Le chirurgien me reçoit en retard. Il a un accent indescriptible, entre l'italien et l'anglais. Il me lance une phrase du genre : "Alors, pourquoi tu viens me voir, toi ?". Je lui explique. Il éclate de rire : "Ah oui ? Tu as des pierres à la vésicule, toi ? Haha ! Et depuis quand ?". Les chirurgiens sont un peu fous. Puis, regardant les résultats de l'échographie : "Ha, oui, quand même : des lithiases centimétriques... Il va falloir couper !". Ensuite, il me lance : "Alors, Hamiltono" (texto), "viens te coucher sur le lit, ici". Il soulève mon pull, montre mon nombril du doigt et me lance : "On va juste faire un trou là, on va remonter vers la vésicule et on va l'enlever !". Une question de ma part : "On va juste faire un trou dans le nombril ?". Réponse : "Oui, oui, un trou, mais ça c'est pas grave. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est de le reboucher après !". Il est sympa, ce chirurgien... L'opération aura normalement lieu le 12 octobre... Une nuit à l'hôpital et puis retour chez moi ! Il remplit le formulaire d'intervention et me sort : "Va apporter ce papier au 10e étage de l'autre bâtiment, celui avec le tourniquet". Arrivé au "10e étage de l'autre bâtiment", les infirmières me regardent avec de grands yeux... "Ici, ce sont les chambres d'hôpital : on n'encode pas les formulaires d'intervention !", me lance l'une d'elles, "À mon avis, le docteur s'est souvenu de mon joli visage et était dans la lune en vous disant ça". À mon avis, le docteur s'est foutu de ma poire. Petit comique, va !
Archives mensuelles : septembre 2011
Mes amis sont des étoiles
Journée sans voiture & avec bières californiennes
(La description qui suit fera sans doute un peu fleur bleue mais elle est néanmoins globalement exacte.) À la sortie de mon appartement en ce tout début d’après-midi, le bruit habituel des voitures est remplacé par celui des enfants qui jouent dans les rues, avec leur ballon ou leur skateboard, ou par les discussions de quelques familles à vélo. Ça ressemble presque à un album de Quick et Flupke : les rues de Bruxelles avec seulement quelques voitures, ça fait forcément un peu rétro.
Plus qu’une lutte contre la pollution, cette journée est surtout celle de la réappropriation de la voie publique par d'autres types d’usagers, une journée où la ville est métamorphosée, revêt d'autres habits. Bref, c’est lors de cette journée sans voiture qu’on se rend réellement compte de l’omniprésence de la bagnole durant les journées avec voitures (presque tout le temps donc).
Je rejoins Léandra à la Maison du Peuple de Saint-Gilles (repère de bobos ?) vers 13 heures. L’idée n’est pas de rester plantés là ce dimanche, mais plutôt de profiter de la ville exceptionnellement piétonne. Léandra doit juste, avant de partir pour le Centre-ville, préparer sa leçon de demain (elle donne bénévolement un cours de français le lundi soir dans une asbl d’alphabétisation, la même que Charles-Henri). Quant à moi, je dois écrire ma journée d’hier. C'est un peu loupé et pour Léandra et pour moi (nous ne sommes pas très concentrés). Léandra rentre rapidement se changer chez elle. Je reste un peu seul à ma table puis la rejoins vers 15h30 à l'entrée du métro de la Porte de Hal. Pas de chance : il commence à pleuvoir plus ou moins à ce moment-là (du genre "grosses gouttes automnales qui mouillent bien").
Nous allons faire un tour Place Poelaert. Léandra se souvient que l’année dernière, ils avaient installé une pelouse, là-bas. Rien de tout ça cette année-ci devant le Palais de Justice : juste un peu de musique FM, un stand de prospectus et quelques trucs à bouffer. Nous ne nous éternisons donc pas et décidons de nous rendre dans le Centre-Ville à pied. Plein de gens attendent à l’ascenseur des Marolles. Bruxelles, ce n’est ni Londres, ni Montréal : la plupart des habitants sont des gros bœufs impolis pour qui le concept de file d’attente n’existe pas. Comme dans les métros, c’est donc "premier entré, premier servi". Évidemment, comme d’habitude, ça m’énerve de voir que des gens tentent de nous dépasser par la gauche et par la droite.
