Jet lag blues

Samedi minuit. Chez mes parents. Le jet lag dans la tronche, un verre d'Orval à ma gauche. Un petit ordinateur en face de moi, la télévision en sourdine. Il faut que je me reprenne. Il faut que je reprenne le rythme d'avant. (Un article par jour, un jour par article, bla-bla-bla...) Au moment où j'écris ce message, j'ai encore le goût des « IPA » en bouche, l'odeur du large dans les narines, le cri des mouettes dans les oreilles, la caresse du vent sur les mains et du fjord plein les yeux... Maudites vues somptueuses sur le Fjord du Saguenay et sur cet estuaire tellement gigantesque qu'on ne perçoit l'autre rive que lorsque la brume s'est entièrement levée ! — En bref : le Nouveau Monde, où tout est plus grand et plus beau (sauf la sécurité sociale).

La « nuit » d'avant-hier, je l'ai passée dans un avion en compagnie de Léandra et de Flippo. Nous avons comme il se doit traversé l'Atlantique en avalant les fuseaux, ne dormant tout au plus que quelques heures, avec pour seul repas du poulet au parmesan (quelle blague !) servi dans des barquettes réchauffées au micro-ondes. (Je crois, mais je ne pourrais le jurer, avoir entendu Léandra affirmer que les pâtes en accompagnement étaient bonnes. — Léandra est spéciale, c'est pour ça que je l'aime bien.)

La nuit d'hier, je l'ai passée à récupérer. Quinze heures de sommeil ininterrompu ou presque. (Mais qu'est-ce que je fous encore debout ?)

Dès le début de mon voyage, je me suis dit qu'écrire un article le jour de mon retour en Belgique était de l'ordre de l'impossible ; que je serais beaucoup trop crevé pour raconter quoi que ce soit. J'avais raison. Je me suis donc permis, comme rarement, de ne poster que quelques lignes extraites d'une jolie chanson de Sébastien Lacombe... Après toutes ces cartes postales, cette rupture brutale signifiait : « Fini le Québec ! Malgré le souvenir, je passe à autre chose ! »... Oui, mais à quoi ? De retour en Belgique, à la gare de Bruxelles-Midi, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un pays froid (au sens figuré) et mal éduqué. Plus de « Bonjour, ça va bien ? » lancé par des inconnus souriants, mais seulement des inconnus maussades s'engouffrant dans les rames de métro sans se rendre compte qu'ils ne sont pas les seuls à devoir y entrer. — Il va falloir que je me réacclimate à l'incivisme... et à la routine aussi.

Je pense que j'exagère et aussi que mon texte est très décousu. (Un résidu de jet lag, sans doute.)

Hier, chez mes parents, j'ai retrouvé Gaëlle qui m'a accueilli avec un grand « Papa ! » enthousiaste. Aujourd'hui, nous sommes tous les deux allés à l'anniversaire de Fred Jr. Un anniversaire en très petit comité, à l'opposé de celui que mon ami avait organisé l'année dernière (j'en fais la description ICI — de l'intérêt de tenir un blog journalier au long cours, ou en tout cas en phase de le devenir). Seuls invités : Marguerite, Gérard et leur bébé ; Célestine et Eriksson — zut, j'ai oublié de leur demander ce qu'ils avaient fait de la bande dessinée que je leur avais prêtée ! —, Sidney et Jeronimo... Une jolie soirée à taille humaine, comme je les aime.

Que raconter d'autre ? — Il est tellement plus facile d'écrire des tartines quand tout va mal !

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