Harry Potter (1)

Gaëlle passe la grille de la cour de récréation en compagnie de Morgane, sa meilleure copine de classe.
Je sors d'un sac plastique un petit paquet de livres de poche.
« Vous avez vu ? Je viens d'acheter les trois premiers tomes de Harry Potter !
— C'est pour Gaëlle ou c'est pour vous ? me demande Morgane.
— Un peu des deux... Tu voudras les lire, Gaëlle ?
— Non, je n'aime pas lire.
— Bon, eh bien alors, ce sera seulement pour moi. »
Un peu plus tard, sur la route du « Flandre », je pense à ma collègue Wynka qui récite régulièrement des livres à ses deux enfants, le soir. Eux aussi sont justement plongés dans la saga Harry Potter, si je ne me trompe. Wynka leur a déjà lu plusieurs tomes.
« J'y pense, Gaëlle : je peux aussi te les lire si tu veux, à la place d'une histoire le soir...
— Non, me répond-elle, catégorique. Quand on me lit un livre, je n'arrive pas à comprendre. »
Misère !
Cela dit, je la comprends parfaitement. Moi-même, je suis très mauvais à cet exercice : lorsque quelqu'un me récite un texte, j'ai beaucoup de mal à donner un sens aux mots entendus. J'ai, toutes proportions gardées, le même problème avec certaines pièces de théâtre (ça tombe bien, je vais en voir une dans huit jours avec Léandra, à Paris siouplaît !) : à un moment, je peux me déconcentrer et perdre le fil de l'intrigue. De manière générale, pour bien appréhender un texte, il faut que je le lise. Gaëlle, quant à elle, n'est douée ni à l'écoute, ni à la lecture. Il faudrait peut-être que je lui fasse un dessin ?

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