ferme en feu, à quelques centaines de mètres de l'habitation... Je n'ai jamais aussi bien dormi de ma vie (façon de parler). Je me sentais en sécurité ; je m'imaginais comme dans un vaisseau spatial, protégé des éléments du dehors... Le tumulte extérieur et moi dans ma "chambre-cocon" : tout cela était terriblement apaisant.
— Ha ?
— Oui.
— Ce serait bien de faire l'inverse... Le jour de... euh...
— ... de l'insulte ?
— Oui, de l'insulte !
— Ou bien, comme les graphistes du Forem, un jour par semaine, la "journée de la vulgarité"... »
J'imagine la journée de jeudi à mon travail... Une collègue vient dans mon bureau et me dit : "Aujourd'hui, c'est la journée du compliment !" et au lieu de la complimenter, je lancerais : "Putain de bordel de merde de bordel de cul, fait chier, putain !" (Ça me rappelle quelqu'un mais qui ?)
« Il est presque minuit... Je vais prendre mon tram.
— OK ! Moi, je vais rester jusqu'au moment où ils me mettront dehors...
— Tu n'as pas fini ce que tu devais faire ?