Armagnac, plat italien & kit de premiers soins

Quelle heure est-il, bon sang ? Environ deux heures du matin. D'accord. — Devant nous, des cadavres de bouteilles de bière et un restant d'Armagnac dans un petit verre. Comme à l'accoutumée, ma tentative d'arrêter l'alcool a fait long feu (du moins pour ce soir). Et comme d'habitude, j'irai dormir beaucoup trop tard, car je devrai me lever dans quatre heures environ, coûte que coûte. Aujourd'hui, j'ai une excuse : Mary est toujours là, assise sur le divan rouge avec moi. Nous jouons à "Tout le monde veut prendre sa place" (TLMVPSP), version en ligne, depuis... euh... trois heures au moins. Un peu avant minuit, le site fut mis en maintenance et nous avons joué aux échecs pour passer le temps : une partie chaotique durant laquelle j'ai gagné de justesse, malgré l'aspect nébuleux de mes pensées tactiques et le mouvement erratique de mes pièces...

Mary est légèrement obnubilée par le groupe First Aid Kit, que je lui ai fait découvrir lors d'une soirée chez elle (je pense que ça devait être le 21 mars, même s'il n'en est pas question dans l'article de ce jour-là). Toutes les demi-heures, elle se lève afin de mettre une de leurs chansons sur ma chaîne Hi-Fi... First Aid Kit : deux sœurs suédoises qui jouent un folk assez traditionnel, entre Fleet Foxes (dont elles ont repris des morceaux, d'ailleurs) et Alela Diane. Et elles ont une de ces voix ! Qui plus est, une des deux chanteuses, Johanna Söderberg (celle de gauche dans la vidéo ci-dessous) constitue pour moi un absolu — ha ! — en matière de beauté diaphane : naturelle jusque dans la bête chemise à carreaux qu'elle porte, de grands yeux angéliques et le nez juste comme il faut ! — Tu dois vraiment, vraiment arrêter ces conneries, Hamilton !

Plus tôt dans la soirée, j'ai cuisiné un plat italien extrêmement simple que j'ai l'habitude de préparer quand je n'ai pas beaucoup de temps devant moi : des pâtes à la sauce tomate. — Ha oui, d'accord : en effet, c'est simple. Je dirais même plus, c'est simple. — Mais quand le plat est simple, il faut que tous les ingrédients soient choisis avec un soin méticuleux. J'utilise donc entre autres les penne artisanales et les tomates cerises achetées samedi dernier. J'essaie aussi de jouer sur les détails : j'utilise un bon vin italien pour rendre la sauce moins acide, j'ajoute du basilic frais (en fin de cuisson pour qu'il garde tout son arôme), je décore l'assiette avec deux lignes de vinaigre balsamique en crème, je coupe de larges copeaux de Grana Padano, etc. Résultat : Mary trouve le tout délicieux. Je n'ai pas perdu ma journée. Cuisiner me manque et, comme je déteste me faire à manger pour moi tout seul, je savoure littéralement ces rares moments où je peux le faire pour d'autres personnes. 

Je savoure moins l'idée de la vaisselle qui m'attend. D'autant plus que je suis beaucoup trop fatigué après le départ de Mary pour m'atteler à la besogne tard dans la nuit. Tant pis : pour une fois, dans la mesure où je rentre chez mes parents dès demain, la vaisselle attendra la fin du week-end...

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