Archives mensuelles : mai 2011

Slowdown

Définitivement malade. Peut-être est-ce un coup du concombre tueur ? Conclusion du docteur : une gastro-entérite mais peut-être même une appendicite. Mon ventre fait le même bruit que le "Slowdown", ce son d'origine inconnue de très basse fréquence en provenance de l'Océan pacifique... Ils sont intéressants, ces sons (il y a aussi le fameux "Bloop", "Julia" et, sur Terre, le "Hum"). Si Callys Régens était là, sans doute parlerait-il d'engins militaires  top-secrets hérités d'une quelconque technologie extraterrestre. 
Si les symptômes continuent, je dois retourner chez le médecin vendredi soir. Pfff... Je ne peux rien faire, même pas tenir debout très longtemps. Du coup, je (re)regarde The Wire. Cette série est géniale. Faudrait que j'en fasse un article un jour...

Qu'est-ce que l'honnêteté ? (2e partie)

Je lis des citations sur l'honnêteté et j'en trouve plein qui me correspondent mais qui critiquent ouvertement ma façon d'être, du genre : "La vie d'un honnête homme est quelque chose de très plat. Que lui reste-t-il, puisqu'il s'est retranché le désir de plaire ? Il aime sa femme, si l'on peut aimer une femme à qui l'on n'a pas à faire la cour" (Jules Renard). C'est moi tout craché (sauf que je n'ai pas de "femme" pour le moment) et ce n'est certes pas très flatteur. Autre extrait, des Fleurs du Mal cette fois-ci : "Maudit soit à jamais le rêveur inutile – Qui voulut le premier, dans sa stupidité, – S’éprenant d’un problème insoluble et stérile, – Aux choses de l’amour mêler l’honnêteté !". Baudelaire écrivait vachement bien mais je ne suis jamais d'accord avec lui. En fait, le vieux Lewis, lui, serait entièrement en phase avec ce genre de discours (faut encore que je lui téléphone, tiens : ce sera chose faire en début d'après-midi ; curieusement, il ne m'énerve pas, et il a vraiment l'air très seul)  : il a eu plein de femmes dans sa vie, a feint ses sentiments à moult reprises et n'a été que très rarement honnête avec elles. Mais ça fonctionne donc mieux comme ça apparemment : feindre que l'on a devant soi un être d'ex-cep-tion, oui-Mademoiselle-vous-avez-un-joli-sourire, pour avoir ses "faveurs". 
Je lis également ce texte de Chamfort, qui me correspond beaucoup plus (mais est-ce que ça doit me rassurer ?) : "Une âme fière et honnête, qui a connu les passions fortes, les fuit, les craint, dédaigne la galanterie ; comme l'âme qui a senti l'amitié, dédaigne les liaisons communes et les petits intérêts". Ah ! Voilà qui résume presque à la lettre ce que je pense (oui, je parle de moi tout le temps, car je suis honnête et je suis donc très chiant). Dernière citation (elle est de Chomsky) : "Le monde ne récompense pas l'honnêteté et l'indépendance, il récompense l'obéissance et la servilité". 
Je réfléchis beaucoup à ça et je me dis que l'idée que je me fais de l'honnêteté doit être influencée à la fois par mon éducation (ma mère est d'une honnêteté sans faille : je ne l'ai jamais vue mentir une seule fois ; mon père est d'une franchise déconcertante) et par mes lectures. Une certaine branche de la science-fiction exalte en effet l'honnêteté foncière des individus et un certain idéal "chevaleresque" : il suffit de lire Dune pour s'en convaincre, roman dans lequel la famille du "héros" place la loyauté, la justice, l'honnêteté et l'amitié au-dessus de toute autre valeur ; et où les fremens, le peuple du désert, sont droits dans leurs principes jusqu'à donner leur vie pour un lointain idéal. J'ai aussi beaucoup d'estime pour des humanistes comme George Orwell ou Bertrand Russell, qui placent l'honnêteté intellectuelle très haut dans leur système de valeur. À méditer donc. 
Au boulot, justement, vu que je fais de l'archivage et que ça ne demande pas une concentration élevée, j'écoute ce colloque sur Orwell, Russell et Chomsky. Les discussions volent très haut, mais pourquoi Jean Bricmont, dans le public, doit-il toujours ramener sa fraise ? Il a l'air un peu confus. Peu importe. Je me dis que je visionnerai un jour les autres vidéos sur Leibniz, Wittgenstein, etc. sans être certain de pouvoir tout assimiler du premier coup... Amusant : dans une intervention, Russell est comparé à un chevalier (au sens moral/intellectuel) et les concepts de probité, d'honnêteté et, surtout, de vérité s'entremêlent souvent. Je me sens moins seul. 
Aujourd'hui, je ne bouge pas de chez moi et je ne bois pas d'alcool. Une pensée pour Léandra qui accueille sa nouvelle colocataire, Zahra, sous la supervision d'Andrew, et qui part à Rome demain (je pense aux autres, parfois, oui, oui...). Une pensée aussi pour Emily, qui doit se reposer chez elle. 
J'ai de plus en plus à dire chaque jour dans ce journal. Je crois que j'ai pris un rythme de croisière. Je suis totalement crevé. Je suis peut-être malade en fait. Les murs tournent et je tremble. C'est certain : je suis malade.

