Ne crois pas que j'écris un court texte aujourd'hui afin de combler ce retard de publication dont lundi encore je mentionnais l'absurdité. Non. J'écris peu car je ne peux évacuer ces deux messages de mon esprit... Depuis ce matin, je me suis retenu de lui envoyer un texte argumenté, pour lui dire ce que je pense de ceux et celles qui mêlent allègrement vie privée et vie professionnelle ; de ceux et celles qui se permettent de poster publiquement un message rempli de sous-entendus légèrement moqueurs, presque menaçants.
Je me suis retenu car je me suis dit que le silence était la meilleure des réponses. (L'autre réponse, professionnelle et remplie de circonvolutions, suivra sans doute, mais c'est une tout autre histoire, à laquelle je ne participe qu'à titre purement technique.)
Au travail ce matin, devant mon clavier : tremblant, déçu, presque au bord de la crise de nerfs, grinçant des dents, les yeux rouges, face à ces quelques mots que, dix heures plus tard, je n'arrive toujours pas à comprendre. Je ne comprends pas la colère qui y est sous-entendue ; je ne comprends pas à quel moment j'ai dit ou fait quelque chose de reprochable. J'ai simplement appliqué un règlement, une égalité de traitement.
Non pas que j'aime appliquer déraisonnablement un règlement ; plutôt que j'aime appliquer le même règlement pour tout le monde. (Si un autre chercheur, inconnu de tous, avait fait la même demande, aurais-je dû répondre aussi promptement ? Non : tout le monde s'en serait royalement secoué le cocotier si j'avais traîné, dans ce cas.)
J'ai fait de nombreuses erreurs au cours de ma vie, y compris dans mon travail, et je les ai reconnues comme telles. Je me suis parfois excusé d'avoir eu tel ou tel comportement, auprès de collègues ou d'amis. J'ai dans le passé déjà reconnu avoir eu tort, avoir agi avec émotion, sans discernement. Mais dans ce cas-ci, je ne vois simplement pas ce que j'ai fait de travers. Au contraire, j'ai appliqué ce que je considère comme étant purement et simplement de l'honnêteté. Et ça me reste au travers de la gorge de lire pareille réponse. Je trouve cela injuste. J'hésite entre la colère et la tristesse, mais je suis surtout triste pour tout dire. (Et le présent texte sera là, à jamais, pour me le rappeler.)