Si Léandra et moi sommes au Moeder Lambic, c'est aussi pour y voir Daniel, son nouveau "grand pote". C'est la première fois que je vois ce type. C'est un grand gars du genre barbu et cool, qui frime un peu en arrivant en rollers (bon, d'un autre côté, c'est la journée sans voiture, alors pourquoi pas ?). Daniel travaille dans l'infographie. Sur Foursquare (je ne sais même pas ce que c'est ; je dois passer pour un abruti), il est maire du Moeder Lambic Fontainas, ce qui signifie qu'il est, d'après ce jeu, celui qui a cumulé le plus de "check-ins" à cet endroit durant les derniers mois. Il connaît tous les serveurs de la maison (normal : c'est le maire). Dans la vie, en plus de son boulot de graphiste, Daniel photographie des groupes musicaux. Ce dimanche, il revient des Fêtes de Wallonie à Liège (et se fout d'ailleurs un moment de l'accent liégeois en racontant l'histoire – vraie – d'un gars bourré à qui son ami voulait absolument faire manger un "routier"). À Liège, il a notamment assisté au concert du groupe bruxellois Great Mountain Fire. (Ça commence à faire beaucoup d'hyperliens, tout ça...)
Andrew arrive en début de soirée, un peu en retard : il croyait que nous étions à l'autre Moeder Lambic, à Saint-Gilles. Daniel s'en va, Léandra s'en va (plus tard), Andrew et moi rejoignons Walter à Saint-Gilles. L'idée d'Andrew : aller manger dans le restaurant italien près de Louise où le patron s'est "plaint" auprès de ses parents (des habitués de l'endroit) de ne plus voir leur fils. Ce sera, à coup sûr, le dernier restaurant que je ferai ce mois-ci. Le resto est très "italien", et très fréquenté. Nous devons attendre pour avoir une table, dans un coin. Certains serveurs ne parlent pas français, ou très peu. Un de ceux-ci est du genre Roberto Benigni ou Pierre Richard, dans le sens où il a l'air complètement paumé, se plante dans les commandes, raconte n'importe quoi. Bref, du grand burlesque. Le patron, quant à lui, ressemble curieusement au Juge Phelan dans The Wire.
La discussion tourne à un moment autour de Leslie Nielsen et des films de ZAZ (Zucker-Abrahams-Zucker) : la fameuse scène de sexe avec les préservatifs géants ou celle de la poursuite en voiture d'auto-école dans Naked Gun ; ou encore la scène où le lieutenant Rex Cramer lutte contre des Témoins de Jéhova et d'autres sectaires dans Airplane! Je finis par parler de Top Secret, un film méconnu des mêmes auteurs, qu'il faut absolument voir !
La soirée se termine tôt. Walter me reconduit en voiture. Je veux écrire et puis, euh, non. Pas le courage. Ce sera pour demain dans le train !
Jeunesse sarkozyste
« Moi, je viens de Thionville. Là-bas, toute la population est de droite. »
« Je veux travailler de 8 heures à 22 heures tous les jours ! »
« Si on est aussi avancés technologiquement aujourd'hui, c'est parce qu'on a beaucoup travaillé. »
« Je veux gagner beaucoup d'argent, je veux devenir trader ! »
« Si dans vingt ans j'ai un cancer du poumon parce que je fume, je ne veux pas que les autres paient pour moi. »
« Soit tu as bien travaillé toute ta vie, tu as du fric et tu t'en sors ; soit t'es un fainéant, et tant pis pour toi si tu tombes malade. C'est comme ça ! »
« À part quelques personnes hauts placées dans le gouvernement de Vichy, personne en France n'a collaboré durant la Seconde Guerre mondiale. »
Voilà ce à quoi j'ai eu droit ce soir à la pendaison de crémaillère de Walter : un jeune de 19 ans qui vient de rater sa première année à l'École Solvay et qui a tenu le crachoir pendant trois heures en nous déclamant sa vision du monde. Dans son monde, rien d'autre qu'un ensemble d'individus en concurrence, qui tirent leur plan dans la vie. Que le meilleur gagne et puis tant pis si « les éléments boiteux » de la société, « les oisifs », « les fainéants » restent sur le bord du chemin. Les Bourses s'effondrent alors faisons du fric tant que c'est encore possible ! D’abord la thune, bébé, et le reste suivra, et le reste viendra : c’est ce qu’on dit je crois en cette époque là bénie des globophages.
