(Le paragraphe qui suit apparaîtra certainement comme une pensée très naïve, voire tellement évidente qu'elle ne vaut même pas la peine d'être écrite, mais qu'importe ! Ce ne sera ni la première fois ni — du moins je pense — la dernière que pareil « enfoncement de porte ouverte » effleurera le contenu de ce blog.)
L'astronomie me passionne principalement en raison d'une idée toute simple : celle qu'une masse gigantesque d'informations sur le monde dans lequel nous vivons nous parvient en continu, bêtement à travers la lumière visible (et aussi via d'autres fréquences)... Pour acquérir cette information, pour l'affiner, remonter l'histoire de l'Univers et découvrir de nouveaux objets célestes, il « suffit » de mieux collecter la lumière qui nous parvient, de la condenser, de la focaliser à l'aide d'un instrument optique... (Je me rends compte, même si je ne sais expliquer pourquoi, que cette idée est en rapport avec une certaine vision contemporaine du concept d'information, en vogue notamment — mais pas seulement — dans les milieux informatiques.)
Et puis, il y a le fait d'être seul, la nuit, devant un ciel étoilé.
Le meilleur instrument à ce jour pour observer un objet lointain est, pour autant que je sache, le télescope, dont l'objectif s'avère être un miroir concave collectant la lumière d'une parcelle donnée du ciel observable afin de permettre son traitement et son agrandissement. (Reprise de respiration.) Le principe est redoutablement simple : si l'on met de côté de nombreuses variables secondaires (comme la météorologie ou la qualité de l'optique), au plus le miroir est grand, au plus il collecte des informations lumineuses et gagne en résolution et en clarté...
Ce télescope géant, qui sera construit au sommet du Cerro Armazones, à une vingtaine de kilomètres de ses quatre petits cousins du VLT (Very Large Telescope), devrait commencer à observer le ciel au début de la prochaine décennie. — Je vais essayer de rester en vie jusqu'à son lancement afin de commenter celui-ci dans ce journal, mais je ne promets rien, hein ! (La brièveté de l'existence humaine, tout ça...)
Toujours est-il qu'avec un monstre pareil, il sera possible de repousser les limites de nos connaissances... Par exemple, les astronomes pourront remonter le temps et mieux comprendre les premières formations de galaxies... Dans un autre registre, la découverte d'exoplanètes sera rendue beaucoup plus évidente. Il sera ainsi théoriquement possible d'observer réellement (c'est-à-dire voir et non deviner), en dehors du système solaire, une exoplanète de la taille de Jupiter, et même — mais plus difficilement — un objet semblable à la Terre. (Pour être vraiment à l'aise dans ce domaine, il eût fallu un plus grand miroir encore.)
En bref, peut-être ce télescope donnera-t-il à moyen terme un début de réponse à la question de la possibilité d'une vie ailleurs dans l'Univers.