Badminton sans raquette

Tiens, qui voilà ! Mais quelle surprise ! Emily est installée à une table de la Maison du Peuple, avec le PC de son boulot, pour ne pas changer. Elle écrit ses vœux pour la nouvelle année. De mon côté, j'ai du travail : je dois rattraper le temps qui passe sur mon blog. C'est pas gagné...
Je cours après mon retard d'écriture en rédigeant un article prétentieux, égocentrique et autodestructeur sur l'intelligence et la dépression. En me relisant, je me dis que je devrais avoir honte de coucher pareilles idées sur le papier, tant c'est pédant : "Baudelaireuh, qui s'est laissé allé à la pensée aristocratiqueuh blablabla". Je n'aime pas Baudelaire et, par ailleurs, ce que j'écris à son endroit ne signifie pas grand chose. Marrant, cela dit : ce journal devient un lieu d'expression où je me critique moi-même. Strange Case of Dr Lionel and Mr Hamilton.
Emily me conduit en voiture jusqu'au badminton. Je croyais qu'elle me déposerait près de chez elle (soit à 500 mètres de la salle de sport) mais non : elle me dépose pile devant l'entrée du bâtiment. Merci Emily ! 
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"Tiens, qui voilà ! Mais quelle surprise !" : c'est à peu de choses près ce que me dit Hamilton III, le serveur de la buvette qui surplombe les six terrains de badminton, lorsqu'il me voit débarquer. Ça fait environ quatre mois que je n'y ai plus mis les pieds : en prévision de mon opération chirurgicale, j'avais en effet décidé d'arrêter le sport dès septembre, histoire de ne pas payer une cotisation complète pour des prunes.
Je regarde avec Hamilton III la salle en contrebas : très peu de joueurs sont présents. Sur une moitié de terrain, Toine et Mary me voient et mon font de grands signes de la main. Pendant ce temps, Hamilton III me parle de sa vie qui change : "C'est l'enfer, mec, ma compagne est enceinte !", puis plus tard : "Si personne n'est là dans une demi-heure, je ferme la buvette et rentre chez moi !" Pour être auprès d'elle ? Pas du tout : "Pour jouer à la Playstation tant que le mioche n'est pas encore sorti !"
Après deux cafés, je descends dire bonjour à mes amis badistes. Les voir jouer me donne furieusement envie de recommencer ce sport. Ce sera sans doute pour la semaine prochaine. Quelques joueurs me saluent quand je passe. Pas de Lewis en vue. Flopov arrive un peu après moi et pousse un "Ooooh !", surpris comme si elle avait vu un revenant (c'est un peu le cas, en fait). Je leur explique la situation : pourquoi j'ai été absent, etc. De son côté, Toine s'est foulé la cheville en septembre et a lui aussi dû arrêter le sport pendant quelques mois. 
Jean, professeur de mathématique à la retraite, le plus vieux joueur du club, est dans la salle : il ne peut plus faire de sport mais est venu faire un petit coucou pour le Nouvel An. Je suis content de le revoir. Pendant ce temps, sur le terrain, Mary rate un coup et lance, furieuse, un "Haaaaa, fuck, fais chier, putain !". Je ne peux m'empêcher de faire, tout sourire, cette remarque à Jean : "Rien n'a changé ici, comme tu peux t'en rendre compte par toi-même."

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Après le badminton, Mary, qui est en voiture, m'invite à boire un verre chez elle (elle habite à un kilomètre de chez moi). Elle a notamment de la Tripel Karmeliet dans son frigo.

Trois de ses colocataires sont présents quand nous arrivons : John (celui qui monte toujours dans sa chambre très tôt), Matt (celui que je n'avais encore jamais vu) et Sebastian (celui qui ne parle pas beaucoup, du moins de prime abord). Sont également présents, au tout début de la soirée, le frère de John et sa compagne.

Au cours de la soirée, Mary revient sur son obsession : me rhabiller. Il faut que je me rhabille. Elle propose de m'aider. Elle me bassinera avec ça jusqu'au moment où je lui dirai : "Oui, Mary, je vais suivre ton conseil, Mary". En outre, elle sait déjà ce qu'elle va m'offrir à mon anniversaire : un vêtement. Par pitié, qu'on ne me parle plus de vêtements !

Mary me reconduit en voiture vers 23h. Merci Mary ! Je suis fatigué, il faut vraiment que je dorme mais ne suis pas sûr du tout d'y arriver, à cause de cet horrible décalage causé par ma soirée de Nouvel An...

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