Fred Jr & Anouchka

J'arrive en gare d'Écaussinnes à 11h45, sans aucun problème de train. Sur le quai, m'attend Fred Jr accompagné de ses deux filles, Anouchka (4 ans et demi) et Mado (environ 2 ans). Anouchka est contente de me voir : "Hamilton ? Tu sais, j'ai eu des patins à roulettes pour mes cloches... Et je roule sur la terrasse !" Mado, quant à elle, ne dit rien : elle observe, est souvent joyeuse, mais ne parle pas. Plus tard dans l'après-midi, j'expliquerai à Fred et à sa femme Donna qu'en ce qui me concerne, je n'ai commencé à parler que vers l'âge de 2 ans et demi (il paraît que la pédiatre m'appelait "le taiseux")... et que Ludwig Wittgenstein lui-même affirmait à ses amis n'avoir parlé que très tard, après avoir fêté ses quatre ans — est-ce rassurant ?
De retour dans sa maison, Fred Jr se précipite sur son tout nouveau objet fétiche, qu'il me présente fièrement : une PSP2, ou plutôt "NGP", la console PlayStation portable seconde génération. Un défaut : "la batterie est intégrée et lorsqu'elle est usée, on ne peut pas la retirer ni donc la remplacer." Encore un exemple d'obsolescence programmée... Si je veux rejouer sur mon ancienne Game Boy, je n'ai qu'à la déterrer d'un vieux tiroir et y placer quatre nouvelles piles AA. Si Fred a dans l'intention de rejouer sur sa PSP2 dans vingt ans, il peut d'ores et déjà laisser tomber l'idée : la batterie inamovible sera alors sans doute K.O. — Mais de toute manière, Fred aura revendu son gadget bien avant cette date !

Je teste la console portable dans le divan du salon. Pendant une vingtaine de minutes, je joue à Uncharted (décidément, ce jeu est partout : ici, ...). Le scénario débute dans les environs d'une sorte de temple au milieu de la jungle... J'escalade — à l'aide de l'écran tactile, s'il vous plaît ! — une des murailles du grand bâtiment, fais tomber un garde dans le ravin et récupère une mitrailleuse pour abattre les ennemis qui déboulent... Je ne suis pas très à l'aise avec les commandes et je me fais descendre à plusieurs reprises avant de gérer plus ou moins la situation... Anouchka, blottie contre moi, regarde l'écran avec attention et commente : "Attention de ne pas tomber en bas, parrain !", "C'est qui le Monsieur ?", "Hé ! Ils te tirent dessus... Pourquoi ?"

C'est à cet instant qu'Amy et Zapata débarquent chez Fred, qu'Anouchka court vers eux pour les accueillir et que j'arrête de jouer pour faire de même. De retour d'Amérique du Sud depuis presque un mois, ils passent actuellement une partie de ce qui leur reste de congés à parcourir la Belgique afin de faire "le tour des amis". C'est, je pense, la première fois qu'ils revoient Fred et sa famille depuis leur long voyage dans l'hémisphère austral. 

Les deux enfants sont très excités et foncent dans tous les sens. Anouchka veut que je la mette sur mes épaules, que je lui fasse faire l'avion ou que je joue avec elle à un jeu de société un peu ridicule qui consiste à cacher un loup en-dessous ou derrière des meubles. Donna lui demandera à plusieurs reprises d'arrêter de m'embêter... Pourtant, Anouchka ne m'ennuie pas le moins du monde, que du contraire !

Après le dîner (des lasagnes aux aubergines), nous jouons à quelques jeux de société : d'abord "Timeline", dont l'objectif est de placer des découvertes — l'Amérique, le vaccin, la planète Uranus, etc. — par ordre chronologique. Ce jeu est terriblement européocentré : ce dont il est question ici en premier lieu, c'est de la découverte du Monde par les Occidentaux ! Nous jouons ensuite une partie de Time's Up, un jeu que je ne présente plus. Je fais équipe avec Amy ; Donna fait équipe avec Zapata ; Fred ne joue pas (il donne son bain à Mado). Constat : j'aime particulièrement les deux premières manches durant lesquelles il faut deviner ou faire deviner des personnalités à l'aide de phrases ou d'un mot, mais je suis beaucoup plus réticent quant à la partie consacrées aux mimes — Au secours, je ne comprends rien !

Retour en train en fin d'après-midi, en compagnie d'Amy et Zapata. À Bruxelles, la STIB n'a toujours pas repris le travail. Je rentre donc chez moi à pied, non sans faire une petite escale de... euh... cinq heures environ à la Maison du Peuple de Saint-Gilles (pile sur mon chemin). Aucune de mes connaissances ne s'y trouve. Je passe donc ma soirée à écrire.

Laisser un commentaire