Implacable

Cette vieille note ferroviaire. — Retrouvée dans un carnet en date du 28 juin 2013, cette note (légèrement réécrite et complétée) : « Dans le train, un jeune homme et sa mère qui ont les attributs de la bourgeoisie. Le garçon doit donner une conférence à l'Université de Nancy. Il parle du Procès de Kafka : "Au départ, le livre montre des fonctionnaires minables. Ce n'est que plus tard que Joseph K. se rend compte du côté implacable du système judiciaire." Ensuite, ils parlent de Brazil de Terry Gilliam. Leur conversation est étrange : c'est comme comme s'il y avait un gros décalage entre la pensée et son expression. Ils récitent, comme lors d'une représentation théâtrale. Peut-être ont-ils ce genre de conversation tout le temps, mais j'ai la nette impression que non : s'ils parlent de cette manière-là, c'est parce qu'ils savent pertinemment bien qu'ils ont des auditeurs. »

Ce cauchemar récurrent.  — Ce cauchemar d’octobre revient me hanter parfois : je suis assis sur une chaise, ligoté au niveau du torse, entouré de personnes cagoulées, dans une pièce sombre (un archétype de séquestration). Je sais que Gaëlle est là, quelque part dans un coin. Je ne sais pas si elle est terrorisée ou non. Un des ravisseurs s’avance et m’oblige à glisser le pouce dans une petite machine en forme de cube (une réminiscence de Dune ?). La machine est composée d'un grand nombre de lames miniatures qui coupent mon doigt en des centaines de tranches très fines. Je n’ai pas mal : je sens simplement les lames découper mon ongle et pénétrer dans la chair. Lorsque je ressors mon pouce de la machine, il ne saigne pas mais est composé de lamelles rougeoyantes si fines qu'elles ressemblent aux pages d’un livre. Puis je comprends qu'ils veulent faire la même chose à Gaëlle, alors j'explose littéralement de rage, j'arrache les liens qui me retiennent et je les tue tous à l'aide de morceaux de verre tranchants sortis de je ne sais où... et je me réveille.

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