A show about nothing. — La quatrième saison de Seinfeld contient une très belle mise en abyme qui débute avec l'épisode « The Pitch » et continue ensuite selon la formule du comique de répétition : Jerry Seinfeld, le « héros » de la série (qui est déjà une mise en abyme à lui tout seul dans la mesure où il joue son propre personnage) est abordé dans un bar par des cadres de la NBC qui lui donnent l'opportunité de développer son propre show télévisé. Son ami George Costanza s'en mêle et, plus tard, lors d'une discussion avec Jerry au Monk's Café, développe un concept original : proposer un show qui ne raconte rien (a show about nothing), dans lequel les situations et les personnages seraient tirés de la vie de tous les jours. Autrement dit, George est en train de parler de créer une série qui ne raconte rien à l'intérieur d'une série qui elle-même ne raconte rien... Et George de défendre son idée en prenant justement pour exemple leur mésaventure au restaurant chinois, qui a déjà fait l'objet d'un épisode entier de la deuxième saison appelé « The Chinese Restaurant ». — C'est désormais certain : les scénaristes de cette sitcom n'étaient pas des manchots.
A blog about nothing. — Je fais soudain le lien : on pourrait dire de mon journal qu'il est lui aussi un blog « à propos de rien » dont l'auteur ne poursuit aucun objectif particulier, si ce n'est celui d'écrire un article par jour en respectant une certaine contrainte formelle. — Je voudrais, et j'y arrive sans doute parfois, que toutes ces pages ne soient qu'une simple description de ce qui me passe par la tête, de ce que j'observe, vis ou écoute, sans jugement, ni thèse, ni scénario préétabli : avec un concept pareil, mon blog risque paradoxalement de devenir, si ce n'est déjà le cas, un journal à propos de tout.
Question sur l'italique. — Si je termine une phrase par des caractères en italique, le point qui suit doit-il lui aussi être en italique ? Cette question a-t-elle un sens ? — La réponse la plus originale donnera droit à un ticket gratuit pour visiter les locaux bruxellois du journal.
Jardin clos. — Maison du Peuple, en soirée. Je viens à peine de publier l'article consacré à la journée de jeudi dernier (dans lequel je donne l'impression de me plaindre parce que je ne vois plus personne, mais en fait pas du tout, non, non, non, pom, pom, pom, la, la, la) que je reçois un coup de fil d'Andrew. Il revient d'une excursion au parc Pairi Daiza où, en compagnie de Léandra et de Nanash, il a pu resserrer les liens avec ses « frères les animaux ». Fatiguée, Léandra est rentrée tout de suite chez elle et Andrew me rejoint donc seul pour quatre tournées de Chouffe. Peut-être le dernier verre était-il celui de trop ? Il sera obligé de prendre un taxi pour rejoindre ses pénates. Quant à moi, il faudra que je me précipite dans les escaliers de la station de prémétro du Parvis pour attraper l'un des derniers trams de ce début de nuit.