Blog à vitesse réduite VI

Sur le temps de midi au boulot, une discussion sur la lecture...
« Tu lis assez vite, toi, non ? me demande Charlotte.
— Oui, je crois... Enfin, il paraît.
— Et lorsque tu lis un texte dans ta tête, est-ce que tu prononces mentalement tous les mots ?
— Euh... Difficile à dire. Non, je ne pense pas. Ça dépend...
— Moi, il faut absolument que je lise tous les mots...
— Peut-être que moi aussi, en fait. Je ne sais pas... »
Il est très difficile de décortiquer le processus mental qui est à l'œuvre lorsque je lis mentalement. J'en suis venu à la conclusion suivante : lorsque je me relis pour trouver des fautes, je procède avec lenteur, en appuyant sur chaque mot, mais quand je lis un texte pour trouver des informations, je vais beaucoup plus vite et je lis tout d'un seul bloc, sans buter sur un mot en particulier.
Quand je joue à un jeu de quizz en ligne, je suis capable de comprendre presque instantanément la question dans son ensemble sans vraiment la lire, et de donner la réponse tout aussi rapidement, du moins si je la connais évidemment. Je me souviens que ça énervait Maïté, parfois : « Mais comment est-ce que tu fais ? On n'a même pas le temps de lire l'énoncé ! » Je ne sais pas comment je fais mais j'ai remarqué que d'autres fonctionnaient exactement de la même manière (Mary, par exemple). — Oui, mais pour que je comprenne une question, il faut bien que les mots soient quelque part dans mon esprit ! Je dois donc les prononcer mentalement, d'une manière ou d'une autre ! — Arrête, Hamilton, tu te fais du mal pour rien, là...
Passeport, épisode III. — Résigné, je me renseigne sur la procédure à suivre lorsque l'on a perdu son passeport. Sur une page du site Web de la Diplomatie belge, un phrase attire mon attention : « En cas de perte ou de vol d’un passeport belge, le détenteur doit sans délai déposer une déclaration auprès du commissariat de police du lieu où le fait s’est produit ou a été constaté ou encore de sa propre localité. » Je me mets à stresser... Cela va me prendre des plombes... Si ça tombe, je n'aurai pas mon passeport à temps ou bien ils vont carrément me le refuser : « Monsieur Evenvel, cette perte d'un document émanant de nos services diplomatiques est éminemment grave. Vous êtes indigne de voyager ! » Je téléphone à la Commune de Forest, où une gentille préposée m'explique que « pas de problème, vous devez simplement vous présenter au guichet "Population", où l'on vous donnera le numéro de votre ancien passeport. Ensuite vous vous rendrez au bureau de police, dans le même bâtiment, où ils vous donneront une déclaration de perte, que vous nous fournirez au moment de retirer votre nouveau passeport... » Ça va encore me coûter bonbon (114 euros), mais je suis sauvé ! (Allez, allez, on se calme, Hamilton, ça va aller... Regarde un épisode des Simpson ! — Je ne peux pas ! Je suis au travail !)

En soirée, je continue à regarder Les Simpson et je retombe sur ce fabuleux générique de début réalisé par le graffeur et activiste britannique Banksy, montrant un « envers du décor » fantasmé : des petits Coréens réalisant des dessins à la chaîne dans un atelier glauque, rempli de produits toxiques et gardé par des militaires ; le meurtre de petits chatons blancs pour réaliser la fourrure des peluches ; l'utilisation d'une licorne, fatiguée et malheureuse, pour percer les DVD, etc. Au final, c'est un gros paradoxe que de voir cette critique de la Fox diffusée par... la Fox.

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