Ce dimanche après-midi est consacré à la première chasse au trésor de Gaëlle, organisée et supervisée par ma mère... Je peux donc observer, à plus ou moins 25 ans d'intervalle, le genre de jeu auquel mes parents me faisaient participer quand j'avais le même âge que ma fille.
Le concept, très simple, est le suivant : Gaëlle reçoit un premier papier sur lequel est inscrite une énigme, renvoyant à un endroit précis du jardin familial, où est caché un deuxième papier avec une deuxième énigme, renvoyant à un autre endroit, et ainsi de suite... Le parcours est composé des énigmes suivantes :
1) « Avant, je portais des fruits. » : le deuxième message est caché dans le vieux prunier à la limite de la propriété, mort depuis peu, dont on a laissé le tronc mais coupé les branches supérieures.2) « Quelques pas au Sud... "Aïe, ça pique !" » : le mahonia de la petite pelouse, qui jouxte la grande cour.3) « Trouve le bon bout dans le parking ! » : un rondin de bois parmi des centaines, dans un recoin du parking.4) « Quelqu'un de ma famille pleure beaucoup... » : le saule marsault dans la grande pelouse. (Il y a deux saules chez mes parents : un grand saule pleureur et un saule marsault ; Gaëlle le sait bien et elle trouve donc tout de suite l'indice suivant.)5) « Ding dong ! » : l'intérieur d'une des deux petites cloches de bronze à côté de la porte d'entrée de la maison de ma tante, qui contient le prochain indice ainsi qu'un petit coffret dans lequel se trouvent deux minuscules clés.6) « Dans un transporteur. » : une des petites brouettes de Gaëlle, dans la remise à jouets.7) « J'ai perdu quatorze de mes cousins. » : un des sapins de la grande pelouse (quatorze épicéas ont récemment été coupés, à l'avant du jardin).8) « Fais péter le bon ! » : l'intérieur d'un des ballons attachés au saule marsault susmentionné.9) « Je me balance... » : la balançoire (ben voyons...).10) « Si tu es fatiguée, repose-toi sur du bleu. » : une des chaises bleues de la grande cour.11) « Si tu me coffres, le trésor est à toi ! » : le coffre de la voiture de ma mère.
À lire ces onze propositions, le lecteur ne connaissant pas la propriété familiale pourrait croire, en fantasmant un chouïa, que mes parents vivent au milieu d'un énorme parc floral et forestier... C'est loin d'être le cas, mais il est vrai, par contre, que le jardin familial est devenu de plus en plus beau et luxuriant depuis qu'il a été transformé et en partie restructuré, il y a de cela une quinzaine d'années... Nous avons cassé à coup de masse l'ancienne cour en béton ainsi qu'une partie des bâtiments faits de gros blocs construits par feu mon grand-père, pour les remplacer petit à petit par des allées de pavés, des petits espaces fleuris et des haies de buis. Ces floraisons, ajoutées aux vieux arbres de la propriété (le majestueux saule pleureur de mon enfance, le grand érable, la sapinière, les bouleaux...) donnent à l'ensemble une touche presque romantique... — Un jour, il faudrait contacter Jardins & Loisirs, simplement pour avoir le plaisir d'entendre le gentil Luc Noël interviewer mon père avec sa douce voix de gros nounours (« Bonjour Gégé ! — Bonjour Luc ! »).
Mais revenons à la chasse aux trésors... Dans le coffre de la voiture, un panier contenant plein de cadeaux : encore un petit « Zooble » (pitié !), des cahiers de jeux et de coloriages, divers petits jouets en plastique, ainsi qu'un plus petit coffre, qu'une des deux clés récupérées précédemment permet d'ouvrir et qui contient à son tour des carnets à dessins...
Paraît qu'une autre chasse est programmée pour le mois d'août...