Qu'est-ce que l'honnêteté ? (1ère partie)

Début de dimanche calme à (ré)écouter plein de musique. L'après-midi et la soirée se déroulent dans un rayon d'un kilomètre environ autour du Parvis de Saint-Gilles (vins sur la Place Van Meenen, pizza à la Place de Bethléem, dernier verre au Verschueren). Pour l'absence d'alcool ce week-end, on repassera. Pour le reste, la discussion de ce dimanche s'est cristallisée un moment sur Flippo, sur sa foncière honnêteté et sa franchise, concepts que je considère comme hautement importants : Flippo est un type en qui j'ai entièrement confiance (chose assez rare) et peu importe pour moi qu'il soit solitaire et rarement présent. C'est tout lui. Il fait ce qu'il veut. Léandra n'est pas de cet avis. Andrew n'est pas spécialement d'accord. Emily oui. Tout cela est en rapport avec la confiance, en fait : pour moi, l'honnêteté d'un individu est fondamentale dans la confiance que j'ai en lui. Léandra trouve que la générosité passe avant tout ça... On ne sera jamais d'accord. 

De retour chez moi, suite de la discussion (virtuelle) avec Andrew, toujours sur cette histoire d'honnêteté (mais sur plus que ça aussi). La discussion devient, pour reprendre les termes de ce dernier, "anthropologico-sociologico-philosophico-morale"  : ça parle de Mauss, de marinières, de dons et de contre-dons, d'actes gratuits (ou pas), de Robespierre, d'Igor (qui est totalement blasé de la vie et de l'univers, c'est pour ça qu'il se pend au plafond comme Dracula) et de Ryan. Et pendant ce temps, sans raison, j'écoute en boucle "Brother Sport" d'Animal Collective.

Paranoïa dans le prémétro bruxellois

Matinée tranquille à la mer avec mes parents et ma fille, qui continue à adorer son hélicoptère. Après, ça se corse ! Je me fais traiter de kidnappeur d'enfant sur un quai de tram. La chose mérite une explication : une dame se retrouve coincée sur un quai de métro à la Gare du Midi (à Bruxelles) alors que sa petite fille est déjà à l'intérieur du tram où je me trouve. Panique de la mère et de la fille. Gentiment, avec d'autres personnes du tram, je me propose pour descendre avec la petite à l'arrêt suivant (Porte de Hal) pour attendre la maman qui finira bien par arriver. Une dame restée dans le tram sonne l'alarme, gueule et parle au chauffeur. Elle sort du tram et hurle en me pointant du doigt : "c'est un inconnu et il est avec une petite fille. Ce n'est pas sa fille. C'est peut-être un pédophile !". Impossible de la calmer. Les autres passagers du tram la prennent clairement pour une folle mais bon : je suis retourné. Je pensais sincèrement faire la chose la plus logique pour que la mère retrouve au plus vite son enfant. Putain de société paranoïaque à la con. 
Après, je fais très fort : j'arrive à voir en une seule soirée Léandra, Frédéric Jr et, plus tard, Hamilton II. Soit mes "trois meilleurs amis", on va dire. La prochaine fois, faudra qu'ils soient tous les trois là en même temps. Fred Jr me parle un peu de BD. Hamilton, plus tard, aussi ! On a encore plein de trucs à se dire, en fait. Emily est de retour de France.  Sa cousine est incinérée. C'est la vie. Le Jazz Marathon, pour ma part, ce n'était qu'une excuse pour faire un happy hour au Monk. Tssss... Retour en Noctis bourré (le Noctis, pas moi). Et c'est quoi cette cigarette  sortie de nulle part ? C'est pour faire le malin en attendant le bus ou quoi ?