Au départ, je suis indifférent, je ne l'écoute pas, je parle avec d'autres personnes. Plus tard, je suis usé d'être indifférent et je m'énerve. Je lui dis, texto, que c'est « un connard et que je préférerais ne plus avoir à être en contact avec des connards pareils » (je suis un peu énervé, sur le moment, hum...). Mieux vaut être franc que mielleux. Il ne s'en formalise pas de toute façon. Emily sera, elle aussi, assez énervée par son comportement. Léandra et Frédéric essayeront quant à eux une autre approche : le discours didactique paternaliste (ou « maternaliste » dans le cas de Léandra).
J'ai en tête Le Droit à la paresse de Lafargue et l'Éloge de l'oisiveté de Russell. Quel contraste ! Je n'en parle pas. Pour finir, je passerai une partie de mon temps dans la cuisine à faire la vaisselle avec Emily, pour me calmer, pour m'éloigner le plus possible de ce type et de ses idées. L'éloignement ne durera qu'un temps car il faudra absolument qu'il me rejoigne un moment pour continuer à me causer (« Dans chaque soirée », me lance-t-il, « il faut toujours qu'il y en ait un qui soit en opposition complète avec moi. C'est marrant ! ») Plus tard, Walter me dira : « Il est jeune, il va changer au contact de la vie ».
* * *
Petit retour en arrière. Aujourd'hui donc, Walter nous invite dans son nouvel appartement pour une pendaison de crémaillère miniature. Sept personnes sont invitées : les quatre « habituels » (Emily, Léandra, Andrew et moi) et, outre le jeune gars en question, Frédéric, un grand pote de Walter, sympa, un peu professoral (déformation professionnelle), qui a étudié l'histoire moderne à l'ULB. Frédéric a le même grand rire que Walter (un rire du genre : « Mouhahahaha ! », la tête dirigée vers le plafond). En fait, c'est plutôt l'inverse... C'est Walter qui a le même rire que Frédéric. Tout ce petit monde arrivera vers 20 heures. Moi, je serai là plus tôt car je suis un des cuistots attitrés de la soirée.
Explications : vu que Walter cuisine très mal, selon ses propres dires, je lui ai proposé de m'occuper du plat principal. Walter vient me chercher en voiture vers 16 heures. On embarque quelques casseroles et trois chaises puis direction le Delhaize près de chez lui. Au programme : des carbonnades flamandes à l'Orval (pour changer de ma recette à base de Chimay bleue), accompagnées d'une purée et d'une salade. Pendant ce temps, de leur côté, Andrew s'occupe avec Léandra des zakouskis-apéritifs (des tartines grillées au Herve, des crevettes grises à la sauce chantilly et des verrines de jambon aux petits pois) et Emily prépare un tiramisu aux framboises.
Walter vit dans un petit studio. L'entrée de son appartement consiste en une porte blindée ultra-sécurisée. Grâce à cela, depuis lors, Walter a beaucoup moins de TOC de vérification (je le comprends). Rien n'est prêt quand j'arrive chez lui. Je me mets donc directement à cuisiner, pendant que Walter s'occupe de plein de tâches annexes (ranger son appartement, accueillir ses parents, monter son canapé, passer au nettoyage à sec, aller chercher Emily et les autres...).
Les autres arrivent. On mange bien. Les pommes de terre de ma purée ne sont pas assez cuites. Un peu avant minuit, Léandra s'en va, suivie de Frédéric. On reste encore une grosse heure à quatre. Quand Emily décide à son tour de rentrer (à pied), on décide de l'accompagner. Andrew voudra absolument « prendre un raccourci » à travers le campus de la Plaine. Sur le trajet, je marche dans une flaque d'eau, nous croisons des étudiants qui sortent de soirée, ainsi qu'une dizaine de lapins (!), après lesquels (les lapins, pas les étudiants) je cours comme un dératé, sans raison apparente, si ce n'est le trop-plein d'alcool dans le sang.
