Auto-analyse

Lundi 14 novembre, Léandra Courbet, guest star occasionnelle de ce blog, rédigeait "ma" journée à ma place. Pour être honnête, elle n'a pas réellement publié ce texte ce lundi 14 novembre mais dans la nuit de mercredi à jeudi. C'est comme ça que ça fonctionne ici : le concept est d'écrire un article (au moins) par jour mais nullement d'écrire l'article du jour le jour même (j'espère que je suis clair). La nuance est de taille... Bon, d'accord, Léandra aurait pu faire un effort, vu qu'elle était en congé, tout ça, et qu'en plus elle ne tient plus aucun blog pour l'instant (du moins pour ce que j'en sais). Mais on ne peut pas trop lui en demander, à notre Léandra nationale : depuis quelques semaines, elle n'a plus une minute à elle, entre les cours d'impro, les rendez-vous avec un ami ou un ex-futur-ex-futur amoureux, et enfin son boulot où elle remplace toute une équipe... 

Donc Léandra poste son article ce jeudi vers minuit et demi et me réveille brièvement en m'envoyant un sms pour me le signaler. Quelle idée aussi de déjà dormir alors qu'il n'est même pas une heure du matin (je deviens vieux) ! Ce matin, sans doute un peu inquiète par ce qu'elle avait elle-même raconté à mon encontre dans son post, elle m'a demandé si je n'étais pas fâché : paraît-il qu'elle aurait p'têt' ben sous-entendu quelque part que je serais-t-y pas un p'tit peu alcoolique sur les bords que ça ne l'étonnerait même pas, pardi ! Je l'ai tout de suite rassurée : je ne suis pas du tout fâché. Pourquoi le serais-je ? Ce qu'elle a écrit sur moi est en fait assez proche de l'idée que je me faisais de ce qu'elle écrirait sur moi (j'espère que je reste clair).

Par contre, Léandra pose un certain nombre de questions qui nécessitent une réponse de ma part et aligne un certain nombre de commentaires qui demandent une explication supplémentaire. Vu que je n'ai pas envie de mentionner ici mon boulot constitué de deux longues réunions qui m'ont donné un terrible mal de crâne, j'ai décidé de reprendre ci-dessous une série d'idées abordées par Léandra, celles qui me concernent directement, et de les commenter du mieux que je peux...

Léandra : contrairement au Blog du Noctambule, le présent blog (Hamilton's Diary donc) est on ne peut plus classique : il "tire son originalité de sa rigueur plus que de sa structure".

C'est totalement vrai, mais je n'arrive pas à savoir si je dois prendre cette remarque comme un compliment ou comme une critique (je suppose que c'est un peu les deux à la fois). Léandra aime les blogs originaux, ceux qui possèdent une ligne et une charte éditoriales claires et intelligentes. Pour ce blog-ci, véritable fourre-tout sans queue ni tête, on attendra encore longtemps une quelconque ligne éditoriale... Cependant, ma (pseudo-)régularité l'impressionne parfois un tantinet, je pense.
Léandra : "Mon Dieu, comment Hamilton arrive-t-il à brasser autant d'idées différentes tous les jours ? [...] Des fois, je me demande même s'il pense réellement aux trucs qu'il évoque dans son journal, ou s'il se force à y penser pour avoir quelque chose à écrire."
C'est une excellente réflexion et il est à mon avis assez facile pour un lecteur régulier de faire le tri entre les articles qui ont été écrits de manière un chouïa forcée (parce que je n'avais rien d'autre à raconter de ma foutue journée à la con) et ceux qui ont été écrits parce que, au contraire, j'y ai beaucoup réfléchi. Les seconds me semblent en tout cas, lorsque je les relis, beaucoup moins confus.
Exemples d'articles "forcés" :  
- "Discussions rêvées" : je n'avais vraiment pas grand chose à raconter ce jour-là. Rien de spécial au boulot... Seul le soir... À part un bref coup de fil (réel) de Léandra, il fallait que je comble le vide de ma vie par des discussions qui n'ont jamais eu lieu.
- "Reprise du travail : fragments" : c'était un lundi, je reprenais le travail après deux semaines de convalescence, j'étais fatigué... J'ai dû faire des efforts de mise en forme pour ne pas laisser transparaître le fait que je n'avais strictement rien à dire.
- "Auto-analyse" : je ne sais pas quoi écrire aujourd'hui alors j'écris un texte contenant plusieurs paragraphes qui traitent du fait que quand je ne sais pas quoi écrire, je rédige de manière forcée.

