8. Du rien en attendant le quelque chose

8.1. À quoi reconnaît-on le profond malaise de quelqu'un sur un réseau social ? — À son hyperactivité !

8.1.1. C'est presque un cas d'école : quand une personne décrit avec minutie tout ce qu'elle fait, y compris les détails les plus insignifiants de sa vie, c'est qu'elle va très mal.

8.2. Souvent, la chose est accompagnée d'une ou plusieurs pensées positives comme : « Oui ! », « Youpie ! », voire même dans les cas les plus désespérés : « Vive la vie ! Merci la vie ! »
8.2.1. « Que c'est une bonne journée ensoleillée, hmmmm... », « Un pas de plus vers la sérénité et le bonheur, merci la vie ! », « Je prends l'existence du bon côté ! Je positive, je positive ! »

8.3. Et puis, de temps en temps, transparaissent la rancœur, la tristesse, voire la jalousie.
8.3.1. « Tu m'as quitté(e) mais jamais tu n'en retrouveras un(e) comme moi ! », « Si tu savais tout le mal que tu m'as fait ! » ou encore : « Pourquoi me rends-tu aussi triste ? »

8.4. Il n'y a rien de plus horrible qu'une personne qui va mal et qui le cache... (À la limite, mieux vaut encore une personne qui va très bien et qui feint la tristesse.)

8.5. Mais au fond, quelles sont les différences entre mon blog et ce genre de comportement virtuel ?
8.5.1. Ce blog exprime un malaise de manière plus construite et élaborée, ce qui ne veut absolument pas dire qu'il le fait mieux ou qu'il exprime plus d'idées.
8.5.2. Si je devais utiliser le vocabulaire tant honni du marketing, je dirais que ce journal utilise une communication volontaire de type « PULL » (c'est le lecteur qui se rend sur la page, s'il le désire, pour récupérer des informations) au contraire des réseaux sociaux dans lesquels les communications se font parfois de manière intrusive, en « PUSH » (nous recevons des informations que nous ne désirons pas spécialement recevoir).
8.5.3. Sur Facebook, ces gens-là ne parlent jamais de tentative d'écrasement sur Toots Thielemans.

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