Emily nous laisse au Cimetière d'Ixelles (elle se lève assez tôt demain car elle doit absolument aller voir son match de rugby, de préférence dans un café, pour l'ambiance). Andrew et moi continuons pendant une heure la soirée à la Bécasse, autour d'une Rochefort 8 (m'enfin !) et de deux Orval. À ce moment, je suis un peu saoul, donc je ne me rappelle plus vraiment des discussions. Le retour se fait en taxi, forcément : il doit être environ quatre heures du matin quand je rentre chez moi.
Une soirée tranquille chez Léandra
Cet après-midi, sur le statut Facebook de son copain Vincent, Léandra a eu une longue "conversation" par commentaires interposés avec une étudiante en médecine du nom de Daily Rente (c'est un pseudonyme ; Léandra ne se souvient plus de son vrai prénom, alors que Vincent lui en a parlé, tsss...). Cette dernière a choisi pour illustrer son profil une photo de Tippi Hedren (oooh !) dans Pas de printemps pour Marnie d'Alfred Hitchcock. Bref. Au final, l'échange donne un statut Facebook de 147 commentaires (si mes souvenirs sont bons), bourrés de jeux de mots, sur tous les sujets (Léandra arrivera même à parler de moi, en passant !).
C'est la première chose que Léandra veut me montrer quand j'arrive chez elle. Andrew est déjà là. Ce soir, Léandra a décidé de fêter la fin de son contrat en invitant des amis. Pour l'occasion, j'ai apporté des petits bouchées de bœuf/tomate cerise/Grana Padano. J'ai déjà fait mieux (le bœuf – des morceaux de carpaccio en fait – n'est pas très bon, pour tout dire). Et Andrew a amené du Champagne !
Les invités arrivent au compte-goutte : Emily a apporté une tortilla (comme d'habitude, elle "s'amusera" à se démolir toute seule en disant que son plat est raté, qu'il se casse en mille morceaux, alors que pas du tout) ; Lyric et Romain presque en même temps (ils s'asseyent l'un à côté de l'autre durant toute la soirée ; c'est amusant de voir le contraste de taille – Lyric est très grand, Romain a choisi le fauteuil bas près de la télévision – et de façon de penser aussi : Léandra dira plus tard qu'ils représentent typiquement la différence existant entre le Français et le Belge ; mais qu'est-ce que ça veut dire ?) ; Walter, enfin, en retard, qui a deux mauvaises nouvelles à nous annoncer : en premier lieu, il a eu un accident de voiture avec un Russe qui roulait sans permis et qui ne parlait pas un mot de français ni d'anglais ; en second lieu, il pense qu'il va sans doute se faire virer de sa boîte.
Comme musique, Léandra a mis son habituelle playlist iPod en aléatoire. Léandra, selon ses propres dires, doit encore "faire son éducation musicale" (il serait temps !). La playlist contient tous les styles : des chansons qui souvent lui ont été passées par des amis. J'en ai notée quelques unes...
- "Mosquito Song" de Queens of the Stone Age (elle a Rated R et Songs for the Deaf dans sa playlist (mais qui lui a passé ça ? (Oui, moi aussi, je peux mettre des parenthèses dans les parenthèses dans les parenthèses. (Et je préfère mettre le point avant de fermer la parenthèse, quand il en faut un.)))). C'est ma chanson préférée de l'album, c'est amusant.
- Je ne sais quelle chanson de Röyksopp (passée à Léandra par Romain ?). Je me souviens d'un de leur vieux clip sur MTV, "Remind Me", fait de schémas animés, de graphiques vachement bien foutus. Par contre, je ne suis pas trop fan de leur musique.
- Du Hubert-Félix Thiéfaine (venant sans doute d'Igor, qui adorerait ce chanteur).
- Du Vincent Delerme, hum.
- "Sister Sleep" de Shalabi Effect (cette mélodie provient d'une vieille compilation musicale post-rock que j'avais offerte à Judith il y a longtemps pour son anniversaire). La musique stresse Emily. Curieux : mis à part le violon strident, je la trouve assez reposante, celle-là.
J'ai également attrapé "au vol" quelques discussions...
1) Les sujets pragmatiques du début de soirée, tournant autour des droits du consommateur, du travail, de l'assurance-voiture ou encore du code de la route. Je trouve que ce sont des discussions "à la française", très techniques et à cheval sur la loi. Quand on est uniquement entre Belges (du moins dans les gens que je fréquentent), on ne parle que très rarement de ce genre de choses.
