Archives annuelles : 2011
Déprime et intelligence
"Journal : le besoin de consigner toutes les réflexions amères, par l'étrange peur qu'on arriverait un jour à ne plus être triste..."(Cioran, Le crépuscule des pensées, 1940)
Après un début de journée passé en compagnie de mes parents et de ma fille dans un village de l'Entre-Sambre-et-Meuse, je suis de retour dans mon appartement bruxellois. Walter passe chez moi pour m'apporter un appareil à pierrade et raclette (demain, nous fêtons le Réveillon dans ma salle à manger, bigre !). Walter n'a presque plus de souffle, il est fiévreux : c'est, dit-il, une "rechute", neuf jours après [voir à la date du 21 décembre, dernier paragraphe] l'inoculation de six vaccins destinés à le protéger des éventuelles horribles infections qu'il pourrait attraper lorsqu'il sera au Congo dans moins d'un mois.
"Et si l'extrême intelligence créait une sensibilité exacerbée ? Et si elle pouvait aussi fragiliser et parfois faire souffrir ? Être surdoué est une richesse, mais c'est aussi une différence qui peut susciter un sentiment de décalage, une impression de ne jamais être vraiment à sa place. Comment savoir si on est surdoué ? Comment alors mieux réussir sa vie ? Comment aller au bout de ses ressources ?"
Les personnes intelligentes, dans la mesure où elles comprennent tout plus vite, mieux et de manière plus profonde (bah oui), se rendent compte que la vie n'est qu'une somme de tragédies et d'absurdités : une petite planète qui trace sa "route" dans le néant et le vide absolu ; aucun but à notre existence ; un concours de circonstances totalement abracadabrant qui fait que nous vivons et que nous nous en rendons (hélas ?) compte ; la douleur et la mort au bout du chemin ; bref : l'humanité, une merde de mouche dans le Cosmos... Alors, que faire, si ce n'est tomber dans la déprime ou, afin de ne pas y sombrer, dans des croyances ou des religions sans fondement ? Ou encore faire n'importe quoi, tiraillé entre son éducation structurante et des expériences de vie qui ne le sont pas.
Nous décidons d'aller manger une pizza à la pizzeria de la Place de Bethléem, à deux pas du Parvis. Walter, exténué par ses vaccins (dit-il), prend sa voiture pour aller jusque-là. Nous faisons le tour du quartier pendant un quart d'heure, tout ça pour... nous garer à 100 mètres du Parvis.
Je m'étais déjà rendu quelques fois dans cette pizzeria mais toujours en terrasse, en été ou au printemps, jamais à l'intérieur. À l'intérieur, c'est... euh... différent. Il n'y a pas de serveur, simplement un type qui arrive de temps en temps pour nous servir, mais nous voyons bien que c'est le cadet de ses soucis. Son problème, à lui, c'est de parler avec d'autres gars d'un truc qu'il montre du doigt sur l'écran de son ordinateur portable. "C'est une couverture, c'est clair", dira Walter. La pizza, par contre, est délicieuse.
Walter me parle d'un curieux épisode de Columbo, "Last Salute to the Commodore" (1976), un des seuls de la série au cours duquel Columbo n'est lui-même pas certain du coupable (un affront au canon "columbien"). En effet, contrairement à la plupart des épisodes, le coupable est révélé à la fin : un "whodunnit", comme on dit dans le jargon policier (un "truc" plus typique d'Agatha Christie que du lieutenant à l'imperméable) !
Walter (en forme tout compte fait, malgré ses vaccins) parle également du rapport entre l'existentialisme de Sartre et En attendant Godot de Beckett. Dans la mesure où je ne connais ces sujets que de manière très superficielle, je suis bien incapable de comprendre, ni même de répondre quelque chose de sensé.
Emily revient de ses vacances en Haute-Savoie : elle est quelque part entre l'aéroport de Zaventem et la Gare de Bruxelles-Midi. Elle doit nous rejoindre. Après avoir mangé notre pizza, nous allons à sa rencontre et la retrouvons dans une rue de Saint-Gilles, avec son sac à dos et sa valise à roulettes qui fait du bruit (roulouroulouroulourou sur les pavés). La rencontre se passe presque exactement en face de l'immeuble où vit de Léandra.
Nous terminons la soirée à l'Union. Emily et Walter remarqueront à plusieurs reprises que "c'est bien mieux qu'au Verschueren", "qu'il y a moins de poivrots", "qu'il y a plus d'étudiants". Normal : quand on est étudiant et qu'on est au Parvis, on va à l'Union (rien n'a changé en dix ans). N'empêche : je préfère le Verschueren, je persiste et signe, et je vous emmerde tous autant que vous êtes !
