Gaëlle : À la carte !
Moi : Au 1307 !
Dora : À la carte, oui, bravo ! Dis avec moi : "Carte ! Carte !"
Gaëlle : Carte ! Carte !
Moi : Gnagnagna...
Dora : Allez, encore ! Carte ! Carte !
Gaëlle : Carte !
La Carte : J'suis la carte, j'suis la carte, j'suis la carte, j'suis la carte...
Moi : Au secours !
Babouche : Au secours !
Dora : Mince ! Babouche est tombé sur un caillou et le dragon va le manger !
Moi : Tant mieux !
Gaëlle : Vite, Babouche, relève-toi !
Dora : Vite, aide Babouche à se relever !
Moi : Allez, mange-le !
Dora : Ouf ! Grâce à ton aide, Babouche a pu nous rejoindre !
Moi : Et merde !
Dora : Peux-tu aider the unicorn à nous protéger du dragon ?
Moi : Non.
Dora : Allez, tape au sol. Tape pour créer un bouclier de protection !
Moi : Fiche-moi la paix ! J'en ai rien à battre de ton dragon mal dessiné...
Dora : Bien joué ! Grâce à toi, le dragon n'a pas pu nous atteindre !
Moi : Ha ! Dommage...
Dora : Oh ! Une bifurcation ! Quel chemin doit-on prendre ?
(À gauche, un joli château ; à droite, une forêt maléfique.)
Moi : Celui de droite ! Celui de droite !
Gaëlle : Celui de droite ! (Haha ! Elle est tombée dans le panneau !)
Dora : Celui de gauche, bravo !
Dora : Chipeur est là ! Il vient nous chiper quelque chose !
Moi : Et alors ? Il ne ramasse jamais que des miettes, le pauvre !
Dora : Allez, tous ensemble, crions : "Chipeur, arrête de chiper !".
Gaëlle : Chipeur, arrête de chiper ! Chipeur, arrête de chiper !
Moi : La propriété, c'est le vol !
À la fin de Dora l'Exploratrice, une voix off annonce : "Tout de suite, un épisode de Go Diego !". Ha non, non, non ! J'angoisse rien qu'à l'idée de devoir subir la litanie du sac à dos ("Sac à dos, sac à dos ! Sac à dos, sac à dos ! C'est moi qui te suis à l'école, bourré de trucs et de bricoles... Tout ce qu'il te faut pour la journée, dans mon ventre c'est rangé !") ainsi que ces longues séquences où il faut sauver un bébé animal un peu couillon piégé par la nature sauvage...
Moi : Gaëlle, ça te dit que je joue à Spelunky ?
Gaëlle : Oh, oui, oui, Spelunky ! Et moi je te regarde jouer ! (Ouf !)
Gaëlle : Oh, papa, tu es encore mort !
Moi : Oui, je n'ai plus l'habitude de jouer... Et ce n'est pas mon clavier...
Gaëlle : Fais attention, tu t'es encore fait avoir par les fléchettes !
Moi : Attends, tu sais quoi ? Je vais te montrer un autre jeu ! Un jeu auquel papa jouait quand il était... euh... gamin...
Les réflexes, les commandes, les chemins à emprunter me reviennent en mémoire avec une facilité déconcertante. Pourtant, cela fait au bas mot quinze ans que je n'ai plus joué à cette vieillerie : Prince of Persia de Jordan Mechner (1990), démarré sur le PC de mon père depuis l'émulateur DOSBox... Je me rappelle directement de l'endroit où se trouve la première super-potion de vie dans le second niveau, des sauts à réaliser en vitesse pour passer une grille en train de se refermer dans le troisième, du "truc" du miroir dans le quatrième, du gros plein de soupe à battre dans le sixième, de la chute vertigineuse dans le septième, etc. Dans le huitième niveau, je montre à une Gaëlle amusée l'épisode de la petite souris, envoyée par la princesse pour nous ouvrir une porte... Ma fille adore... Elle découvre ce jeu, mais de manière passive. C'est un peu bizarre... Elle préfère me regarder jouer que de prendre les commandes. Elle est sans doute un peu trop jeune... Je ne m'en plains pas : ce retour dans le passé me fait un bien fou, même si je me rends compte que la démarche est empreinte de nostalgie : le père montrant à sa fille – très bon public, pour le moment – les premiers jeux de son enfance, vingt ans plus tard.
Avant de ramener Gaëlle chez sa maman, j'ai également l'occasion de lui montrer brièvement Another World, un des plus grands jeux de tous les temps (1991), développé par un seul homme, Éric Chahi. Dans la voiture, Gaëlle, apparemment marquée, posera de nombreuses questions à ce sujet : "Pourquoi le monsieur se retrouve dans un autre monde après un orage ?", "Pourquoi les gens, ils tuent la bête mais emprisonnent l'homme dans une cage ?", "Qu'est-ce qui se passerait si on restait dans la cage, sans bouger ?"...
Aujourd’hui, grande réunion de "toute l’équipe" : Andrew (que je n’avais plus vu depuis longtemps) nous rejoint, suivi de Walter, puis de Léandra. Hier après-midi, Emily, Léandra et Walter sont partis faire un tour à Lille. Et le soir, ils sont allés manger avec Andrew dans un restaurant italien du côté de l’Altitude Cent. Paraîtrait qu’ils ont parlé de cul et de hardcore durant plus d’une heure, choquant les serveuses qui passaient par là. Quand je ne suis pas présents, mes amis se lâchent (verbalement du moins).
Il est 23 heures lorsque je rentre chez moi. Pas envie d'écrire ce soir. Pas grave : les trajets en train sont faits pour ça. En plus, demain, je vais pouvoir me reposer car c'est Léandra qui est censée écrire à ma place (mais que va-t-elle bien pouvoir raconter ?).