Un sujet : Emily s'est fait ponctionner de l'argent sur un de ses comptes par France Télécom (ou une marque du genre), sans en être avertie, simplement parce qu'ils "ont confondu avec une autre Emily"... Que faut-il faire ? Il faut leur redemander l'argent, en bonne et due forme, par recommandé. Et demander qu'ils repaient le prix du recommandé. Et leur faire un procès, car c'est de la vente forcée ! Un autre sujet : Walter a démoli sa voiture dans un accident ; il est en tort mais la personne en face n'a pas son permis... Qui doit payer qui ? C'est l'autre qui doit payer, il fallait appeler la police !
2) Le rugby : Emily et son frère ont offert à leur sœur, comme cadeau d'anniversaire, un ticket pour le match France-Italie du Tournoi des Six Nations, au mois de février 2012. Le frère d'Emily, "un sadique", a dit à sa sœur de réserver son week-end, sans dire pourquoi. Seul indice : "Coq au vin - Macaroni". Ça nous semble assez clair (et lourd) comme indice mais apparemment ça ne l'est pas.
3) Les géants : Léandra parle à Lyric de son blog (elle ne peut pas s'en empêcher), puis du mien (argh !). Sans raison particulière, j'ai l'impression que Lyric est déjà courant de son pseudo et de l'existence de nos blogs, mais qu'il fait semblant de rien. Léandra lui dit qu'elle l'a un peu surestimé dans ses articles : elle lui donne 2 mètres 10 alors qu'il ne fait "que" 1 mètre 98. Lyric : "Si je faisais 2 mètres 10, je serais bon pour le Guiness Book." – Moi : "Pas vraiment car le record est de 2 mètres 72, détenu par le Géant de l'Illinois". Sur le coup, j'ai oublié le nom du gars : après vérification, il s'agit de Robert Wadlow, mort bêtement à 22 ans à cause de l'infection d'un méchant phlyctène (une ampoule, quoi) au pied, causée par l'irritation d'un de ses appareils orthopédiques. Sa taille spectaculaire était apparemment liée à une hypertrophie de l'hypophyse. À 10 ans, le gars avait exactement la taille de Lyric, à savoir 1 mètre 98 ! À sa mort, il était encore en train de grandir !
Léandra lancera aussi dans la conversation qu'elle aime bien les grands hommes (elle ne peut pas s'en empêcher non plus). "Quoi ? Comme Grand corps malade ?" – Léandra : "Oui, s'il n'était pas handicapé !".
4) Je parle un moment avec Romain. Celui-ci a été archiviste, comme moi, mais pas dans les archives privées, non : dans les archives publiques, s'il vous plaît... Un monde impitoyable fait de contractuels et de statutaires qui se disputent leur petite parcelle de pouvoir ; et aussi d'archivistes méticuleux qui ont leur mot à dire sur la moindre note de bas de page (qui a dit "enculeur de mouches" ? Personne, voyons). Côtoyant moi-même ce petit monde-là de temps en temps, je comprends parfaitement ce qu'il veut dire. Pendant plus de quatre ans, Romain a été payé pour réaliser un inventaire des "séquestres" qui n'a à ce jour pas encore été publié (le débat est en cours : ces archives relèvent-elles du public ou du privé ? Comment sortir de l'impasse ?). Ah, comme je suis content de travailler dans une petite asbl, de ne pas avoir à rendre compte de mes faits et gestes à tout bout de champs ! Romain parle aussi de ses anciens blogs : sur l'administration, puis sur la vie. Il a tout effacé, sauf un article traitant du chiffre 2. Aujourd'hui, il possède au moins encore deux blogs WordPress (ici et là) mais c'est un peu vide pour le moment.
5) Andrew s'entraîne pour ses cours d'impro : il me parle des deux filles que l'on a rencontrées un jour en trimballant un radiateur, et qu'on était censée rejoindre ce soir vers 21h30 dans le Centre-ville : Naomi – une fille d'origine néo-zélandaise originaire d'Auckland – et Helga, une jolie blonde avec des tresses. Elles devaient retrouver vers minuit deux amies Costaricaines. Nous resterons sagement chez Léandra et n'irons jamais les rejoindre. Existaient-elles réellement ? Nous attendaient-elles dans le Centre-ville ? Nous ne le saurons jamais !
