Brume de novembre

Début de soirée à la Maison du Peuple avec Léandra, Andrew, un sèche-cheveux, une pile de livres dont vous êtes le héros... et trois grands mojitos aussi... fois deux ! L'après-midi, avant qu'ils n'arrivent, j'ai passé de nombreuses heures à essayer de rattraper mon retard sur ce putain de journal. L'inspiration est toujours absente ! — Le terme « alimentaire » me vient à l'esprit, mais comme je n'ai jamais été payé pour rédiger toutes mes conneries, je ne peux même pas appliquer cet adjectif à ce que j'écris... C'est simplement sans queue ni tête ; sans inspiration ; sans intérêt. C'est la vie !

« Tu n'as même pas parlé de la secte ! constate Léandra.
— "La secte" ?
— Mais oui ! La discussion de vendredi sur tes disciples cachés... »
C'est vrai ! Vendredi donc, nous imaginions que des petits groupes de disciples disséminés à travers le monde recevaient chacun de mes articles comme un cadeau venu du ciel et s'en inspiraient pour guider leur propre vie. (Les pauvres, comme je les plains !)

Le jour où j'arrêterai ce journal, ils se lamenteront : « Hamilton, Hamilton, pourquoi nous as-tu abandonnés ? » (Une sorte de Marc 15:34 à l'échelle humaine.)

(Réflexion commune) L'horreur du mois de novembre est contenue toute entière dans l'idée de transition inachevée : entre le joli mois d'octobre durant lequel tombent les feuilles multicolores et le lumineux mois de décembre qui voit chaumières et tavernes se remplir de cadeaux et d'alcool. — En novembre par contre, la nuit hivernale a déjà recouvert les rues sans qu'il y ait quoi que ce soit de festif ou de joyeux à se mettre sous la dent ! — Novembre est l'incarnation de l'ennui. (Mais alors, pourquoi lui ai-je dit d'attendre novembre pour sourire ?)

(Destruction commune) C'est incroyable tout ce qu'on peut faire avec un sous-bock Vedett lorsqu'il est déchiré !

La brume s'évertue à tomber sur le Parvis. Lorsqu'un brouillard d'automne s'abat sur une ville, la lumière qui s'échappe des lampadaires n'est plus du tout diffusée de la même façon... J'aime cette atmosphère, mais Léandra a froid.

Laisser un commentaire