Chavagnac

Au réveil, le souvenir vivace d'un rêve pornographique au cours duquel je sors avec une vieille connaissance d'école secondaire. En public, la femme est timide et effacée, jusqu'à regarder constamment le sol... Au lit par contre, elle devient à la fois vulgaire et dirigiste. Elle me repousse et me crie : « J'en ai rien à foutre de tes petits bisous et de tes caresses ! Je veux que tu mettes ta main là, et là, et puis ici ! » ou : « Je veux que tu me prennes comme ça ! » ou encore : « T'as pas oublié les préservatifs, au moins, couillon ? », etc. J'exécute tout ce qu'elle me demande, sans néanmoins prendre le moindre plaisir. Pendant l'acte, elle me lance une série de phrases comme : « T'aimes ça, hein, mon cochon ? » — Misère ! Pour une fois que je rêve de sexe, il faut que ma partenaire imaginaire soit dans l'incapacité d'être douce ! (Je ne veux même pas savoir ce que ce rêve cache au niveau symbolique.)

Librairie Filigranes. Je flâne aux rayons philosophie, science-fiction, littérature générale et poésie. Du côté de la science-fiction, j'opte pour Simulacron 3 de Daniel F. Galouye (1964), où il est question d'un simulateur d'environnement total, autrement dit d'un monde complet créé informatiquement (Matrix est en retard d'une guerre !)... Au rayon littérature, je cherche en particulier le texte de Goethe sur la botanique (La métamorphose des plantes) mais je ne le trouve pas... « Ha, désolé, nous ne l'avons pas en stock, me répond une vendeuse. Mais nous avons Faust, au rayon théâtre, et le très beau Divan d'Orient et d'Occident qui établit, comme son nom l'indique, le pont entre ces deux mondes. Je suis assez fière d'en avoir fait l'acquisition... » C'est un peu cher, alors je me rabats sur ses Maximes et réflexions (pour le moment).

Goethe : « Si Dieu avait été préoccupé de faire vivre et agir les hommes dans la vérité, il aurait dû s'y prendre autrement. » ; « Lorsque l'homme se met à réfléchir sur sa santé ou son moral, il se trouve généralement souffrant. » ; « Jeter un coup d'œil sur une horloge qui ne marche plus, par habitude, comme si elle marchait encore ; regarder le visage d'une beauté comme si elle aimait encore. »

Une réplique culte, et très drôle, du barman Moe Szyslak dans Les Simpson (Toute la vérité, rien que la vérité, 1991) : « Les gens riches ne sont pas heureux... Depuis leur naissance jusqu'à leur mort, ils s'imaginent qu'ils sont heureux, mais crois-moi : ils ne le sont pas ! »

Je suis au MicroMarché, dans le quartier de Sainte-Catherine, en compagnie de Léandra, de Perrette et du Docteur Nanash. Celui-ci et moi-même commandons à boire. Lui un mojito, moi une simple bière. La serveuse nous sert les deux boissons et souhaite encaisser de suite : « Ça fera six euros nonante, s'il vous plaît...
— Combien coûte le mojito ? demande Nanash.
— Sept euros.
— Et l'on vous doit ?
— Six euros nonante, s'il vous plaît.
— D'accord. »
Constat : soit la bière est au prix incroyable de -10 cents (si j'avais commandé 70 chopes au lieu d'une, la commande aurait entièrement payé le mojito), soit la serveuse est un peu... hem... limitée. La conclusion toute personnelle de Nanash : « Faut pas chercher à comprendre, c'est la sélection naturelle, un point c'est tout ! »

Un peu plus tard, Léandra et moi rejoignons Andrew au Domaine de Chavagnac, un restaurant gastronomique (très abordable) spécialisé dans la cuisine du Sud-Ouest... Ça sonne un peu comme « Champignac », dans les aventures de Spirou et Fantasio, c'est sympa !
J'offre à Andrew son cadeau d'anniversaire : un recueil de poésie japonaise intitulé De cent poètes, un poème, trouvé tout à l'heure chez Filigranes. Le connaissant, je me suis dit qu'il aimerait pareil recueil de poésie orientale — j'ai longtemps hésité entre l'arabe et la japonaise —, d'autant plus que chaque poème est accompagné, en pleine page, de sa propre calligraphie. (Apparemment, je ne me suis pas trompé.)
Je déguste une tranche de foie gras en entrée... « Le foie malade d'un animal torturé », disait en son temps Maïté... Mais c'est tellement bon ! En plat principal, un pavé de bœuf. De leur côté, Andrew et Léandra mangent du magret de canard au thym.

Est-il possible que je n'aie plus vu Andrew depuis le 22 avril 2012 (si l'on en croit sa dernière apparition de visu dans ce blog, mentionnée un jour plus tard, soit le 23 avril) ? Idem pour Emily : cela fait plus de deux mois que je ne l'ai plus croisée. C'est la vie !

C'est la folie dans le centre-ville... L'Italie a gagné, semble-t-il. Le boulevard Anspach est assailli par les bruits de klaxons et l'agitation des drapeaux... Une scène : une famille d'Asiatiques, dans un taxi, observant avec de grands yeux émerveillés cette démonstration de liesse populaire européenne. Une autre scène : deux supporters allemands, dans le tram, petit drapeau en main, essayant tant bien que mal de se consoler de la défaite de leur équipe. Ils ont vraiment l'air au bord des larmes, c'en est presque... inquiétant.

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