Ma vie dans les trains

L'après-midi, je prends le train Bruxelles-Namur pour récupérer ma fille, puis Namur-Bruxelles, puis Bruxelles-Blankenberge pour rejoindre mes parents (la galère, ces trajets). Ma fille adore l'hélicoptère miniature, c'est chouette ! Fin de soirée à (re)visionner The Wire sur mon lit de fortune.

Les enlèvements d'enfants, c'est pas marrant

Matinée en camionnette avec une collègue bibliothécaire pour aller chercher des livres à la Réserve centrale du Réseau public de lecture de la Communauté française (le bâtiment se trouve à Lobbes, au milieu d'un jardin, dans une petite rue en cul-de-sac). Après-midi à porter des caisses, soirée à ne rien faire du tout. 
Je tombe encore sur ce putain de spam à la con concernant "des enlèvements d'enfants (pour prendre leurs organes) par des Roumains circulant dans un BMW noire". Ouais, ouais, c'est ça. C'est toujours aussi sidérant de voir comme les gens postent tout et n'importe quoi sur le Web, y compris le plus gros des hoax. Je m'endors à une heure totalement indécente (avant minuit !). J'aurais pu rejoindre Andrew et Poulain Perspicace mais non. Lewis n'arrête pas de me téléphoner et ça m'énerve (je me sens coincé).

Histoire de péréquation

Matinée calme à trier des bouquins et des brochures en provenance d'un fonds d'archives sur lequel je travaille actuellement, le fonds de l'Association charbonnière de la Province de Liège (fonds très intéressant et très riche). La plupart des livres traités ce matin parlent de la CECA et de la politique énergétique de l'Europe dans les années 1960-1970, y compris du nucléaire, qui n'était pas encore le mastodonte qu'il est devenu aujourd'hui. Y a des titres qui donnent envie d'en savoir plus sur la vie et le monde, comme le très beau : "Rapport sur l'action de la Haute Autorité dans le domaine du contrôle de l'origine de la ferraille prise en péréquation par la Caisse de péréquation des ferrailles importées (C.P.F.I.) (Annexe spéciale au neuvième rapport général)" [sic]. Oufti ! 
Ce soir, j'ai revu Fany et Lytle. Plus tard nous avons été rejoints par la sympathique Clara. On a mangé dans un café/restaurant portugais près de l'arrêt de tram Germoir. Comme plat : de la "franceschina" (suis pas certain de l'orthographe). C'est très bon, un peu comme de la poutine ! J'ai payé le resto à Fany pour son anniversaire (en retard). Lytle m'a également rapporté mon hélicoptère miniature (son père gère un JouéClub en France), réplique au 1/80e de l'Eurocopter 155 de EADS. Il tourne, il monte, il descend, il avance... C'est magique !  Je me demande si Gaëlle appréciera. On est réellement arrivé à l'ère de la technologie de précision miniature en plastique très bon marché. Nous sommes partis vers 23h : l'infatigable Fany allait danser un tango (!), Clara l'a suivie et Lytle s'est précipité vers le tram.

Le remède miracle du Dr Oetker

En fait, ce journal, qui reprend tous les points marquants de mes journées, c'est vraiment de l'exhibitionnisme, non ? C'est sans doute pour ça que Léandra adore le concept : ça lui permet de savoir ce que pense/fait son "meyeurami" presque en direct, sans avoir à lui demander. Faut pas que j'en dise trop ici, sinon, je n'aurai plus rien à lui dire ce soir.  
Le soir, justement, on mange des petits toasts en apéro et des pizzas allemandes en plat principal. Léandra est un peu malade et n'a pas pu faire à manger. Ce n'est pas grave, je m'en fous. Ce n'est pas ça l'important. Je bois un peu d'alcool à cette soirée. Tssss. Pas grave non plus. Léandra se pose beaucoup de question par rapport à Jonas. Et de mon côté je me pose beaucoup de questions par rapport à... plein de sujets. Je pense que la discussion était, comme d'habitude avec Léandra, bien équilibrée au niveau du temps de parole (non, pourtant, ce n'était pas un débat politique). Retour chez moi vers minuit et, forcément, je ne dors pas tout de suite.