Planning
"Hamilton & le Temple du Conformisme"
La violoniste du Parvis de Saint-Gilles est-elle totalement dingue ? Combien d'argent Joshua Bell a-t-il récolté durant son expérience dans le métro de Washington ? Quels résultats Solomon Asch arrivera-t-il à tirer de son test de vision ? Asch est-il ophtalmologue ? Les humains ont-ils du caca dans les yeux ? Tout ça, vous le saurez dans le prochain épisode des aventures d'Hamilton, "Le Temple du Conformisme" !
Et puis, je reprends mon train dans l'autre sens, je passe ma soirée seul à la Maison du Peuple. Je ne parle à personne, si ce n'est aux serveurs pour leur demander à boire. Et puis je rentre chez moi. Tout ceci est terriblement passionnant.
Génies hors contexte
Revenons à la "violoniste du Parvis", lançant ses sons stridents à l'intérieur du café, sous le regard amusé, moqueur ou interloqué des clients. Déplaçons la dans un autre environnement. Par exemple, disons que c'est la nouvelle violoniste avant-gardiste du moment, qui vient de sortir un album chez le label ultra-indépendant Constellation Records. Rajoutons à cette situation hypothétique quelques critiques dithyrambiques par-ci, par-là, de la part des Inrockuptibles ou d'autres journaux branchouilles. À ce moment, il se trouvera toujours des personnes pour adorer la violoniste... Pourquoi ? Parce que si des critiques disent que c'est bien et que plein d'autres gens qui ont lu les mêmes critiques disent que c'est bien, ben c'est que c'est forcément bien, t'as rien compris à la vie, toâââ !
Ce texte n'a ni queue ni tête. Comment vais-je retomber sur mes pattes ? Aucune idée... Et puis, je m'en fous un peu. La thérapie, tout ça...
L'exemple de la violoniste du Parvis est imaginé (elle existe bel et bien mais n'a pas encore rejoint un label musical), mais des exemples bien réels existent. Prenons Queen : presque tout le monde trouve que c'est fantastique, Queen... Même des gens très bien comme Flippo ou FBsr ! Pourtant, Queen, c'est de la merde en barres. J'aurais presque envie de dire que c'est encore pire que U2. Et pourtant je déteste U2. Mais je m'égare...
Joshua Bell, c'est l'exemple inverse : c'est un virtuose du violon (qui le dit ? Bah, les gens !) mais il n'a pas été reconnu comme tel par le public du métro de Washington. Pourtant, il y a fort à parier que si le même public avait écouté le même concert dans une salle consacrée à la musique, en sachant qu'ils écoutaient un virtuose, beaucoup auraient sans doute été chamboulés. Peut-être certains auraient même fondu en larmes devant tant de beauté blablabla.
Et c'est là que Léandra me dit : "Oui, et alors ? C'est normal !"
Peut-être est-ce normal, mais ça me fiche les jetons. Ça me fiche les jetons de penser que nos comportements, nos goûts, nos pensées, nos perceptions du monde sont forgées par l'idée que se font les autres de ce monde. Si je suis à un repas d'amis composé de 9 personnes et que mes 8 amis soutiennent que Queen est le plus grand artiste de tous les temps, vais-je arriver m'opposer à l'écrasante majorité ?
(Calme-toi, Hamilton, tout doux... Ça va aller, ça va aller...)
C'est la question que s'est posée Solomon Asch dans les années 1950. À cette époque, Freddy Mercury n'était encore qu'un enfant et le monde de la musique était en paix. Mais je m'égare à nouveau...
Normalement, dans le cas ci-dessus, tout le monde devrait donner la réponse "C", c'est votre dernier mot ? Oui c'est mon dernier mot. Cependant, si tous les autres étudiants avant lui donnent une mauvaise réponse, il arrive que le sujet donne aussi la mauvaise réponse, pour rester en conformité avec le reste du groupe. Ainsi, sur 123 participants (uniquement des hommes dans l'expérience initiale), seul environ un quart n'a jamais donné une réponse fausse par conformisme ; les trois autres quarts l'ont fait au moins une fois (dont 5% qui se sont conformés à chaque fois !).
C'est à la fois effrayant et somme toute assez logique. Ça ne veut pas dire que les sujets sont stupides ou ont du caca dans les yeux ; ça montre simplement le poids de la pression sociale. Les mauvaises réponses du sujet peuvent être comprises de différentes manières : par la volonté de faire plaisir, d'être poli, de ne pas créer de dispute, de se faire apprécier des autres, de ne pas se poser en dissident ou même, tout simplement, par l'idée qu'il est plus rationnel, sur un jugement d'ordre purement visuel, de se conformer à un groupe plutôt qu'à sa propre perception (mais c'est une très mauvaise idée de penser une chose pareille, si on me demande mon avis).