Exemples d'articles "motivés" :
- "Tintin de Spielberg ou l'art de transformer l'or en plomb" : j'étais tellement remonté contre ce film en sortant du cinéma que je l'ai ressassé deux jours durant. L'article coulait donc de source.
- "Considérations sur le nombril et sur Wittgenstein" : dans cet article, je mentionne une visite à l'hôpital et, assez curieusement, lorsque j'écris sur l'hôpital, je suis très motivé, chaque visite contenant d'énormes potentialités comiques (chirurgien fou, personnel aphone, client bizarre, etc.). De même, tout ce que je raconte sur Wittgenstein traduit un réel intérêt et non pas un prétexte pour remplir ce blog. 
"Des fois, je me dis que c'est trop, que les lecteurs ne suivront pas (mais Hamilton semble s'en foutre 'royalement' – moi je ne pourrais pas)."

En effet, je m'en fous royalement (ou presque). On ne sera jamais d'accord, Léandra et moi, à ce sujet. 
Ce sont presque deux visions antagonistes qui s'affrontent. Si Léandra écrit, c'est pour être lue. C'est une maniaque des statistiques : elle veut savoir si on la lit, qui la lit et surtout si certaines personnes "élues" la lisent. Quand elle écrit quelque chose, elle espère (c'est vraiment le mot) que la (ou plus rarement les) personne(s) à qui son texte est destiné vont le lire et se manifester. Léandra n'aime pas quand un blog n'est pas assez connu (et elle utilisera tous les canaux possibles pour le faire connaître, justement) ou quand personne ne poste de commentaires. 

De mon côté, c'est l'inverse : je ne veux pas spécialement savoir si on me lit, même si je sais qu'on me lit (si j'écris des articles sur mes statistiques, c'est que ça m'intéresse quand même un tout petit peu, hein, faut pas croire...), je n'espère pas que les textes que je poste soient lus par ceux qui devraient les lire et je ne fais strictement rien pour faire connaître ce blog. Au contraire : j'attends, patiemment. Je me dis que si ce blog est lu par quelqu'un, hé bien c'est qu'il devait être lu par quelqu'un... Encore du fatalisme débile, oui... 


"Des fois, j'ai honte à le dire mais… je saute des paragraphes, à la recherche de petites infos croustillantes sur mes amis ou, encore mieux, sur moi-même (...)"
Et voilà ! Non seulement Léandra écrit pour être lue mais en plus, elle ne lit que ce qui concerne son petit monde... Tsss... Solipsiste ! (Est-ce un compliment ?)  

"C'est pas une bonne chose, je trouve, qu'il ait tendance à picoler. (...)"

Non, en effet. 

* * *


Léandra est malade. Elle devait aller manger des frites avec Romain ce soir mais est trop fatiguée pour sortir. Alors elle annule le rendez-vous et me propose de passer chez elle. Avant que je n'arrive, apprendrai-je plus tard, elle a même envisagé de m'envoyer en mission à la Porte de Hal pour ramener des frites. Je suis un véritable chevalier servant ! Réminiscences de Warcraft : "Yes ?", "My Lord ?", "Yes, My Lord !"... 

Chez Léandra, la conversation est plus ou moins équilibrée... Comprendre : nous parlons chacun à notre tour de problèmes qui nous préoccupent... Elle : Jonas. Moi : un projet (ridicule voire un rien mégalo) pour le présent blog qui me tient à cœur et pour lequel je me pose une série de questions (tout aussi ridicules).

Léandra aimerait continuer à regarder Star Wars ce week-end. Car oui, elle a regardé (pour la première fois de sa vie) l'épisode IV de cette saga avec Jonas et aimerait continuer avec l'épisode V. Ha ! L'Empire contre-attaque ! Le plus bel épisode de la série... ou le moins mauvais, tout dépend du point de vue. J'ai subitement envie de les revoir, tiens. Quant à Léandra, je suppose qu'elle n'a a priori strictement rien à cirer de Star Wars. Sauf que dans ce cas précis, elle regarderait le film avec Jonas et ça changerait tout. La situation aurait pu être bien pire, si ledit Jonas avait été fan de Chuck Norris ou de philatélie ou que sais-je encore ?

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