Erreurs

Erreur 503. — Toujours pas de chauffage au boulot ce lundi matin. De plus, une partie du vieux système électrique est hors service et les bureaux ne sont donc pas correctement alimentés en courant. Après la traditionnelle réunion d'équipe matinale, le chef nous propose par conséquent de quitter les locaux et de travailler chez nous... Nous sommes sur le départ lorsque les électriciens débarquent in extremis pour régler le problème et nous annoncer par ailleurs que la chaudière vient de redémarrer. Changement de programme : demi-tour et au revoir le télétravail !

Erreur 508. — Repas diététique en soirée chez Léandra. À nouveau, Jonas est au centre de la discussion. Cette histoire d'amour qui « finit constamment sans jamais véritablement finir », je n'ai plus besoin de la décrire avec de nouveaux mots. Il me suffit simplement d'extraire les bons morceaux de phrase, parsemés par-ci, par-là au milieu d'une multitude de pages de mon journal (journal qui, soit dit en passant, par un hasard du calendrier, a été fondé seulement quatre jours après le foudroyant début de leur relation le 18 avril 2011). En résumé, cela donne : « [Léandra] ne va pas très bien, à cause de Jonas (elle sent que ça ne va pas) [6/5/2011]. Elle est anxieuse en attendant Jonas [15/5] [et] se pose beaucoup de questions par rapport à [lui] [24/5]. Sa "vie de couple" ne ressemble pas vraiment à une vie de couple [13/6]. Elle ne va pas bien (c'est le moins qu'on puisse dire et j'ai un peu l'impression de me répéter pour le moment, tristement) [16/6]. Elle est littéralement malade de n'avoir aucune nouvelle de Jonas [19/7]. Elle parle beaucoup de Jonas (la vie est-elle un éternel recommencement ?) [14/10]. Elle n'a apparemment que Jonas en tête. Son humeur (bonne ou mauvaise) tourne tellement autour de ce type que ça devient flippant [27/11]. Elle m'explique qu'elle en a un peu marre, qu'elle tourne en rond avec Jonas [27/3/2012]. Il ne fait aucun effort et se contente de la voir une ou deux fois par semaine. Elle pense qu'il rate quelque chose [3/4]. Ce n'est pas facile tous les jours — c'est le moins qu'on puisse dire ! — avec Jonas (avec qui elle sort/ne sort pas — biffer la mention inutile) [19/8]. Elle en a vraiment marre de Jonas et a vraiment décidé de ne plus entrer dans son jeu [21/8]. Elle s'est plus ou moins rendu compte que c'était vraiment fini avec Jonas. Mais elle reprend du poil de la bête, dirait-on [30/9]. » — Quand, aujourd'hui soir, elle me jure que ce garçon est ce qui lui est arrivé de mieux dans la vie au cours de ces deux dernières années et que c'est pour cette raison qu'elle s'y accroche, à savoir parce qu'elle n'imagine pas comment elle pourrait trouver mieux, je pense qu'elle est sincère, évidemment, mais je sourcille tant la déclaration me paraît étrange et paradoxale : comment est-il sérieusement possible de ne pas arriver ne fût-ce qu'à entrevoir l'éventualité d'une plus belle relation que cette relation-là (déséquilibrée, malsaine, destructrice) ?

Erreur 417. — Quand on ne parle pas d'elle et de lui, on parle aussi un peu de moi. J'expose ma « profession de foi » du moment, qui est presque à l'opposé de la sienne : je ne suis pas à la recherche de cette vie de couple que tant de personnes semblent envier, voire dans le pire des cas jalouser ; je ne veux pas planifier les prochaines vacances au soleil, le prêt de la nouvelle voiture et la prochaine sortie chez IKEA ; je ne veux pas être installé avec une femme dans le sofa d'un joli appartement devant le journal télévisé de 19 heures, pendant que Wolfy le gentil labrador se gratte le cou à côté du feu de bois qui crépite ! Mieux vaut être un solitaire entouré de livres, de musique et d'idées que de vivre cette vie de dormeur ! À vrai dire, malgré les misères du temps, et s'il n'y avait pas l'épineux problème de ma frustration sexuelle, mon épanouissement personnel serait presque à son comble.

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