Tout n'est pas perdu cependant : si une seule voix dans le groupe (autre que le sujet) donne la bonne réponse alors que tous les autres en donnent une autre, le sujet saute très souvent sur l'occasion pour répondre correctement (seuls 5 à 10% des sujets se conforment alors encore à la mauvaise réponse). C'est une des preuves que l'expression d'une dissidence, même très minoritaire, dans un groupe dont l'opinion est a priori unifiée peut susciter un rapide ralliement. On pourrait aller encore plus loin et se dire que le ralliement à la dissidence n'est somme toute qu'une forme de conformisme déguisé... Nous nous conformons toujours à un référentiel donné, quoi que nous fassions...
Pour terminer, comment ne pas penser au film 12 Angry Men de Sydney Lumet (1957), dans lequel douze jurés doivent décider à l'unanimité de la culpabilité d'un homme accusé de parricide (coupable, il est condamné à mort ; innocent, il est acquitté). Onze jurés le considèrent coupable. Un seul (le 8e juré, Mr Davis, joué magistralement par Henry Fonda dans la version de Lumet) a de sérieux doutes. Après de nombreuses argumentations (et reconstitutions !), les douze jurés finissent par voter l'acquittement.
Voilà, dans toute sa splendeur, le poids de la dissidence, celui qu'un être humain isolé peut avoir sur le monde qui l'entoure..
Mais ceci nous éloigne d'Orson Welles. Ou peut-être pas, tout compte fait.
6ACV11
- "Derrick" : personne (ou presque) ne croit Léandra quand elle annonce que je possède l'intégrale en DVD de la première saison de la série allemande Derrick. Romain : "Non mais sans rire ? C'est vrai ? T'as vraiment l'intégrale de Derrick ?". Oui, oui, c'est même Maïté qui me l'a offerte pour mon anniversaire, trois petits jours avant de me quitter (véridique !). Je n'ai jamais compris (ou n'ai jamais voulu comprendre) la raison de ce cadeau. Peut-être n'y en avait-il pas ? Peut-être n'était-ce qu'une plaisanterie d'une très grande ironie ? Voilà la preuve absolue que le hasard n'existe pas.
- "Columbo" : Walter, sans emploi pour l'instant, n'a pas grand chose à faire de ses journées. Récemment, il a donc regardé, pendant plusieurs jours, tous les épisodes du célèbre inspecteur, toutes époques confondues.
- "Performances" : Igor croit, a priori à tort, que Léandra se moque de lui. Igor est artiste : il organise des "performances", c'est-à-dire (si j'ai bien compris) des actes théâtraux dans lesquels il se met en scène (paraît qu'il s'est déjà suspendu au plafond). À 2 (deux) reprises, il regarde Léandra droit dans les yeux d'un air mi-sarcastique, mi-courroucé et lui dit quelque chose comme : "Mais allez, vas-y ! Arrête de marmonner, va jusqu'au bout de ce que tu voulais dire !". D'après Andrew, c'est normal : leur relation a toujours été "un peu" tendue.
- "Cadeaux" : plusieurs personnes ont apporté des cadeaux. Léandra, me voyant déposer trois cadeaux en bas du sapin, me lance :
— Quoi ? Tu as apporté des cadeaux tout compte fait ? T'avais dit que tu n'en amènerais pas !
— Haha ! Oui, mais c'était pour que tu n'en apportes pas pour moi !
— Ha ben je n'en ai pas apporté, du coup...
(Haaa, le don et le contre-don...)
D'Andrew (qui a par ailleurs offert un cadeau à tout le monde), je reçois un livre de Kazuo Ishiguro : Nocturnes, Cinq nouvelles de musique au crépuscule (je ne sais pas de quoi il est question mais le titre donne envie) ; de Walter, une double assiette creuse entièrement biodégradable. De mon côté, j'offre à Léandra deux livres dénichés aux librairies Tropismes (Galerie du roi, à Bruxelles) : un calendrier de jurons et un petit livre intitulé Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde d'Étienne Klein (physicien) et Jacques Perry-Salkow (pianiste de jazz et écrivain spécialisé dans les anagrammes – ça tombe bien), où l'on apprend (entre autres) que "Entreprise Monsanto" est l'anagramme de "Poison très rémanent" (woaw !) ; à Walter, une bouteille de Chimay Grande Réserve (Édition limitée 2010) ; à Andrew, une bouteille de Bush de Nuits (concrètement : une bière "Bush de Noël" murie 6 à 9 mois dans "des foudres de bois ayant contenu du Bourgogne de Nuits-Saint-Georges", puis refermentée en bouteille dans une chambre chaude – qui a dit que brasser de la bière était un exercice facile ?).
