Anti-assertivité

« Tu devrais te renseigner sur l'assertivité », m'avait conseillé Mary, il y a trois semaines, après cette soirée durant laquelle j'étais, comme souvent, incapable d'exprimer mon point de vue de façon calme et posée. Le terme, apparemment à la mode dans les écoles de management et de gestion du personnel, désigne la capacité d'un individu de donner son avis et de défendre son point de vue sans être ni passif, ni agressif, ni manipulateur ; d'affirmer quelque chose auquel il croit en évitant à tout prix d'entrer dans un rapport de soumission ou, à l'inverse, de domination/manipulation. Il s'agit, somme toute, de dire que l'on n'est pas d'accord, mais en adoptant une attitude particulière, qui n'empiète pas sur ce que développe l'autre interlocuteur. — À l'oral, si l'on se base sur cette définition, je suis ce que l'on pourrait appeler un « anti-assertif » de première catégorie : je suis incapable d'amener la contradiction sans m'exciter, sans hausser la voix ou bien, au contraire, sans me couper de toute forme de dialogue en me retirant, parfois même physiquement, du champ de bataille (un renoncement que l'on pourrait considérer comme la partie « soumission » du concept). — J'ai toujours eu le plus grand mal avec la communication verbale. Quant à l'argumentation en temps réel, n'en parlons même pas ! Très souvent, je me dis que telle ou telle personne n'a pas un bon raisonnement, qu'elle est partiale dans ce qu'elle énonce, mais je suis bien incapable de mettre des mots sur ce que j'observe... et encore moins de contre-argumenter ! Alors, tristement, au mieux je me tais et continue à observer la scène ; au pire j'ouvre la bouche et je passe définitivement pour un idiot.

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