Tchoutchou !

Ma fille me réveille à 8 heures du matin. Elle a dormi dans la voiture d'Emily durant tout le trajet de retour d'hier et par conséquent a déjà récupéré de l'éreintant week-end à Disneyland® Paris... Pour ma part, j'aurais bien dormi quelques heures de plus.

Gaëlle a faim et il n'y a plus rien du tout à manger dans mon appartement : ni pain, ni biscuit, ni céréales (père indigne !). Je décide donc de l'emmener de bon matin à l'EXKi de la Gare du Midi, avant de prendre le train vers chez mes parents. Je suis toujours estomaqué par les prix pratiqués au sein de cette chaîne de restauration bio/bobo : 7 euros environ pour deux pains au chocolat, un petit jus de fruit, un café et une brioche minuscule... Pourquoi t'y retournes, alors, Hamilton ? Peut-être parce que tout y est bon (à l'exception des germes de soja pour végétalien totalement immangeables) ?

Nous prenons le train de 10h07 vers chez mes parents. Pour leur faire une surprise, Gaëlle enfile dans le wagon sa robe de Cendrillon en tulle achetée hier et, pour augmenter encore d'un cran le ridicule du déguisement, décide de porter ses oreilles de Minnie. Ça fait sourire les voyageurs.

À la maison familiale, ma grand-mère, ma tante, mon père et ma mère lui posent des questions sur son voyage au Pays des rêves™. Elle reste très évasive sur le sujet. Quand on lui pose une question précise (comme : "T'as fait quoi à l'école aujourd'hui ?"), elle n'y répond que très rarement. Si elle répond, c'est toujours de manière très concise et pas très intéressée par le sujet, comme si elle répondait à un questionnaire obligatoire.
– Alors, tu t'es bien amusée à Disneyland® ?
– Oui, oui...
– Et t'as fait quoi ?
– Ben je suis allée à Disneyland®...
– Oui, mais comme attraction ?
– Euh... [Très longue pause] La Maison hantée ?

En fait, c'est en grande partie moi qui explique en long et en large à mes parents comment s'est déroulé ce week-end à Disneyland®. Dans l'histoire, c'est moi l'enfant émerveillé : (à mon père) "Y a des montagnes russes de malade, là-bas... T'aurais adoré ! Et un ascenseur d'hôtel qui tombe en chute libre ! Tu te rends compte ? Ils sont fous !" ; (à ma mère) "On a été manger dans une resto pirate qui reconstituait l'ambiance d'une nuit aux Caraïbes... C'était totalement dingue !" ; (à tout le monde, les larmes aux yeux) "Vous auriez vu Main Street, avec le château de la Belle au Bois dormant à l'arrière et le petit train qui faisait 'Tchoutchou' ! Rhalala, mais qu'est-ce que c'était beau !". J'ai rendez-vous chez un psychiatre spécialiste de l'addiction Disney fin novembre.

Mes parents me reconduisent à la gare avant de ramener Gaëlle chez sa maman en fin d'après-midi. Et c'est reparti pour un voyage en train, sauf que celui-ci ne fait pas "Tchoutchou".

De retour à Bruxelles, je me rends à la Maison du Peuple de Saint-Gilles pour écrire. Emily est là, avec son ordinateur, à la "table habituelle". Elle doit absolument travailler sur une de ses conférences pour le boulot. Dans un sens, ça m'arrange bien qu'elle ait du travail car il faut que je décrive absolument notre voyage à Disneyland®... J'ai pris le parti de tout décrire et ça me prend un temps démesurément long pour pas grand chose. Au départ, je comptais publier deux articles : un premier texte élogieux et un second texte en miroir, très critique. J'ai cependant changé d'avis en dernière minute et décidé de procéder par demi-journées en demi-teintes, en appliquant à chaque paragraphe un système de signes un peu con (je m'en rends compte en terminant le premier texte) symbolisant mon état d'esprit du moment. Je devrai donc écrire en tout quatre textes (lointain parallèle avec les quatre "lands" visités) et, ce lundi soir, je suis encore très loin d'avoir fini.

Je suis dans un goulet d'étranglement, j'accumule du retard sur mes articles journaliers. Vais-je retomber un jour sur mes pieds ? Parviendrai-je à décrire chaque journée sans en bâcler une seule ? En tout cas, il est hors de question que j'abandonne l'écriture d'un article en cours de frappe faute de temps ! C'est clairement quelque chose qui ne me ress

Laisser un commentaire