- "Blog et psychothérapie" : Romain parle de blogs. Actuellement, il n'écrit plus car il ne trouve pas le concept original qui lui permettrait de se lancer. Romain est (semble-t-il) comme Léandra : ce sont de vieux blogueurs, des vétérans qui refusent d'écrire sans avoir une idée précise quant à la forme que leur blog doit prendre, sans disposer d'une "charte éditoriale" bien établie. Il parle également de la tenue d'un blog comme d'une forme de psychothérapie. Je ne peux que lui donner raison. En tout cas, je considère mon propre journal comme une psychothérapie à part entière : j'écris tout ce qui me passe la tête, tout en essayant de structurer un minimum l'ensemble. Le but a été, est et sera toujours personnel : essayer de mieux me comprendre, même si le fait de savoir que je suis lu rajoute un certain piquant à l'expérience.
- "Noël 2012" : à table, Léandra imagine le prochain Noël : en décembre 2012, elle est toujours avec Jonas ; Walter s'est trouvé la personne de sa vie au Congo ; Andrew sort avec une Slave rencontrée via son travail d'agent secret à la solde de l'Occident ; Emily sort avec Lyric (m'enfin !) ; et moi aussi je suis avec quelqu'un (mouhahaha !). À un moment, nous avons émis l'hypothèse que la probabilité d'un seul suicide dans le courant de l'année prochaine était plus forte que cette situation "Tout le monde en couple" imaginée par Léandra. C'est toujours d'un joyeux, les discussions de la "dream team" sur l'avenir de la "dream team" !
- "Anus de dinde" : Romain provoque au bas mot 50% des rires de la soirée. Parmi les histoires amusantes qu'il a racontées, celle-ci : un jour, alors qu'il était en train de manger une dinde (ou un poulet ?), il tombe sur un morceau différent du reste, beaucoup plus sombre. Il le met en bouche et le trouve totalement répugnant, mais en même temps il a peur de passer pour un impoli en le recrachant. Il s'avérera qu'il a tout de même bien fait de le recracher car il s'apprêtait à manger l'anus de la volaille sans le savoir. D'après Andrew, certains raffolent de cette partie, au point de se la réserver ! Miam, miam, miam, it's delicious !
Il est passé une heure du matin lorsque Léandra et moi décidons de rentrer chez nous en taxi. Eugenia nous accompagne, car elle habite à quelques rues de chez moi. Comme souvent, je ne peux m'empêcher de faire la conversation avec le taximan, de parler de tout et de rien (la circulation, tout ça...). Je suis néanmoins très loin d'Andrew, qui arrive à discuter de sujets hautement philosophiques (l'athéisme, tout ça...) à des heures impossibles avec "ses" taximen.
Demain, je dois me lever vers 6h32. Je sens que ça ne va pas être facile.
Rosebud
Un roi sans couronne
(Futura)ma(thématique)
Le précédent paragraphe n'a aucun intérêt, si ce n'est celui de servir de mémoire à long terme.
En outre, elle déteste perdre. Quand elle perd, elle ne veut plus jouer. J'essaie de lui expliquer que pour augmenter son expérience, il faut qu'elle perde, que c'est un passage obligé, que ça fait partie de l'apprentissage... En vain, jusqu'à présent.
Vers la fin de l'épisode, la démonstration est rédigée par deux Harlem Globetrotters (parmi les meilleurs mathématiciens de l'Univers, hé oui !), en tout petit mais au complet (!), sur un tableau virtuel du professeur Fansworth. Et elle tient la route ! Cette série est une véritable série pour geeks, au sens premier du terme.
Le scénario est le suivant : le professeur Fansworth invente une machine qui permet de permuter les esprits de deux corps (humains ou robots). Il effectue une première permutation avec Amy Wong : son esprit se retrouve donc dans le corps de la jeune femme et réciproquement. Par contre, il est impossible de faire l'opération en sens inverse avec la même paire de corps. Le professeur pense donc, sans trop réfléchir, qu'il suffirait d'utiliser une troisième personne (soit d'injecter un seul nouvel élément dans le système) pour revenir à la situation initiale après quelques manipulations de paire, mais ça ne fonctionne pas. Après de nombreuses péripéties, neuf personnages de la série sont ainsi mélangés et c'est un véritable calvaire pour revenir à la normale.
Cependant, les deux basketteurs-mathématiciens (!) démontreront que, quels que soient le nombre d'esprits qui ont été permutés et le nombre de permutations, il est possible pour chaque esprit de revenir à son corps d'origine en ajoutant au plus deux nouveaux individus dans le système.
C'est vachement mieux expliqué dans les deux liens susmentionnés. Du coup, je ne sais même pas pourquoi je traite aussi longuement de ce théorème dans ce journal.
La fatigue peut-être ?
Ou bien l'admiration ?
"Est-ce de la schizophrénie ?"
Emily te rejoint en soirée et vous montez à l'étage (dans "les coursives"), pour pouvoir discuter. Vous êtes rejoints un peu plus tard par Léandra et Andrew. Un monsieur qui lit son journal au bar, en contrebas, vous regarde d'un air méchant de temps en temps, mais peu importe.