Ganondorf est mort. — Gaëlle et moi l'avons surpris tout en haut de sa tour, jouant sur de grandes orgues, tel le Fantôme de l'Opéra. Armés de la puissante lame forgée par Biggoron et de quarante flèches de lumière, nous l'avons terrassé sans aucune difficulté. — Mais voilà que la forteresse commence à s'effondrer et que nous sommes obligés de fuir à toutes jambes en empruntant un escalier en colimaçon démesurément long ! Au pied de l'édifice, la princesse Zelda est inquiète : que signifie ce bruit au milieu des décombres fumantes ? Diantre ! C'est Ganondorf qui revient d'entre les morts, recouvert de son ultime enveloppe diabolique et bestiale : celle du ténébreux Ganon ! Place au combat final, durant lequel il faudra toucher à de très nombreuses reprises la queue de la bête avant de lui porter un coup fatal sur la tête à l'aide de l'épée de légende, seule capable d'envoyer le noir seigneur dans les limbes du Royaume d'Hyrule ! (La toute fin du jeu révèle platement l'aboutissement de la quête initiatique de Link : il s'agissait tout simplement d'une histoire de queue.)
Casques Ferrari. — À la Maison du Peuple, avec Léandra et Andrew. Ce dernier me raconte s'être retrouvé par hasard chez Flippo. « Il m'a montré les nouveaux casques qu'il s'est achetés en complément de sa platine vinyle : des Ferrari à 200 euros.
— Des casques audio Ferrari ? Comme la marque de voiture ?
— Oui, oui, des Ferrari, comme la marque de voiture.
— Remarque, Yamaha fait bien des pianos !
— S'agit-il vraiment de la même marque, les instruments et les motos Yahama ?
— Oui, je pense bien !
— Après tout, Peugeot fabrique bien des poivriers... »
Cow-boy. — « Qu'attend-il réellement, ce cow-boy solitaire que tu as placé en image de couverture sur Facebook ?
— Je n'en suis pas certain, mais je pense qu'il attend une femme ! Il faudrait que je vérifie dans la bande dessinée...
— Mais toi, pourquoi est-ce que tu as mis cette image-là ?
— Eh bien ! La scène était particulièrement jolie, voilà tout ! »
(Aucun sens caché, aucun message secret.)
2419. — En 2019, après ma mort donc, peut-être des fanatiques chercheront-ils dans ce que j'ai écrit une profondeur qui n'existe que dans leur imagination débridée ? Et quatre cents ans plus tard, peut-être existera-t-il différentes exégèses traitant du présent journal ? Peut-être même certains acolytes seront-ils prêts à mourir pour que leur interprétation triomphe ?
« C'est l'évidence même : son apologie des tirets cadratins [H.D., 555:3,1-6] n'est ni plus ni moins qu'une apologie de la brèche : il est venu nous apporter la nouvelle épée ! Pourquoi nous parlerait-il aussi longuement de Zelda si ce n'était pour nous rappeler ce simple fait ?
— Absolument pas ! Léandra, qui l'aurait apparemment connu en personne, a précisé on ne peut plus clairement, dans sa biographie Hamilton, un ami parti trop tôt, que son amour de la ponctuation était à prendre au sens propre. Il trouvait les tirets cadratins très jolis, c'est tout ce qu'il faut savoir !
— Ri-di-cu-le ! D'ailleurs, il est évident que Léandra est un personnage inventé de toutes pièces et que la biographie dont tu parles est de la plume d'Hamilton lui-même ! »
(Poil au tréponème !)