Ça commence et ça se termine par un rêve

Un rêve ! — Je ne me rappelle plus s'il s'est présenté cette nuit-ci ou la nuit précédente. C'est un rêve très flou, à la lisière de ma mémoire, faute de l'avoir noté directement lors de la courte phase de réveil nocturne qui lui est associée. Je suis avec ma fille Gaëlle et je suis censé réciter une histoire apprise par cœur... Était-ce sur une scène de théâtre ou simplement dans une des pièces de la maison de mes parents ? Je ne m'en rappelle plus... Quoi qu'il en soit, Gaëlle vient de déclamer ladite histoire à la perfection et c'est à mon tour de jouer. Cependant, chaque phrase qui sort de ma bouche est particulièrement mauvaise. Je m'en rends compte. Et Gaëlle de me reprendre constamment : « Non, ce n'est pas exact, Papa. Tu as inversé ce mot-ci... Et celui-là n'est pas bon... Tu as très mal mémorisé ton texte ! Tu as une très mauvaise mémoire ! »

C'est vrai que j'ai une très mauvaise mémoire. Mais il y a autre chose : depuis peu, je me pose des questions sur les facultés de mémorisation de ma fille. La semaine dernière, elle a été, à plusieurs reprises, capable de me ressortir des successions de chiffres (comme un mot de passe de session d'ordinateur, par exemple) qu'elle avait retenues des semaines auparavant. — Tous les parents espèrent que leurs enfants soient exceptionnels. En écrivant ce paragraphe, je suppose que je ne déroge pas à la règle. (De toute façon, les enfants sont souvent exceptionnels, beaucoup plus que les adultes en tout cas.) 

« Je te donne une série de chiffres et on va voir si tu les retiens, d'accord ?
— D'accord !
— 2-0-0-6-8.
— Euh... Attends, hein, Papa.
(Elle court s'enfermer une dizaine de secondes dans sa chambre puis revient.)
— Voilà ! C'est retenu !
Qu'est-ce que tu as été faire dans ta chambre ? Les noter sur une feuille ?
— Non, je suis allée les écrire dans ma tête ! »


Musique ! — Ça fait longtemps que je n'ai plus parlé de musique. Et pour cause : un jour, j'ai oublié mon baladeur MP3 sur le quai de la gare de Liège-Guillemins. Afin d'avoir quelque chose à me mettre dans les oreilles durant mon voyage au Québec en dehors des cotons-tiges (ha-ha, on est tous morts de rire), je m'en suis racheté un. Un Archos 20d Vision. Une vraie merde (comment est-il possible de fabriquer des machins pareils en 2012 ?) que j'ai selon toute vraisemblance oubliée dans l'avion à mon retour à Bruxelles (sans doute un acte manqué). Aujourd'hui, le petit dernier est un Philips GoGear ViBE — « Hé ! Vous avez vu les gars ? Le "i" de "ViBE" est une minuscule ! Ça en jette, hein ? » —, mais on s'en fout complètement, non ? Où en étais-je ? Que voulais-je dire ? Ha oui ! J'ai donc de nouveau l'occasion d'écouter de la musique. Sans son dans les oreilles, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue... J'espère ne jamais être sourd, donc. — Mais qu'est-ce que c'est que ce foutu paragraphe qui ne ressemble à rien ?

Parmi les nouveautés, il y a ces deux groupes que Mary m'a fait découvrir en début de semaine :  (prononcer « Alt-J » — référence, paraît-il, à un curieux raccourci clavier sur Mac) et The Antlers (référence aux bois d'un cerf ?). En ce qui concerne le premier, c'est bizarre : je n'arrive toujours pas, après trois écoutes consécutives, à savoir si leur premier album (An Awesome Wave, 2012) est un chef-d'œuvre ou une daube pseudo-arty. C'est original, à coup sûr. Souvent, quand je n'arrive pas à me décider tout de suite, c'est plutôt bon signe. En ce qui concerne le second, c'est différent : j'ai immédiatement accroché à leur petit dernier (Burst Apart, 2011). Il va falloir que je le fasse tourner plusieurs fois pour savoir si j'accroche toujours après une dizaine d'écoutes, et aussi que je me renseigne sur celui d'avant, Hospice (2009).

Lu quelque part sur le Web, à propos de  : « Des incantations contemporaines psalmodiées dans des contrées incertaines où de subtiles beats hip hop se transforment en flux et reflux et accompagnent avec fougue l’épopée de ces romantiques aux fantasmes arty ». (C'est très bien écrit. FBsr n'aurait pas fait mieux. En tout cas, c'est hors de portée du style ramassé du pauvre petit Hamilton.) — Au départ, je voulais écrire un plus long texte à leur sujet, et puis, en lisant une telle prose, j'ai tout de suite pensé que toute description musicale était vaine. (Comment décrire une musique ? Mieux vaut laisser couler...)

Le clip officiel de « Fitzpleasure » de , tourné en collaboration avec Wim Delvoye (ha bon ?). La chanson se réfère à Last Exit to Brooklyn d'Hubert Selby Jr, le roman choc consacré aux bas-fonds de New York. (Une version haute définition ICI.)
Le clip officiel de « Tessellate », toujours de , signé Alex Southam. Mélanger L'École d'Athènes de Raphaël avec un univers « Gangsta », fallait oser ! (De nouveau une version HD ICI.)

« Parentheses » de The Antlers. (Retour à quelque chose de moins flippant... Quoique...) La voix haut perchée du chanteur est intéressante mais c'est surtout la rythmique lancinante et le riff de guitare impeccable en milieu de morceau qui me donnent envie de la réécouter, encore et encore.

« Every Night My Teeth Are Falling Out » de The Antlers, toujours. Cette chanson est magnifique, vraiment. (Déjà rien que le titre, bordel !) Pourquoi faut-il toujours que je tombe amoureux de chansons traitant à demi-mot de ruptures sentimentales ? « Try it, try it, try it, Try it, try it, try it, try it, Get your jaw off the floor. »

Laisser un commentaire