Par contraste. — De retour à mon appartement hier soir, après avoir assisté à des heures entières de débats sur l'art de ne pas accumuler trop de poussière, j'avais atteint un tel niveau de fatigue que la seule idée de pouvoir enfin me reposer m'a rempli d'une joie tranquille. Certains bonheurs se construisent par contraste. Je veux dire par là qu'il aurait été impossible pour moi d'être aussi heureux hier soir sans avoir traversé auparavant une période épuisante. (Me faire couler un bon bain chaud et me dire : « Ceci est un bon bain chaud et rien ni personne ne pourra m'enlever cet instant précis durant lequel j'oublie tout, jusqu'à l'épuisement, et fais exactement ce que je veux, à savoir : prendre un bon bain chaud. »)
L'homme parfait ? — Mary arrive presque à me convaincre que ce type, Ryan Gosling donc, est l'homme parfait, qui réussit tout ce qu'il entreprend : « C'est le gars dont rêvent toutes les femmes ! » Je jette un rapide coup d'œil sur la Toile : « Il est né en 1980, comme moi... En fait, il est même un peu plus jeune ! », « Et il est Canadien ! » — Mary m'apprend également qu'il fait partie, avec un certain Zach Shields, d'un groupe de rock du nom de Dead Man's Bones, dont elle a écouté en boucle l'unique disque, sorti en 2009. Les deux comparses ont convoqué une chorale d'enfants pour les accompagner dans un album dont le thème tourne autour des fantômes et des créatures de la nuit. Oui, pourquoi pas ? Mais pourquoi avoir intégré une chorale d'enfants qui font « La-la-la » de temps en temps ? Pourquoi ne pas avoir remplacé ce groupe de gosses chantant faux par un seul et unique joueur de banjo ?