Administration

Gaëlle a besoin d'urgence d'une Kids-ID. Sous cette appellation barbare et un rien ridicule, se cache tout bêtement « la carte d'identité électronique pour les enfants de 0 à 12 ans » (dixit le Portail des services publics belges). Dès lors, pourquoi ne dit-on pas simplement « Carte d'identité pour enfants de moins de douze ans » ? Parce que « Kids-ID », c'est de l'anglais et que ça fait plus cool ? Parce que c'est moins long ? Parce que ça se prononce de la même manière en français et en néerlandais ? Parce que les initiales de « Kids-ID » forment elles-mêmes le mot « KID », preuve de l'humour subtil et de très haute volée dont font preuve les fonctionnaires belges ? — Et pourquoi est-ce que je parle de tout cela ? Parce que j'ai encore envie de me plaindre ? Parce qu'il pleut dehors et que ça me déprime plus que d'habitude ? Ou bien parce que je n'ai rien d'autre à raconter ?

Gaëlle a donc besoin d'une Kids-ID... La raison ? Elle part en vacances en France dans deux semaines avec sa maman et doit, pour se rendre outre-Quiévrain en toute légalité, porter sur elle ce document. Et ce n'est pas tout ! Ma fille doit également recevoir, pour sortir du territoire belge, mon autorisation paternelle, dûment contre-signée par un agent communal assermenté... Une formalité fort compréhensible dans le cas où Maïté développerait l'idée saugrenue de profiter de son séjour en France pour enlever sa propre fille et aller vivre avec elle dans une montagne reculée d'Ouzbékistan.

Gaëlle, ma mère et moi arrivons en début d'après-midi à l'hôtel de ville de Namur. Là, nulle caricature de l'administration « à la Snuls »... À la place, un hall d'accueil entièrement rénové et informatisé, avec distributeurs de tickets d'attente (de différentes couleurs selon les services) et plusieurs grands écrans où s'affichent les numéros de ticket, en correspondance avec leur numéro de bureau.  En bas de l'écran, ce message : « Malgré nos efforts, il est possible que le temps d'attente soit un peu long. » (Tout est dans le « un peu »...) Le petit plus technologique : lorsque le numéro demandé n'arrive pas dans le délai imparti, une voix informatisée insiste d'un ton monocorde... « Attention, dernier rappel : le... numéro... 264... est demandé... au... guichet... 28... » (On se croirait en gare de Charleroi.)

Je dois rédiger un document manuscrit pour autoriser Gaëlle à quitter la Belgique et je pose à cette occasion la question débile du jour : « À "soussigné", il faut un tiret ou pas ? » (Je suppose que la fonctionnaire en a entendu d'autres.)

« Pourquoi t'es énervée, Nanou ?
— Je ne suis PAS énervée, Gaëlle...
— Si, si, tu es énervée... Pourquoi ? »
(Personne ne le sait mais c'est communicatif en tout cas.)

Le soir, direction Bruxelles. Je passe la nuit là-bas dans l'optique de rendre à Léandra, demain matin, son petit ordinateur. S'en allant seule à Marseille, dans un hôtel disposant du sacro-saint Wi-Fi, elle en aura terriblement besoin la semaine qui vient. Mais sans ce petit ordinateur bien pratique (qui a d'ailleurs déjà failli rendre l'âme à cause d'un bête café au lait chaud), je vais encore prendre, à partir de demain, un sacré retard dans la rédaction de ce blog ! Sans compter qu'il y a toujours cet autre gros article à terminer pour le boulot...

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