« (...) d’abord n’importe où et n’importe quand, paix, calme plat, guerres, convulsions, vagins, estomacs, verges, gueules, braquets, à ne savoir où les mettre ! à la pelle !... mais les cœurs ?... infiniment rares ! depuis cinq cents millions d’années, les verges, vagins, tubes gastriques, se comptent plus, mais les cœurs ?... sur les doigts !... » (Céline, Nord , 1960)
« Alors ? Comment ça va ?
— Bah ça va, ça va...
— Je peux voir ton nombril ?
— Oui, oui, voilà...
— Parfait ! Tu ne devras plus revenir ! C'est encore un peu dur sur le haut mais la cicatrice est normale. Elle est bien, hé ? On a l'impression que je n'ai pas fait de trou, héhé ?
— Oui, mon nombril est comme neuf !
— Avant, il fallait faire plusieurs trous pour passer les instruments, là, là et plus haut, là... Maintenant, pfiou ! Un seul trou et voilà ! C'est magique, hein ?
— Ha tiens, j'avais une question à ce sujet, justement. Une collègue a dû subir la même opération que moi à quelques mois d'intervalle mais, dans son cas, le chirurgien a dû faire plusieurs trous... Pourquoi ?
— Hahaaa, c'est une question de technique. La technique évolue ! Pour faire une seule incision, il faut apprendre. C'est comme pour tout : c'est un apprentissage ! Et avant les petits trous, on devait ouvrir complètement sur le côté droit, là... Bon ! Hamilton, au revoir et que tout aille bien, hein !
— Au revoir et merci. Peut-être à un de ces jours ! Si je dois me refaire opérer du bide, je penserai à vous... Euh... Même si je n'espère pas vous revoir tout de suite...
— Moi non plus je n'espère pas te revoir tout de suite. »
(Il a presque l'air peiné.)