deviation

Une déviation signée SNCB

Aujourd'hui, je décide de commencer mon journal par l'événement le plus poilant de la journée : mon trajet en train.

Premier acte : le début du voyage. Après une grosse heure passée avec Léandra à la Maison du Peuple de Saint-Gilles (voir plus bas), je me dirige gentiment en sa compagnie vers la gare, où je dois prendre mon train pour Namur (départ 14h) afin d'aller chercher ma fille à l'école. Le train est un "direct". Il est censé passer par cinq gares bruxelloises (Midi, Centrale, Nord, Schuman et Luxembourg) puis tracer sans s'arrêter jusqu'à Namur, où il doit arriver environ une heure plus tard, soit aux alentours de 15h. Dans le train, le contrôleur annonce d'ailleurs la couleur : "Attention, ce train ne s'arrête ni à Ottignies, ni à Gembloux".

Deuxième acte : la déviation. À la suite d'un sérieux incendie survenu dans la cabine de signalisation d’Etterbeek le 13 Mars 2011, le train est dévié. À aucun moment je n'entends le contrôleur l'annoncer. D'ailleurs, ce dernier ne passera pas dans le wagon. Et quand la SNCB dévie un train, elle ne fait pas les choses à moitié : passage par Leuven, à l'est de Bruxelles, pour récupérer la ligne 139 Leuven-Ottignies. Après une heure de trajet, par la fenêtre, j'observe, stupéfait, une des montagnes russes ainsi que la grande roue du parc d'attraction Walibi (qui se trouve à vingt bornes de la capitale), et je me demande ce qu'on fout là. Par souci de concision et de simplicité, je n'illustre jamais ce blog, mais je vais néanmoins faire une exception aujourd'hui, car une image vaut mieux qu'un long discours (un clic sur l'image et le schéma s'agrandit, c'est magique !) :


Troisième acte : l'arrivée à Ottignies. Le train s'y arrête, alors qu'il ne doit normalement pas s'y arrêter. Des gens qui attendaient sur le quai de la gare embarquent. Pourquoi pas ? Vingt minutes plus tard, le train arrive à Gembloux et c'est là que ça devient éminemment sympathique. Quelques personnes qui étaient montées à Ottignies se lèvent pour descendre à Gembloux. Le train fait une petite pause de quelques secondes à la gare, puis redémarre sans que les portes ne s'ouvrent. Petite panique d'une dame qui devait aller chercher son enfant à l'école... "Destination mieux", qu'ils disaient dans leur slogan, à la SNCB. Encore faut-il arriver jusque là !

Avec tout ça, j'arrive évidemment en retard à l'école de ma fille. C'est son deuxième jour de primaire. J'arrive en retard mais ce n'est pas grave : plein d'enfants sont encore dans la cour de récréation. Certains pleurent après leur maman. Gaëlle arrive juste en face de moi, décontractée, avec un gros sac à dos (que je trouve beaucoup trop gros pour une gamine de première primaire) et me sort : "Hé papa, tu ne m'avais pas vue ou quoi ? On y va ? Tu as un cadeau pour moi ?".

* * *

À propos de rentrée scolaire : un peu plus tôt dans la journée, à la Maison du Peuple, Léandra et moi avons justement discuté brièvement de ce sujet. On est tombé tout de suite d'accord pour dire que cette période de l'année est très énervante à cause des parents qui sont fiers de leurs "petits loulous" et qui ne peuvent pas s'empêcher de le dire, notamment au travers de messages sans aucun intérêt sur les réseaux sociaux. Être fier que son enfant arrive en primaire a-t-il un sens ? Pas vraiment : la fierté viendra plus tard (ou ne viendra pas), lorsque le petit bout de chou ramènera son premier chaton dépecé ou démontrera de manière singulière le dernier théorème de Fermat.

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Le soir, je reviens avec ma fille chez mes parents. Il fait exceptionnellement bon dehors. Le soleil se couche plus tôt, le ciel est dégagé, avec de beaux nuages moutonneux. Avant même le coucher du soleil, on aperçois le Triangle d'été (Deneb-Vega-Altaïr) dans le ciel. Dans le bois d'en face, un oiseau mystérieux fait un drôle de cri qui ressemble très fort à celui du Cracoucass, du moins tel que je me l'imagine.
Ma mère est énervée, la moindre modification de ses plans la contrarie. Elle impose également des règlements superfétatoires ça y est : j'ai réussi à le placer celui-là ! à ma fille, comme ne pas aller dans l'herbe mouillée avec ses pantoufles, par exemple.

Sur la table du salon, trône le Moustique, avec ce titre : "Demain, une vie sans sexe ?". Une vanne, qui me correspond à merveille, me traverse directement l'esprit : ne jamais remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour-même. Dommage qu'aucun de mes amis n'étaient présents, ça les aurait peut-être fait rire... Ou pas.

Lorsque je rallume mon téléphone portable tard le soir, je reçois un message vocal étonnant et vieux de trois heures : "Hamilton, c'est Lytle. Je compte me mettre en route. Qu'est-ce que tu fous ? Je t'attends. Rappelle-moi". Je pense qu'il parle du week-end d'anniversaire de Vespertine... Sauf que je ne peux pas m'y rendre (c'est l'anniversaire de mon meilleur ami demain) et que, de toute façon, à aucun moment je n'ai dit à Lytle que j'y allais avec lui en voiture. J'en viens à me demander si je ne deviens pas fou et si je ne me suis pas engagé d'une manière ou d'une autre auprès de lui, sans m'en souvenir aujourd'hui. Mais non ! La réponse arrive un peu plus tard : Lytle s'est trompé d'Hamilton. "Il y a tellement d'Hamilton", rajoutera-t-il. Il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas : comment a-t-il pu me confondre avec un autre ?

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