Rencontre civilisée. — À la sortie du train en gare de Namur, l'homme derrière moi me pousse pour la troisième fois. Je me retourne : « Pouvez-vous arrêter de me pousser, s'il vous plaît, Monsieur ?
— C'est une question de civilisation, y a des gens qui descendent, bordel ! répond-il, hargneux.
— Qu'est-ce que la civilisation vient faire dans cette histoire ?
— T'es pas le seul à descendre, connard, fils de pute, trou du cul ! T'arrêtes de me faire chier, sinon je te fous mon poing dans la gueule, enculé ! »
Tout s'explique : il parlait de cette « civilisation »-là.
Jeu de mots. — « J'ai un nouveau jeu de mots, m'annonce fièrement Gaëlle sur le chemin de la gare, et cette fois-ci, c'est moi qui l'ai trouvé ! Le voici : "Pour vous débarrasser de la viande de cheval, allez à selle !"
— Ha oui, "selle" comme "selle de cheval"...
— Oui, mais "selle", ça veut aussi dire autre chose !
— Sans blague ?
— Oui, c'est ça le jeu de mots ! On peut le comprendre de deux manières différentes ! »
Réflexions enfantines. — La brasserie « Le Flandre », en face de la gare de Namur, est en passe de devenir, pour ma fille et moi, l'escale habituelle du vendredi après-midi avant de reprendre le train. Assise en face de moi, Gaëlle me raconte, pince-sans-rire : « À l'école, certains enfants ne veulent pas devenir mes amis. Ils me repoussent. Je pense que c'est parce que je suis trop intelligente et que j'ai des idées très différentes d'eux. » À la table d'à côté, une fille un peu plus âgée (celle que je mentionne déjà ici) s'indigne auprès de sa maman car le serveur a oublié sa commande de chips. « Je suis habituée : on m'oublie tout le temps, constate-t-elle. En fait, je n'existe pas, c'est pour ça ! » — Une demi-heure plus tard, elles ont lié connaissance et s'échangent des trucs et astuces pour Nintendo 3DS. En voilà deux qui se sont trouvées !
Mélancolie. — L'écoute de Gravenhurst (voir ici, ici et là) se prête particulièrement bien à l'humeur mélancolique qui me submerge sans raison ce vendredi soir. Cette version acoustique de la chanson « The Prize » a été vue à ce jour 2530 fois sur Youtube et la version live hantée de « The Foundry » (ci-dessous) quarante-neuf fois seulement. — L'éclat de ce groupe est inversement proportionnel à son audience (et ça ne m'étonne même pas).
« And you won't know when evil comes.
Evil looks just like anyone.
And I blame, I blame, I blame anyone but me! »
Evil looks just like anyone.
And I blame, I blame, I blame anyone but me! »