Pèlerinage en Azeroth

Curieuse idée que de reprendre un abonnement d'un mois à World of Warcraft et d'acheter/télécharger d'un coup les deux dernières extensions sur mon nouvel ordinateur portable... — Juste pour voir comment s'est transformé le monde d'Azeroth en mon absence, rien de plus... Oui, oui, rien de plus... Hem... Paraît que l'on peut utiliser sa monture volante partout maintenant : survoler Hurlevent en dragon ; se poster sans mal sur l'une des montagnes surplombant Dun Morogh ; observer l'arbre géant de Teldrassil depuis les airs sans tomber... Paraît aussi que l'ancien monde s'est fissuré de toutes parts ; que de sinistres failles sont apparues en Kalimdor et dans les Royaumes de l'Est ; qu'Auberdine est en ruine et qu'un drôle de vortex déchire le Nord de la Marche de l'Ouest, sans parler du Maelström central... Paraît enfin que désormais, une nouvelle race de pandas a pris ses aises sur un hypothétique quatrième continent, dans le Sud profond... — Des... pandas ?

Mes deux personnages de haut niveau, Oldhaham (humain prêtre « Discipline » que je connais sur le bout des doigts) et Pardhotch (nain guerrier sans aucun intérêt à mes yeux) sont tous les deux restés à l'endroit où je les avais laissés il y a... euh... deux ans ? Le second, je l'emmerde : je me suis rendu compte, après de (trop) nombreuses heures de jeu, que je n'étais pas du tout fait pour jouer le rôle d'un guerrier combattant au corps à corps. Le premier, je l'adore : c'est un soigneur, un heal dans le jargon du jeu. Je me suis aperçu sur le tard que ma vocation a toujours été d'être un soigneur, de ne faire pour ainsi dire que ça : me tenir à l'écart du groupe, analyser le plus froidement et rapidement possible la situation et maintenir les gens en vie ; être l'avant-dernier rempart contre le wipe, l'adjoint fidèle du tank : voilà ce que j'adorais faire/être.

Aujourd'hui, avec Oldhaham (Oldy pour les intimes de l'ancienne guilde depuis longtemps disparue), confortablement assis sur un drake du Néant azur, j'ai survolé avec un rien de nostalgie mes premières zones de levelling : la Forêt d'Elwynn, le Bois de la Pénombre, la Marche de l'Ouest, les Carmines, mais aussi Dun Morogh, Loch Modan et les Paluns... Ha, que de souvenirs ! Le jeu peut avoir ses défauts, ceux-ci s'estompent si j'appréhende ces zones non comme de simples lieux de transit vers quelque chose de plus haut niveau, mais plutôt comme de véritables territoires avec leur atmosphère propre... — Dans WoW cependant, à mon époque du moins, la majorité des joueurs ne prenaient que très rarement le temps de s'arrêter et de contempler le paysage... J'ai cru comprendre que ça n'avait pas tellement changé depuis, que du contraire.

J'ai du temps à perdre en ce moment (en tout cas, je n'en ai certainement pas à gagner). Et si... Et si je recommençais à zéro pour voir ce qui a changé ? Et si, en amoureux compulsif des soigneurs, je reprenais le levelling d'un prêtre depuis le début ? Et si, pour voir l'envers du décor, je me mettais au service de la Horde ? Et si je sentais l'air du jeu de l'intérieur, sans prendre en compte toutes les critiques qui pullulent sur les forums ? Et si, en parallèle, je montais Oldhaham, à ce jour niveau 80, jusqu'au niveau 90, en proposant mes services de healer rouillé à tout embaucheur qui se présenterait ? Et si... — Merde, suis-je en train de retomber ? (À suivre...)

Du même auteur, sur le même sujet, voir : [JEU] "Putain, les heals, mais arrêtez de vous toucher, sérieux !" : World of Warcraft, la cyberdépendance et toi (Le blog du Noctambule, 13 février 2011).

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