Guérison. — Je suis en train de guérir. L'action combinée des antibiotiques et des banjos aura-t-elle fini par tuer dans l'œuf ce début d'angine d'origine bactérienne ? Hourrah ! Hourrah ! Gloire soit rendue à Sir Alexander Fleming pour sa découverte accidentelle (mais néanmoins extraordinaire) de la pénicilline, ainsi qu'à Pete Seeger, Earl Scruggs, Sonny Osborne et Barney McKenna (c'est ce dernier que l'on aperçoit dans la vidéo ci-dessous) ! Hourrah ! Hourrah !
« Dans la vie, on ne peut pas tout maîtriser ! » — Mais ne pas essayer de tout maîtriser, à tout le moins dans ces domaines qui m'intéressent ou me concernent de près, m'apparaît comme un terrible renoncement. Je peux renoncer à beaucoup de choses, mais certainement pas à cette satisfaisante tentative de maîtrise.
Être lu. — Donc, selon une pratique bien établie au sein de la blogosphère, je devrais promouvoir mon journal en mentionnant certains de mes articles sur les réseaux sociaux ou en commentant sans relâche blogs et forums spécialisés ? Je devrais faire très attention au référencement de mes textes et aussi à la manière dont ils sont rédigés (pas trop longs, avec les bons mots-clés et tout le tralala), de façon à ce qu'ils soient le plus souvent consultés ? Tout cela pour être lu par un maximum de personnes ? — Mais le sens de la manœuvre m'échappe complètement, aujourd'hui plus que jamais : à quoi cela sert-il, fondamentalement, d'être lu par un maximum de personnes ? (Pour tout dire, j'y vois plutôt une source potentielle d'ennuis et de complications.)
Gâcheur. — Il n'existe pas vraiment d'équivalent français pour le terme « spoiler » tel qu'il est utilisé dans le monde passionnant (hem) des résumés de films, de séries et de livres, si ce n'est peut-être « gâcheur »... Mieux vaut donc pour l'instant, je pense, garder l'anglicisme que tout le monde comprend : le spoiler est cet indice, ce commentaire qui dévoile tout ou partie d'une intrigue qu'il aurait été préférable de cacher, afin de ne pas gâcher l'émotion ou le plaisir lié à la découverte de ladite intrigue. — Je suis depuis longtemps passé maître dans l'art de spoiler (on va dire que le terme se conjugue). Je me le suis encore dit aujourd'hui en relisant mon texte d'hier qui signalait assez platement que le film Deliverance contenait une scène glauque de viol, scène que, peut-être, certains auraient voulu découvrir par eux-mêmes ? Je me souviens également avoir beaucoup déçu Yama, dans un de ces trains de retour vers Bruxelles, en lui révélant les détails de la superbe mort de Stringer Bell dans The Wire alors qu'elle n'était pas encore arrivée à ce passage. (Elle m'en a beaucoup voulu.) — Si je pratique si souvent le spoiler sans me soucier de gâcher la découverte d'une œuvre, c'est parce que je ne comprends pas en quoi cela gâche quoi que ce soit. Je trouve au contraire que tout connaître d'une histoire avant d'y accéder permet de mieux la savourer. C'est la raison pour laquelle je lis toujours les dernières pages d'un roman avant de le commencer (parfois, ça ne m'apprend strictement rien) et que je me documente fréquemment pour savoir exactement comment se termine un film ou une série. Par exemple, pour la sitcom Seinfeld dont j'ai vu les trois premiers épisodes, je sais déjà qu'à la fin de la neuvième saison, les quatre protagonistes vont se retrouver en prison. (Eh ben voilà que je recommence, tiens, c'est malin !)