Archives

Matinée au dépôt d'archives de mon boulot. C'est sans doute ce que je déteste le plus dans mon métier. En gros, nous disposons de plusieurs entrepôts où sont stockés des kilomètres linéaires d'archives syndicales, ouvrières, socialistes, communistes, anarchistes, économiques, politiques, etc. Certaines de ces archives sont classées et inventoriées, d'autres non. Certaines sont entreposées dans de vieilles caisses à bananes, qui croulent sous leur propre poids. C'est le legs de vingt ans d'acquisitions forcenées menées par feu le fondateur de mon institution, un passionné parmi les passionnés. C'est somme toute aussi le lot de la plupart des centres d'archives privées en Wallonie et à Bruxelles (en Flandre, ils ont plus de moyens). De véritables trésors d'histoire contemporaine se cachent dans les caisses, mais il faut les retrouver. Le but du « jeu » est de traiter chaque archive contre les moisissures, de les reconditionner dans de belles boîtes au pH neutre, de les classer, de les inventorier : un travail monastique qui devrait prendre au moins dix ans, compte tenu du volume et de notre équipe réduite. Autant dire que c'est parfois assez décourageant.

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