La Belle au bois dormant

J'ai décidé de ne pas aller
au badminton ce soir : Emily est repartie en France pour la semaine et je n'ai
vraiment pas envie d'entendre Lewis me déblatérer ses sentences
prétentieuses. Je me dis qu'un jour, je vais changer de club ou tout
simplement arrêter ce sport (j'ai envie de faire de l'Ultimate, sans
raison). 
Dans le train, entre deux sommeils, j'ai un peu repensé à cette
histoire de Charles-Henri et d'Annabelle. Je me suis dit (entre
autres) que pour créer une relation d'intimité avec quelqu'un, il faut
s'isoler avec la personne (c'est la logique même : même moi, je sais
cela). De la même manière, la meilleure façon de casser cette relation,
c'est d'empêcher l'isolement, par exemple en proposant constamment de
ramener en voiture ou en s'installant toujours à côté. Il est très fort,
Charles-Henri (gros soupir). J'avais raison depuis le début, même si Léandra me disait : "mais non, mais non" (même Léandra se trompe parfois).
Par
ailleurs, j'ai appris hier que le même Charles-Henri a organisé en
toute conscience une contre-soirée à celle de Fany. Tsss... Arrivé en gare de Liège, je me dis que j'ai vraiment raison de n'accorder ma confiance (absolue du moins) qu'au compte-gouttes.
 
J'ai
croisé sur le quai des bus à Liège ce matin une copine navetteuse, Amely, qui
travaille presque au même endroit que moi. Elle tousse. "C'est parce que
j'ai arrêté de fumer depuis une semaine", me dit-elle. Je réponds :
"Logique. Moi, j'ai arrêté de boire et depuis, j'ai des problèmes
d'estomac". Conclusion malsaine : l'alcool et le tabac, c'est bon pour la santé. Ayant
fait tomber mon ancien baladeur MP3 dans les toilettes ce week-end (on
ne se refait pas) et l'ayant vu agoniser sur une table et pousser
d'horribles petits "brrrz tic brrr" déchirants, et ne pouvant pas rester
plus de quatre heures sans musique dans les oreilles, je me suis décidé
à acheter un Philips GoGear Ariaz de 4 Go (j'ai failli prendre un
Archos pour aller en même temps sur le Web, mais ça aurait servi à quoi,
si ce n'est à copier mes amis qui ne peuvent s'empêcher de m'énerver en
regardant Facebook sur leur smart phone toutes les cinq minutes ?).  
Ce
soir, je ne fais rien (ou presque). Chose rare et précieuse. J'écoute Great Lake Swimmers
 : le clip fait un peu cucul-la-praline, mais je pense que c'est un peu
(voire totalement) fait exprès. C'est très beau mais le type fait penser
un peu à Richard, l'ancien compagnon de Léandra,
dessinateur de BD de son état. Ah, oui : pas un seul verre d'alcool aujourd'hui.

Contrevent

Mes parents se lèvent à 6 heures. Six heures ! Un dimanche ! À la mer ! Ils sont fous ! Je vais dormir dans la chambre de ma fille pour quelques heures. En fin de matinée, je vais faire un tour seul sur les dunes. Je fais un peu de course à pied à contre-vent le long de la mer. C'est fatigant mais ça fait un bien fou ! Ma tante et mon cousin sont arrivés pour "reprendre" ma grand-mère. Le midi, on va manger au restaurant de l'hôtel, où un chanteur flamand chante des chansons ringardes en pianotant sur un synthétiseur pourri. On dirait Helmut Lotti mais en pire. Frédéric Jr serait content ! Une sorte de vieux garçon danse de manière maniérée sur la piste. On dirait Pascal Sevran, dans ses gestes. Ce que j'aurai retenu de ce week-end, c'est que ma mère est de plus en plus stressée et mon père de plus en plus dogmatique. Sinon, c'était chouette, hein... 
La fin de la soirée se passe à la Maison du Peuple avec Andrew et Emily, dont la cousine vient de décéder (elle s'en va demain en TGV première classe, faute de place en seconde). Léandra n'est pas là, elle est avec Jonas. Puis on va manger à La Porteuse d'Eau (je ne mange pas). On a vraiment l'impression que le serveur ne nous aime pas. Ce n'est peut-être qu'une impression (ou pas). Une grande bouteille de Saison Dupont à deux et un Orval chez moi avant de dormir. Au total : un litre d'alcool seulement en une semaine. Tout est sous contrôle. Je suis fier de moi.