Porte et rencontres

La rédaction de mon journal épouse les ondulations d'une sinusoïde. Je suis à nouveau au creux de la vague : pas envie d'écrire, pas envie de raconter quoi que ce soit... Les jours défilent, rien ne se passe et le retard est de plus en plus flagrant ! Je sais, je sais, je sais parfaitement que c'est complètement idiot ; que rien ne m'oblige à continuer de cette manière ; que l'écriture de ces pages sans queue ni tête ressemble de plus en plus à un long calvaire ! Mais que voulez-vous ? Si j'abandonne cela aussi, que me restera-t-il ? Absolument rien : j'aurai tout abandonné, absolument tout !
— Deux mots résument cette journée : porte et rencontres. —
Porte : le mystérieux « clang ! » que j'entends en verrouillant la porte de mon bureau, ce midi, m'inquiète au plus haut point. J'essaie immédiatement de tourner la clé dans l'autre sens... Impossible : la pêne est irrémédiablement bloquée dans la gâche (une sorte de penis captivus de la serrurerie). Appel en urgence du serrurier communal, mais celui-ci est en vacances et ne revient que demain. En attendant, c'est un apprenti qui débarque et qui avoue sa propre incompétence en matière de loquets : « Ha merde, c'est un vieux mécanisme ! », « Ça pue, ça... », puis contre toute attente : « Ha ! J'ai réussi à l'ouvrir ! », suivi d'un : « Je vais jouer au Lotto aujourd'hui, tiens ! » (Mais l'épisode de la serrure n'est pas terminé ! Demain, nous aurons droit au croustillant épisode du serrurier rexiste. — Patience !)
Rencontres : Mary les a invités à cette soirée « Cheese and Wine » et ils sont tous venus. Nous sommes donc treize personnes à partager l'espace de mon (relativement petit) appartement, à boire du vin, à manger de la soupe à l'oignon et du fromage, avant d'aller prendre un dernier verre au Bar du Matin, curieusement calme. Constat : les amis de Mary sont pour moi un enrichissement, un souffle d'air frais, une boule de bowling dans le jeu de quilles des rapports interpersonnels ! Si je veux évoluer, sur le plan des relations humaines j'entends (sur le plan purement individuel, ça va, merci), c'est dans cette direction-là — vers ces gens-là — que je dois marcher.

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