Il faut que je lise de la philosophie, c'est très urgent. Pas n'importe laquelle. En tout cas autre chose que l'indigeste Logicomix (qui n'a de toute façon pas grand chose à voir avec de la philo). J'ai donc commandé trois ouvrages de Wittgenstein : Recherches philosophiques, Le Cahier bleu et le Cahier brun et De la certitude (faut bien commencer par quelque chose), ainsi que Le mythe du progrès du Finlandais Georg Henrik von Wright, intrigué que je fus par un article de Jacques Bouveresse sur le même sujet. La suite quand j'aurai reçu et digéré ces livres.
Claire me répond : "Comme ça tu vas prendre 2 machins avec un truc. Je connais pas l'expression en français". Claire est Italienne. Elle veut parler de l'expression "Faire d'une pierre deux coups", sauf qu'en Italien, ça ne se dit pas comme ça mais bien : "prendere due piccioni con una fava", c'est-à-dire : "attraper deux pigeons avec une fève". C'est très amusant car en anglais, pour la même expression, il est à la fois question d'oiseaux et de pierre (un mélange de l'italien et du français ?) : "kill two birds with one stone" (tuer deux oiseaux avec une pierre). En allemand, il est toujours question d'oiseaux : "zwei Fliegen mit einer Klappe schlagen" (frapper deux oiseaux d'un coup). Même chose ou presque en néerlandais : "twee vliegen in een klap slaan". Dans les autres langues, est-il question d'oiseaux et/ou de pierre ? Je n'en sais rien car Google translate est vraiment trop mal foutu.
En ce qui concerne l'expression française, en cherchant un peu, je tombe sur une étymologie sans aucun doute fausse mais loufoque : l'histoire d'un homme, un rien fainéant, logeant dans un entresol situé entre une cuisine et l'appartement de son amoureuse : quand il voulait recevoir la nourriture de l'un et l'amour de l'autre, il lançait une pierre au plafond. Le texte se trouve ICI.
Deux discussions avec Gaëlle, 6 ans, qui en valent la peine... Il s'agit presque de la retranscription exacte. Dois-je m'en inquiéter ? Dois-je amener ma fille chez un pédopsychiatre ?
— Le loup a mangé Tamala, mais ça ne me fait rien car moi, j'aime bien la mort !
— Hein ?
— Quand mon chat Ishu est mort, maman pleurait. Moi, je ne pleurais pas, parce que j'aime bien la mort. Ishu, il a été empoisonné. On croyait que le Monsieur l'avait fait exprès mais non, en fait. Ishu, il a juste mangé du poison qui n'était pas pour lui.
— Tu sais c'est quoi la mort, Gaëlle ?
— Oui, la mort, c'est quand on a peur.
— Non, ce n'est pas vraiment ça.
— Je sais, mais je ne sais pas l'expliquer.
— C'est quand on arrête de vivre, quand le cœur ne bat plus et qu'on ne peut plus voir, entendre, réfléchir... Quand on n'existe plus.
— Je sais. Je fais même des rêves de gens qui sont morts, puis quand on les revoit, ils sont vivants.
(Help !)
(Essayant de déchiffrer le titre d'un livre dans ma bibliothèque.)
— C'est pas grave. C'est presque la même chose.
— Ben non. Si tu utilises une lettre à la place de l'autre, personne ne te comprendra.
— Oui, mais c'est pas pour ça qu'on appellera la police.
(Mais où va-t-elle chercher ces expressions ?)