En ces temps de retrouvailles...

L'Épouvantail, toujours à la recherche d'un cerveau malgré sa très grande présence d'esprit, a sans doute oublié jusqu'à la date de cette réunion annuelle ; le Bucheron en fer blanc, toujours en quête d'un cœur, s'est probablement égaré en chemin ; quant au Lion peureux, il n'a certainement pas eu le courage de se déplacer sous la neige et dans le froid glacial de l'hiver... D'un autre côté, comment ces trois anciens compagnons de route auraient-ils pu venir à mon anniversaire puisqu'ils n'y étaient pas invités ? — Certes, la rencontre était improbable mais pas totalement impossible.
Amis, vous étiez très nombreux à cette soirée à la Porte Noire. S'il y a bien une chose qui ne change pas dans mes rapports avec l'espèce humaine, c'est bien ce rendez-vous-. Vous avez bravé le froid et la distance pour venir boire un verre à ma santé, comme chaque année depuis... très longtemps. Je vous en remercie du fond du cœur (même si, paraît-il, je n'en ai pas ou si peu !). Cette fête fait office de marqueur pour moi : un cycle d'un an qui me donne l'occasion de faire le bilan sur ce qui a changé et ce qui est resté identique. Cette année, deux disparitions sont à signaler et quelques nouvelles têtes sont apparues, mais si peu ! — Ha ! Il est loin ce temps héroïque de l'université où les nouvelles amitiés fulgurantes constituaient la norme !
Vous qui n'avez pas pu vous libérer, vous aviez — j'en suis sûr — une très bonne raison de ne pas venir (maladie, progéniture[s] à garder, autre anniversaire, pièce de théâtre, chats à nourrir/lancer, attaque de Zéta-Réticuliens, adhésion à une secte d'adorateurs d'Asmodée, voire tout simplement quelque chose d'autre chose à foutre que de passer votre samedi soir en ma compagnie) et je ne vous en veux pas. — Quant à vous, camarades de la jeune génération (je parle désormais comme un vieux croûton), qui êtes venus alors que je ne vous avais pas invités, je ne vous en veux pas non plus (et merci pour les bières !).

Enfin, au cas où vous en douteriez encore, l'idée de m'offrir une boule de bowling comme cadeau collectif (avec qui plus est l'aval de Guy le Démolisseur) est merveilleuse. Elle m'oblige à prendre contact avec ce milieu et — qui sait ? — à peut-être enfin m'inscrire à des cours dignes de ce nom. Si la décision avait dû germer, seule, dans mon cerveau froussard et récalcitrant à tout changement, pendant combien de temps encore aurais-je postposé le rendez-vous ?

Merci, merci, merci !
Je vous aime ! (Mais gardez vos distances tout de même.)

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