Fungi

Ma fille déclare soudainement : « Quand on dit : "Il ne faut jamais dire jamais", en fait c'est faux car on le dit deux fois. » Je lui réponds qu'il faudrait privilégier l'expression : « Il faut toujours dire toujours » qui, elle au moins, est logiquement vraie.

Ce dimanche est plus morne que le plus morne des dimanches de novembre, parce que nous ne sommes pas en novembre mais en mai. Assez curieusement, pour passer le temps alors qu'il pleut dehors, ma mère propose à Gaëlle de regarder le film Amadeus (ma maman propose donc aussi cette occupation aux enfants de la seconde génération). — Miloš Forman prend de nombreuses libertés par rapport à la biographie de Mozart mais il met en avant un trait intéressant de sa personnalité, qu'il n'est pas le premier à souligner : son côté enfantin. Dans Le monde comme volonté et représentation (tome II, livre III, chapitre 31), Schopenhauer cite à ce sujet une courte phrase du biographe allemand Friedrich Schlichtegroll, contemporain du compositeur : « Dans son art, il est devenu très tôt un homme, mais dans tout le reste, il est toujours resté un enfant », tout en ajoutant son point de vue personnel sur la question : « La raison première pour laquelle chaque génie est un grand enfant, c'est qu'il regarde le monde comme une chose étrangère, comme un spectacle, et donc avec un intérêt purement objectif. Ainsi, pas plus que l'enfant, il n'a cet esprit de sérieux, cette sécheresse qui caractérise les gens ordinaires, lesquels, incapables d'aucun intérêt autre que subjectif, ne voient toujours dans les choses que des motifs pour leur action. » — Si l'on suit cet exposé, pour être génial, il faut être adulte très tôt ou bien enfant très tard : deux comportements qui se rejoignent très facilement.

Dans la taxinomie moderne, à côté des règnes végétal et animal, on retrouve entre autres celui des Fungi. Le lobby des pizzaïolos a encore frappé !

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