Anti-épargne

« Le Belge est le champion de l'épargne.
Je ne suis pas un champion de l'épargne.
Donc je ne suis pas Belge. »
(Sophisme hamiltonien.)

C'est compulsif : dès que je trouve un billet dans une poche, dès que je vois (voire que je sais que je vais bientôt voir) du positif sur mon compte bancaire, il faut que je me débarrasse de ce surplus monétaire ridicule et sans vie, que je le convertisse en matériel, en bouffe ou que sais-je encore... — Je suis la parodie de l'Occidental qui s'endette, mais qui est assez intelligent pour s'endetter avec modération.

Donc j'ai fini par m'acheter un nouvel ordinateur portable (un Toshiba Satellite) avec cet argent que je n'ai jamais eu... (« Money, my friend! », me rappelle ce fantôme de Timor piégé dans un recoin de ma mémoire, « Money works because people trust in it! That's all you have to know, really! Trust! ») — Ai-je seulement jamais eu de l'argent un jour ? Non, si ce n'est dans mon portefeuille, de temps à autre. Chose curieuse, l'argent que je n'ai pas mais qui se trouve dans mon portefeuille est tout de même accepté par n'importe quel commerce comme de l'argent, y compris par ce sympathique vendeur d'ordinateur, à deux pas de la Porte de Hal.

Donc j'ai un nouvel ordinateur, mais quand je le branche, la batterie ne veut pas se charger : la jauge reste curieusement à 0 %. Que faire ? Passer dès maintenant par le service après-vente et attendre des semaines que ce dernier veuille bien me changer la composante défectueuse ? Non ! Pas de panique ! (Merci Douglas Adams.) En fait, après quelques minutes de recherche sur la Toile, je me rends compte qu'il suffit de laisser l'ordinateur branché sur le secteur, de déconnecter la batterie et de la reconnecter aussitôt, et ça fonctionne ! Ces ordinateurs portables en plastoc, c'est vraiment du toc !
Je me rends compte avec un peu de vertige que cet ordinateur me permet enfin de regarder des films, d'installer de nouveaux jeux, voire même de rejouer à Eve Online ou à World of Warcraft ! Mais la première chose que j'installe sur cette nouvelle machine, c'est Dwarf Fortress. Oui, Dwarf Fortress, ce jeu aux graphismes particulièrement repoussants mais à la profondeur et aux possibilités hallucinantes. Mon ancien ordinateur ne disposait pas de la puissance de calcul suffisante (!) pour faire se déplacer, du moins dans des conditions de jeu acceptables, la petite centaine de « nains ASCII » qui peuplaient ma forteresse. Aujourd'hui, de nombreux développements semblent possibles et parfaitement réalisables. Affaire à suivre...

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