10. Graaaaaandes orientations

10.1. Quand je lis, dans le cadre de mon boulot, les grandes orientations du Congrès extraordinaire (dit « doctrinal ») de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) qui a eu lieu le dernier week-end de janvier 1971, j'ai l'impression de revivre en différé une partie de mon éducation. En ce moment, j'ai sous la main la brochure consacrée au « contrôle ouvrier », une des clés de voute du syndicalisme socialiste en Belgique, en opposition au modèle chrétien de la « cogestion ». C'était il y a plus de quarante ans, à une époque où le monde syndical était un peu moins... consensuel qu'aujourd'hui.

10.1.0. (Ceux qui n'en ont rien à battre de me voir ruminer tous ces concepts peuvent directement passer au point 10.2.)

10.1.1. Depuis sa création, la FGTB est en quelque sorte prise en tenaille entre deux modèles de société : d'un côté la démocratie planifiée de type socialiste qu'elle n'a jamais cessé de revendiquer ; de l'autre le système capitaliste qu'elle combat mais au sein duquel elle doit néanmoins vivre et se développer. Somme toute, le syndicat socialiste belge ne fait que répéter sur le plan d'une vaste organisation ce que tout individu de gauche (?) vit au jour le jour en Europe : se débrouiller à l'intérieur d'une société capitaliste, avec les outils de ce système, en espérant qu'un jour les conditions seront favorables à l'établissement d'autre chose.

10.1.2. Pour défendre les travailleurs au jour le jour sans se noyer au sein du système actuel, la FGTB prône le « contrôle ouvrier », terme un rien confus car il touche l'ensemble des travailleurs et non pas les seuls ouvriers. Le contrôle ouvrier se définit comme la possibilité pour les travailleurs, regroupés au sein d'un syndicat, d'être informés d'un ensemble de données économiques et sociales propres à une entreprise, un secteur ou une nation, afin de pouvoir exercer un droit de contestation, en toute autonomie.

10.1.3. Alors que le syndicat socialiste soutient l'idée d'un « contrôle ouvrier » indépendant, dans lequel les travailleurs ne prennent pas part aux décisions économiques — car ce serait faire le jeu du Capital —, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC) défend quant à elle la plupart du temps l'idée de la « cogestion », où les salariés jouent un rôle dans les prises de décision, à côté de la direction et des actionnaires. La FGTB refuse ce principe, qu'elle considère comme « un instrument d'intégration au système capitaliste ».

10.1.4. Pour la FGTB, le contrôle ouvrier est censé n'être qu'une étape transitoire dont le but est de développer le pouvoir syndical « en milieu hostile » et d'organiser la défense des travailleurs dans l'immédiat. À long terme, selon la doctrine réaffirmée en 1971, le contrôle ouvrier devrait s'estomper au profit de l'instauration d'une véritable démocratie économique : « L'expression "démocratie économique" est une expression par laquelle le mouvement ouvrier entend préciser que le suffrage universel et le Parlement ne trouveront leur pleine efficacité démocratique que complétés par une démocratisation des décisions économiques. Actuellement, elles se prennent à différents niveaux : entreprise, région, groupes financiers (holdings), secteurs, gouvernement, organisations internationales. » 
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10.2.1. En ce moment, ma fille a une peur bleue des araignées, au point de faire de véritables crises de panique certains soirs avant d'aller dormir. Elle imagine qu'une araignée pourrait venir la mordre dans son lit pendant qu'elle dort. Ma mère a trouvé une solution de fortune : elle asperge toute la chambre d'un produit « anti-araignées » composé à 100%... d'eau du robinet. Résultat garanti, pour le moment.

10.2.2. Gaëlle a également très peur des guêpes et des fourmis. Le problème ne se pose que lorsqu'elle veut jouer dehors. Ainsi, quand elle sort, même en pleine chaleur, Gaëlle demande à être habillée de la tête au pied, avec un training et de grosses bottines, pour obtenir le maximum de protection...
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10.3. Autant j'adore Hercule Poirot, autant j'ai vraiment le plus grand mal à adhérer au personnage de Miss Marple. Ce n'est pas que je n'aime pas son côté « détective en fauteuil » — la dame, assez âgée, bouge le moins possible et résout la plupart des affaires depuis son domicile de St. Mary Mead —, mais j'ai beaucoup de réticence par rapport à ces visions monotones de campagne anglaise où les retraités passent leur temps à siroter un thé « en bonne compagnie », tout en se racontant les derniers ragots du village... Le même problème se pose avec la série Arabesque (qui n'est peut-être qu'une version plus ringarde et moins bien ficelée des histoires de Miss Marple) ou Inspecteur Barnaby : tout cela manque cruellement de souffle épique. (Comme mon journal en ce moment, oui, oui.)

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