"Les schizophrènes ont-ils deux brosses à dents ?"

La Palme d'or de la recheche Google pour le mois de janvier 2012 revient à cet(te) internaute de Paris qui, le 29 janvier, est tombé sur mon blog (et en est vite ressorti) en tapant la phrase-clé suivante : "Les schizophrènes ont-ils deux brosses à dents ?"  Curieusement, cette recherche l'a amené sur la première partie de mon périple à Disneyland® Paris, ce qui n'a pas dû beaucoup l'aider j'en suis le premier désolé !
Chose rare : ce visiteur a réussi à me faire rire tout seul devant mon écran, non seulement parce que je trouve hilarant le fait qu'on puisse passer son temps à effectuer une recherche pareille — Léandra me dirait : "Ça arrive plus souvent que tu ne le crois de faire des recherches bizarres sur le Web !" —, mais aussi parce que la question possède un semblant de sens. La requête est en effet légèrement surréaliste mais j'arrive encore, à la limite, à comprendre le raisonnement qui se cache derrière, à savoir une question comme : lorsqu'on est atteint d'un dédoublement de la personnalité (terme plus adéquat que "schizophrénie"), possède-t-on en double ses objets personnels ? Une brosse à dents pour la personnalité A et une autre pour la personnalité B ? Un ensemble de slips pour A et un autre pour B ? Etc. (Je pourrais faire plus graveleux, mais non : ce blog est un blog res-pec-ta-ble, oui Madame, oui Monsieur !
J'en viens à imaginer deux amis discutant lors d'une soirée arrosée :
— Mais si, c'est évident : un schizophrène a toujours deux brosses à dents !
— Mais naaan, tu me fais marcher, là !
— Attends, réfléchis une seconde : vu qu'il a deux personnalités, tu crois qu'il va tout le temps se laver les dents avec la même brosse ?
— Il a deux personnalités, mais il a le même corps, donc les mêmes dents !
— Oui, mais le sait-il lorsqu'il change de personnalité ?
 — Bon, OK... Je vais vérifier sur Internet.

Existe-t-il une réponse à cette question ? Dr Jekyll avait-il oui ou non la même brosse à dents que Mr Hyde ? Mr Hyde se lavait-il les dents ? J'ai beau chercher (un peu), le Net reste muet...

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Dans le train Bruxelles-Liège de 7h24 (en retard — mais dois-je encore le préciser ?), le contrôleur prend le micro vers le milieu du trajet et nous annonce d'une voix hésitante : "Mesdames et messieurs, comme vous avez pu le constater par vous-même, le chauffage ne fonctionne plus. Nous... euh... nous allons quand même continuer notre trajet jusqu'à la gare de Liège-Guillemins. Veuillez nous en excuser."

L'air conditionné dans un train est important mais c'est quand il est absent qu'on s'en rend compte. Il commence donc à faire froid dans le wagon. C'est tenable mais je m'imagine mal, en plein hiver, rester cinq heures dans un train sans système de chauffage. Loi de Murphy : c'est lorsqu'il fait le plus froid ou le plus chaud que le système d'air conditionné des trains tombe en panne.
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Boulot la matinée, train vers Namur l'après-midi, bière à la Brasserie "Le Flandre" en attendant que Gaëlle sorte de l'école, train vers chez mes parents, arrivée chez ces derniers, dans les hauteurs d'un village envahi par la neige... La routine quoi !

Gaëlle apprend le Stratego. Observer un petit enfant jouer à un jeu de stratégie est toujours très intéressant, tant cela permet de se rendre compte comment fonctionne un cerveau avant l'arrivée d'une certaine forme de logique. Constatations : Gaëlle élabore des stratégies qui ne tiennent absolument pas compte du futur du jeu ; elle ne comprend pas le principe de rareté des pièces ; elle ne sait pas optimiser un déplacement. C'est mignon... Je l'aide dans sa partie contre ma maman (qui la laisse gentiment gagner — tssss, pas bien !), mais je ne suis pas convaincu qu'elle ait compris pourquoi elle faisait tel ou tel déplacement.
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Léandra me téléphone dans la soirée. Elle ne va pas bien (c'est le moins qu'on puisse dire). Le nœud du problème, c'est Jonas, même si d'autres griefs viennent s'ajouter à la pile des problèmes, comme l'appartement mal situé et... la vie de manière générale. (Mes amis et moi-même pétons la forme pour l'instant, c'est génial !) 

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Pour endormir Gaëlle, je lui raconte une histoire de petite fille qui observe les étoiles une nuit d'été (l'histoire bateau par excellence). Soudain, une soucoupe volante descend vers elle. En sort un extraterrestre vert avec des antennes (toujours aussi bateau). L'extraterrestre crie des sons incompréhensibles ("Blip blip !", "blidiblidiblip !", bref ce genre de bruits — c'est bateau, oui, oui...).

(Gaëlle se marre.)

La petite fille ne comprend pas l'extraterrestre alors elle demande à une amie de venir l'aider. L'amie en question parle le langage extraterrestre (comment est-ce possible ? Ce n'est pas possible : c'est bateau, cette histoire). Désormais, lorsque l'extraterrestre fait "Blip blip !" — et c'est là que ça devient marrant —, Gaëlle dit comprendre le langage et anticipe l'histoire. "Blidiblidiblip blip blip" signifie : "Je veux retourner chez moi" et "Dibibilipiliblibli" veut dire : "Merci pour tout, amie humaine !"

J'ai donc trouvé un moyen de raconter une histoire sans la raconter : je compose une suite de bruits sans queue ni tête (comme "Blip blip", par exemple) et Gaëlle traduit, en donne une signification. C'est génial, c'est démoniaque même !

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