Conclusion : une soirée tranquille, avec les gens qui partent tôt ou qui s'endorment en fin de soirée (ha, si Léandra s'était reposée au lieu de discuter pendant une heure sur Facebook avec Daily Rente, elle aurait peut-être été plus en forme !).
Trajet Bruxelles-Liège par la "voie rapide"
– Mesdames et Messieurs, suite à une avarie à la locomotive, nous sommes pour le moment immobilisés. Je vous tiendrai au courant de la situation. (8h00)– Mesdames et Messieurs, un technicien tente de réparer la locomotive. Je vous tiendrai au courant de la situation. (8h10)– Mesdames et Messieurs, le technicien confirme que nous ne pouvons pas régler le problème. Nous allons donc devoir attendre des secours en provenance de Leuven. Je vous tiendrai au courant de la situation. (8h20)– Mesdames et Messieurs, une locomotive de secours est en route. Dès qu’elle sera là, nous ferons demi-tour vers Leuven où vous pourrez prendre un autre train. Je vous tiendrai au courant de la situation. (8h30)
– Mesdames et Messieurs, la locomotive de secours est arrivée. Nous pourrons repartir juste après l’accouplement.
Au trajet de retour, plus aucun problème de train. Sur le quai de la gare des Guillemins, je recroise une des navetteuses de ce matin. Elle habite tout près de chez moi (enfin, en tout cas, elle prend son tram à la station Albert, comme moi). On se reconnaît mais on ne se dit rien. Je ris intérieurement en pensant au Kiss & Ride du journal Métro et à son cortège de phrases un peu bateau : "Nos regards se sont croisés plusieurs fois mais ma timidité naturelle m'a empêché de faire ta connaissance. J'espère que nous nous parlerons une jour... Blablabla".
Ce soir, je devais aller boire un verre avec Vinge, mais j'annule. J'ai mal à la gorge, je suis fatigué, j'ai envie d'être seul chez moi. Emily puis Walter me téléphoneront pour aller boire un verre au Cimetière d'Ixelles, mais je décline également. Il est presque dix heures du soir et peut-être que je ferais mieux d'aller me coucher.
Fracasser son PC n'est PAS une solution
Rêve de pendaison
La stratégie du pigeon
De manière plus générale, peu d’animaux sont capables de cet exploit du miroir, en dehors des humains évidemment : certains singes y arrivent, ainsi que les orques, les dauphins, les éléphants (!) et, si l'on en croit ce site, les porcs également, partiellement (!!). Si je montre un miroir à un chat, à un chien ou à un pigeon préalablement marqué, l'animal ne va rien comprendre. Au mieux, il va être intrigué mais ne se reconnaîtra sans doute pas. En tout cas, j’en suis presque certain dans le cas du pigeon. La prochaine fois que j’en verrai un à la gare, pour en être sûr, je ferai le test (les gens vont encore me prendre pour un fou).
Ils pourront couper toutes les fleurs...
Addendum datant du 16 septembre 2011 : après avoir lu le précédent paragraphe, Fred Jr me contacte et me dit que ça ne s'est pas vraiment passé comme ça. Je me suis fabriqué en partie un faux souvenir de cette journée ! Je n'ai pas été à une matinée de cours à l'Université. La veille, le 10 septembre 2001 donc, d'après Fred Jr, nous avions passé la soirée à l'Atelier avec Hamilton II et Marguerite. Nous étions un peu saouls. À la sortie du café, en pleine nuit, mes amis voulaient absolument aller au Bois de la Cambre pour voler le panneau "Avenue de Marguerite". Sans jamais y arriver. J'étais très réticent, en retrait (je ne supportais pas les actes illégaux, surtout sur des biens de l'État ; c'est encore le cas aujourd'hui, d'ailleurs). On a vu (ou on a cru voir) arriver une voiture de police et on s'est cassé... chez moi (je n'habitais pas loin). Marguerite est partie aux aurores, Fred Jr un peu plus tard et Hamilton II est resté manger le midi. La suite de l'histoire reste la même.